1986 est sans aucun doute l’année ultime pour le Thrash
Metal, peut-être encore davantage que 1991 pour le Death et
1994 pour le Black : Pleasure to
Kill,
Darkness Descends,
Eternal Devastation,
Master Of Puppets, Doosmday for the
Deceiver, Zombie
Attack, Reign in
Blood, ça se bouscule au niveau des albums panthéoniques.
Si la déferlante est principalement américaine et un peu allemande, un groupe Belge vient mettre son grain de sel et propose le bien nommé
Brutal Destruction (1986) par l’entremise de Roadrunner Records.
Moustache, coupe mulet, vestes en jeans et cuir usé, nous sommes bel et bien dans les 80’s ! Mention spéciale au batteur Nicolas Lairin, mix parfait entre
Kirk Hammett et René José Higuita (si vous n’y connaissez rien au foot cherchez sur internet, ou sur l’almanach du sport si vous aussi vous êtes encore coincés dans les 80’s) mais sachant qu’en 1986 je portais une coupe en brosse, un pantalon en velours, un tricot orange et marron et des mocassins bon marché, je serais mal placé pour juger.
Dès la dynamique instrumentale Prelude to
Hell suivi du direct Long to
Hell, on note le son et la marque des combos classiques qui ont marqué l’émergence du mouvement Thrash, car les compositions de
Cyclone rappellent tour à tour
Agent Steel,
Laaz Rockit,
Razor ou
Exodus dont le chanteur arbore d’ailleurs un TS.
Le chanteur Guido Gevels n’hésite pas à expédier des cris suraigus à la Don Doty en fin de phrase. Ce n’est d’ailleurs pas seule référence avec
Dark Angel car la première rythmique de
Fall Under This Command pourrait figurer sur
Darkness Descends, mais cela va tout de même un peu moins vite que chez les furieux californiens, n’est pas
Gene Hoglan qui veut.
L’excellent The Call of Steel et sa rythmique galop fait des ravages, tout comme son refrain imparable et le riff à 2:42 qui lance le solo et le sprint final : l’un des meilleurs titres de l’album. Fighting the
Fatal montre une facette un peu plus technique de
Cyclone (élément qu’on retrouvera sur le disque suivant
Inferior to None), c’est d’ailleurs le cas de toute la face B, avec notamment quelques notes dissonantes peu communes sur
In the Grip of Evil, titre qui contient d’ailleurs un passage où on croirait entendre
The Four Horsemen de
Metallica (de 3:08 à 3:44), on pense aussi à Motörhead au cours de ce morceau, les gars avaient de bons goûts.
Le brutal Take Thy Breath et le très Speed
Metal Incest Love font le boulot jusqu’au bout, faisant de
Brutal Destruction un album solide et homogène.
Cyclone propose ici un premier album de Thrash / Speed tout à fait convaincant, insuffisant hélas pour s’imposer parmi les cadors en cette année 1986 si dense. Les amateurs du style qui ne possèdent pas ce disque auront certainement quelques difficultés à se le procurer en 2023 étant donné la rareté et les prix affichés, mais l’espoir fait vivre.
BG
Merci beaucoup pour cette excellente chronique qui met en valeur un album peu connu et pourtant de très bonne qualité.
Celui-ci, je possède la version CD Axe Killer sortie en 1998 et achetée peu de temps après sa sortie. J'aurais bien aimé posséder aussi la réédition Metal Mind de 2007 pour comparer le son avec mon exemplaire.
Et bien je fait partie des fans de ce groupe depuis 86 !!! Et sûrement un des rares parmi ceux la à avoir chopper une version originale de ce fabuleux LP en 2023 !!!
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