Si dans certains pays le metal industriel est roi, il ne l'est pas forcément ailleurs, et encore moins à Singapour, petit pays semblant de plus en plus prendre de l'assurance pour nous présenter toute une vague de nouveaux groupes plus ou moins talentueux. Flawed
Element fait partie de ces jeunes formations essayant de mettre en valeur une musique devenue commune avec le temps, tout en y ajoutant une certaine patte personnelle et sans tomber dans une quelconque forme d'obsolescence.
S'inspirant de groupes américains très connus tels que
Linkin Park ou
Breaking Benjamin, les singapouriens se sont arrangés pour faire un mélange plutôt habile de metal industriel et de metal alternatif, tout en incorporant des éléments digne du metal moderne que l'on entend assez souvent. Ajoutez à cela une très bonne production et un professionnalisme sans équivoque, octroyant à ce « Breaking the
Silence » un son résolument moderne et puissant.
Il était donc temps pour eux de briser le silence après trois années de formation et quelques petits concerts. Cet opus est un concept album où l'auditeur suit un certain personnage, de son réveil après un long sommeil à la découverte d'un monde au bord de l'extinction jusqu'à sa mission qui est de le rétablir. Ce concept peut rappeler à certains celui de la trilogie Matrix, et la pochette bleue ressemble étrangement à ce fond vert où se superposent des chiffres et des lettres, telle une ligne de code.
Dès le premier morceau, tout devient alors clair, et on voit immédiatement à quoi nous avons à faire. Intro industrielle mécanique, puis couplet très accessible et posé, pour un refrain facile à retenir aux riffs simples mais tranchants où se mêlent des sons électroniques et une voix hargneuse mais passe partout.
Flawed
Element semble avoir emprunté le chemin de la facilité, tout d'abord par le mélange des styles mais aussi par les mélodies parfaitement minimalistes. Toutefois, on se surprend à mémoriser certains passages, comme ceux de « Scars », le hit par excellence de cet album. Efficace, rentre dedans, il démontre une véritable puissance des claviers et une modulation du chant forte intéressante, passant d'une voix claire à une voix criarde bien hargneuse.
Hormis cela, l'auditeur passe d'un morceau à l'autre sans trop difficulté, dans la mesure où chacun est une suite logique, histoire de suivre le concept sus-cité. «
Desolation », par exemple, montre un côté plus écorché et mélancolique, notamment grâce à l'apparition du piano. Mais en général, les sonorités industrielles ne sont pas de trop, elles ne sont pas non plus omniprésentes mais servent à poser le concept et à renforcer quelques ambiances tout au plus. Rien de très grandiloquent de ce côté ci donc (« Worms on
Concrete »).
En clair, Flawed
Element fait dans la simplicité pour mieux mettre en relief une certaine efficacité, mais ne se démarque pas pour autant, même si l'assemblage proposé reste intéressant et maîtrisé. Ce n'est qu'après tout un premier jet, de qualité qui plus est, on attend donc la suite pour voir de quoi sont capables ces singapouriens.
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