Voilà encore un groupe qui ne devrait pas rester longtemps dans l'anonymat tant il a de choses à nous faire partager. Pour présenter le groupe, Agaze s’est formé en 2010, et, les nombreux changements de line-up n'auront pas eu raison d'une popularité grandissante sur la scène locale. Les suédois ont ainsi assuré quelques galas de charité pour des associations de lutte contre le cancer ainsi qu’une poignée de concerts avec quelques pointures telles que
Supercharger et
Death Dealer,et c’est malheureusement tout ce qu’on sait sur cette belle découverte.
Ce «
Bullshit Drama Social Media », BDSM, est le premier véritable album d’un groupe que le label qualifie de «
Dark Hardrockers ». Forts de bon nombre de démos, Mighty Music donne à Agaze la chance de diffuser son potentiel créatif sur support. Et preuve que le label y croit, le soin de la production a été confié à
Jakob Hermann, ayant déjà collaboré avec
Machine Head par le passé. Tony Lindgren, quant à lui, s'est vu confier le mastering.
Le label ose ainsi la comparaison avec
Rob Zombie,
Hardcore Superstar ou encore
Avenged Sevenfold, ce qui peut être gage de qualité, en espérant que BDSM ne soit pas simplement une juxtaposition des styles des groupes pré-cités. Même si le label éprouve des difficultés pour qualifier la musique de notre combo, ça ne peut être qu’intéressant en termes de diversité musicale.
De la créativité, ce skeud en regorge, et, pour ma part, ce qui m’a plus impressionné dans ce BDSM, ce n’est pas son aspect technique mais ce qu’il s’en dégage, émotionnellement parlant. La musique de nos suédois est en effet assez sombre. «
Rock Bottom », introduit bien l’homogénéité d' un style que l'on retrouvera tout le long de l'album : de la puissance, de la fougue, le tout auréolé d’une maîtrise instrumentale et une écriture intéressante.
Musicalement complexe tout en restant accessible, nos jeunes amis trouveront un public vaste, allant de cette capacité à créer la surprise tout en intégrant des éléments conventionnels. Le furieux « Hunt You
Down » pourrait bien vous faire adhérer à l’univers unique de ce groupe, proposant une alchimie parfaite entre alternatif américain dans son côté le plus abrupt, heavy à souhait avec cette petite touche de punk/hardcore fougueux… et cette capacité à transformer les refrains en hymne. Musicalement, Agaze est donc difficilement classable, possédant de nombreuses facettes, allant même jusqu’au Heavy/Thrash sur « My
Hate Bride » et au Punk débridé sur «
Adrenaline », composition amplement diffusée sur les ondes.
Tirant son énergie et sa virtuosité dans le mid tempo, le groupe peut ainsi oser les variations rythmiques avec une rigueur et vigueur… permettant l'assise de fills rythmiques puissants au moment clef. Le final de « Without You » est un vrai régal dans le genre.
Zeb Borg, le chanteur charismatique de la formation, alterne parfaitement la voix éraillée, limite growl, sans jamais dépasser la mince frontière entre les deux, et le chant clair, sobrement harmonisé dans les refrains. Ses lignes sont simples et efficaces, non étouffantes car sachant faire place à l’instrumentation au moment opportun.
La qualité est très présente, de l’écriture bien amenée jusqu’au mixage, même si certains critiqueront la mise en avant systématique de la caisse claire. Chaque titre est captivant et possède sa personnalité. Du racé «
Rock Bottom » au très rock et plus calme « Last Caress » qui clos un bien bel album.
Une bien belle surprise messieurs, dame (et oui, une jeune femme se cache sous cet imposant instrument qu’est la basse… ce qui explique certainement des lignes d’une telle finesse). A découvrir sans plus attendre sur le catalogue de Mighty Music !
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire