Ce split CD rassemble trois groupes furieux, dans l'ordre :
Cynical Bastard, Unformed, et enfin Gastrick
Burst. Et aucun des trois ne fera dans la dentelle ; ils sont tous là pour décoller les tympans, avec un métal martelé et haché, mais toutefois sans se confondre les uns les autres.
Cynical Bastard nous propose un
Death Brutal limite
Trash, Unformed est hybride et proche du Grind, voire du Goregrind au travers certains passages vocaux gutturaux, d'ordinaire propres aux grizzlys, Gastrick
Burst enfin mêle et mixe tous ces genres en nous proposant une soupe ultra digeste aux accents multiples.
Mais commençons par le commencement, avec
Cynical Bastard. D'entrée de jeu, aucun doute, ces types ne sont pas là pour déconner. Trois coups de caisse claire, et c'est parti dans le joli monde
Death Trash des cyniques. "
Pure Hate" donne le ton, on a affaire à du son classique mais efficace, des riffs joliment taillés au sécateur, et un bûcheron aux baguettes. Le chant est lui aussi très correct, tout comme la mise en place qui révèle une structure pas si simpliste que cela, avec des passages en mid tempos et des thèmes à la gratte très intéressants. Les titres s'enchaînent sans problème, "Feast Of
Gore" propose un bon résumé des capacités du groupe ; on se laisse absorber facilement. Dommage qu'il n'y ait que 5 morceaux, et dommage aussi que le son ne soit pas un peu meilleur, mais la formation Allemande a largement sa place sur ce split.
Vient ensuite Unformed. Pour moi, c'est la déception du split. A force de trop vouloir taper dans tous les sens, Unformed s'égare dans le déjà vu, et c'est dommage. On commence pourtant tambour battant, encore une fois, avec "
More,
More Gore !" qui définit le style du groupe. Pourtant, Unformed déroge a la règle qu'il semblait s'être établi sur le premier titre avec "Eatmealive.com", qui alterne blast beats et mid tempos avec un chant assez particulier, qui sonne un peu Goregrind sur certains passages. Mais dès "
Extreme Unction", les Français reprennent leurs habitudes, avec un titre très court qui fait un peu penser à
Inside Conflit de par sa structure ; on tape, on se repose, on tape, et c'est fini. Et hélas, en trois titres, on a fait le tour de ce que nous propose le groupe sur ce split. Tout le reste est basé sur la même structure : alternance de tronçonneuses et de tondeuses, du pas très calme au encore moins calme. Malgré cela, le groupe a tout de même une technique impeccable, rien à redire là dessus, ce qui m'amène à dire que leur prestation plaira finalement aux inconditionnels du genre. Petit bémol une fois de plus : le son est encore un peu garage...
Attention, curiosité ! Gastrick
Burst, petite bombe ! Encore un groupe Frenchie, et un groupe qui sait ce qu'il veut. Avec des titres tous aussi délirants les uns que les autres ("Bien Gras", "
Evil Mamies", "Mutinerie au Bureau"...), les brûlures d'estomac bénéficient du meilleur son sur les trois groupes présentés sur le split, et ne s'en prive pas. C'est sec, net, sans bavures, et malgré tout c'est surprenant et très consistant. Comme "Putain de Prince Charmant", qui dévoile un passage purement cartoonesque en plein milieu du titre et à la fin, Gastrick
Burst ne délire pas que sur les titres des morceaux, mais aussi sur les chansons en elles mêmes, c'est une tuerie. A écouter, à (re)découvrir, c'est du bon son et ça vaut le détour. "Rexona Man" termine l'album de la plus belle des manières : c'est un régal.
Conclusion donc pour ce Split ? Des choses intéressantes, d'autres moins. Tous les groupes sont forts d'une qualité technique incontestable, mais se répètent parfois, et ne varient pas forcément assez leurs titres. Au final,
Cynical Bastard est peut-être le groupe le plus avantagé au niveau de sa contribution sur le split, puisqu'avec 5 titres (contre 9 pour Unfored et 8 pour Gastrick
Burst) ils font parfaitement le tour de ce qu'ils proposent, Gastrick
Burst joue la carte du trip et s'en sort très bien, et Unformed reste dans des schémas plus classiques, peut-être parfois trop classiques. A noter pour leur décharge la remarque contraire à celle que j'ai fait sur le nombre de morceaux de Cynical
Bastards : 9 titres, c'est presque un album en entier, et un split n'est pas forcément une galette où le groupe donne la pleine mesure de l'étendue de ses talents comme sur un album. En bref, c'est bon, c'est brutal, ça tache et ça arrache, les fans du genre n'hésiteront pas, les autres y trouveront leur compte au travers de quelques petites perles.
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