La scène metal danoise est de plus en plus en ébullition grâce à des groupes au talent certains. Chaque genre a sa vedette, sa figure emblématique et son cercle de fans, car ce petit pays sait être éclectique.
Pas de discrimination, il met en valeur autant de formations que de styles, que ce soit le black metal avec
Angantyr, le heavy avec
Mercyful Fate, le death metal avec
Panzerchrist, le folk avec
Tyr, le modern metal avec
Mnemic le cyber avec
The Interbeing...et peut-être le gothic metal avec
Empire Drowns.
Même si le quintet est encore jeune, il a plus d'une corde à son arc. Les membres ont fait des premières parties de combos réputés tels que
Saturnus ou
Blazing Eternity. Ils sont expérimentés et proviennent de formations à la réputation certaine (
Aurora,
Thorium,
Withering Suface), officiant dans le death metal ou dans le gothic. Ils connaissent donc leur sujet et nous le font bien comprendre avec la sortie de leur second EP «
Bridges », à paraître chez Mighty Music /
Target Distribution.
Doté d'une production made in Kristian
Thomsen (The Storm,
Supercharger, Oliwer Weers), l'opus nous présente une musique très ambiancée basée sur la lourdeur des guitares et leur harmonies, et parradée de quelques nappes de claviers pour apporter un petit plus de profondeur. Il se place du côté du gothic metal/rock mais aussi du doom/death, en particulier sur le premier morceau «
Bridges ». Rythme lent, guitares plaintives, chant lamenté et mélodies mélancoliques sont à l'honneur, non sans rappeler les fameuses formations du genre.
La suite se veut beaucoup moins doom et beaucoup plus rapide, avec cette insistance sur un chant rageur mais linéaire, et sur des guitares bien lourdes mais répétitives. Cet hybride de metal, rock, gothic et death permet de créer un ensemble original mais aussi homogène, peut-être trop même. On décroche vite et même si les titres sont courts, on se demande s'il ne vaudrait mieux pas passer au suivant. Certains éléments tendent à agacer (notamment ce chant rapidement énervant) et ce manque de prise de risque. Pourtant les ambiances sont prenantes et elles auraient mieux été exploitées si le reste de l'instrumentation avait été à la hauteur. C'est le cas sur un «
Rats » en demi-teinte. L'auditeur est tiraillé entre le côté affreusement barbant d'un riff qui vient et revient sans cesse, et le côté éthéré et beaucoup plus inspiré du refrain, dont la mélodie rentre très vite dans la tête, au point devenir attachante.
«
Bridges » n'est sûrement pas la réussite danoise de l'année car
Empire Drowns doit davantage diversifier son jeu afin de ne pas lasser l'auditeur dès les premières minutes. S'il veut devenir l'égérie danoise de gothic metal, il va devoir travailler son style et éviter de perdre toute son énergie en court de route.
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