Respirer, voir, se déplacer. Telle est la traduction de ce second opus, visiblement placé sous le signe des émotions et du voyage, avec cette pochette qui laisse suggérer une ambiance plus atmosphérique, tout en restant dans un registre bien commun et loin d'être underground : la pop-punk à tendance post-hardcore et pseudo alternatif. Et pour le poisson danois à 6 nageoires, il n'est pas toujours facile d'emporter ses auditeurs, surtout metalleux, dans un monde plus pop que metal, où les instruments sont souvent délaissés au profit d'une voix claire simplette, bien que mélodieuse. Pourtant, l'album atteint très rapidement le top 10 des meilleurs albums de l'année au Danemark, enchaîne les récompenses (GAFFA award pour le meilleur album hard rock de l'année
2012...) et est même nommé dans plusieurs magazines scandinaves pour le succès qu'il rencontre.
Depuis la formation du sextet en 2007, Siamese Fighting
Fish fait preuve d'une activité assez incroyable, avec en moyenne, une nouvelle production par an, dont quatre sorties en 2011 incluant le premier album "We Are the Sound". Celui-ci, posant les fondations d'un style bien défini, avec comme principales caractéristiques une voix mélodique et aérienne, et bien sûr, la présence d'un violoniste. Seulement une année s'est écoulée, et le groupe revient en
2012 avec un album qui devrait une fois de plus privilégier le chant de Mirza Radonjica et les émotions qui s'en dégagent.
Pour cette nouvelle production, le groupe a de nouveau fait appel aux services du label danois Mighty Music, pourtant davantage spécialisé dans le metal extrême. Mais Siamese Fighting
Fish a su plaire dès le début, grâce à une musique accessible et quelques refrains entêtants. Pourtant, tout n'était pas gagné au vu du titre d'ouverture "H.A.U.T" offrant un son non seulement très maigre, mais aussi faible et sans originalité. Car tous les morceaux se ressemblent et malgré quelques rares surprises comme "How Long
Will It Take" - tentant de se différencier, autant par sa durée que par ses atmosphères enivrantes ou son rythme progressif, l'album est décevant et tourne en rond.
Mais certains morceaux révèlent tout de même un groupe qui aurait pu aller plus loin musicalement comme en témoignent certains passages de "Crap Is the New Black" ou "
Scarred by Omens" où le vocaliste s'essaye au metalcore avec des screams et des breaks plutôt intéressants, alliant puissance et mélodie. Tandis que "Yes, Say No" viendra confirmer la tendance pop de cet album avec cette voix féminine douce et légère, la petite intro de "Discodad" viendra apporter plus de puissance et d'énergie par la mise en avant de la batterie, avant de retomber dans un pop-punk répétitif.
Malheureusement, à force d'utiliser une structure similaire sur chaque morceau et de ne rien apporter de nouveau, l'auditeur risque de se lasser et donc de lâcher prise, une fois l'écoute de l'album terminé. Bien que le groupe joue la carte de la modernité, faute est d'avouer que Siamese Fighting
Fish se fond dans la masse, perd de sa personnalité et devient un groupe trop commun pour déclencher un réel coup de coeur chez l'auditeur, et ce, malgré une musique fraîche et agréable. Globalement, on pourrait rapprocher le style de Siamese Fighting
Fish à celui de
Fall Out Boy à la seule exception que le son de ce dernier est beaucoup plus entraînant et rejette le côté trop mélodique/atmosphérique de Siamese Fighting
Fish. Au final, "Breathe:See:Move" est un second album assez mou, qui s'épuise très vite, mais qui reste tout de même cohérent et sympathique.
Une déception supplémentaire, malgré un second album plutôt honnête.
Merci pour la chro quand même :)
De rien :)
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