Comme le dit si bien l'adage : "l'habit ne fait pas le moine". Car en se fiant simplement au nom de cette formation, on pourrait croire à un énième groupe pratiquant du grind-death-gore brutal. Et bien non !
Vomit Orchestra est en fait un side-project axé indus/dark ambiant mené par Diabolus, le fameux leader du non moins fameux groupe de black métal américain
Vrolok.
On connaissait déjà, au travers de ce dernier, le goût prononcé du bonhomme pour ce style de musique ambiante "popularisé" par le label
Cold Meat Industry depuis le début des années 90, et l'existence du projet
Vomit Orchestra n'a donc rien de surprenant.
Mais si l'aspect dark ambiant présent dans la musique de
Vrolok fait fortement penser aux travaux de Raison d'Etre, ce n'est pas vraiment le cas avec
Vomit Orchestra, qui se situe très loin de la dimension spirituelle, de la profondeur et de l'intimisme développé par le projet phare de
Peter Andersson.
En fait, la musique de
Vomit Orchestra rappelle plutôt certains de ses autres projets parallèles, tels que
Stratvm Terror ou
Bocksholm pour les passages les plus agressifs et les plus fortement teintés d'indus bruitiste ("
The Human Condition", "A Dirty
Glass Ceiling" et sa partie centrale quasiment inaudible et à la limite du supportable) ou encore à
Atomine Elektrine pour certains passages space-ambiant (le début de "A Dirty
Glass Ceiling").
Même si
Vomit Orchestra est principalement basé sur des samples et des triturations électroniques, les guitares n'en ont pas été pour autant occultées. On retrouve des arpèges de guitare claire sur "Scraping the Pipe" et le morceau-titre "Bridges Burnt", ainsi que des riffs tordus sur "A Dirty
Glass Ceiling" (qui représente à lui tout seul à peu près toutes les facettes de
Vomit Orchestra), "Music II" et sur le particulièrement disjoncté "Inadvertent Suite n°1" où ils sont mixés avec des samples déformés de "
Unchained Melody" version The Righteous Brothers (vous savez, le slow dégoulinant dans le film "
Ghost") et du célèbre "Happy Birthday to You".
Vous l'avez compris, on trouve vraiment de tout et de n'importe quoi sur ce disque qui ressemble davantage à un copier/coller sans queue ni tête de sonorités expérimentales qu'à un véritable album réfléchi. C'est d'ailleurs pour cette raison, comme l'explique son créateur, que cet enregistrement est présenté comme un EP, malgré sa durée conséquente (quasiment 75 minutes tout de même).
Pas franchement exceptionnel mais pas inintéressant non plus, "Bridges Burnt" est à réserver aux inconditionnels de
Vrolok curieux de découvrir la boîte à idées tordues de son mastermind, aux adeptes de sonorités bizarres passant leur temps enfermés dans leur cave à maltraiter sadiquement leurs synthés et leurs samplers, ainsi qu'aux collectionneurs les plus acharnés (cette galette étant limitée à 500 exemplaires !).
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