Break Out

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17/20
Nom du groupe Cold Sweat
Nom de l'album Break Out
Type Album
Date de parution 1990
Labels MCA Records
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1.
 Four on the Floor
 04:11
2.
 Cryin'Shame
 04:39
3.
 Lovestruck
 03:06
4.
 Waiting in Vain
 04:17
5.
 Take This Heart of Mine
 03:54
6.
 Killing Floor
 04:00
7.
 Riviera / Long Way Down
 06:02
8.
 Let's Make Love Tonight
 04:07
9.
 Fistful of Money
 03:59
10.
 Jump the Gun
 03:41
11.
 I Just Want to Make Love to You
 06:29

Durée totale : 48:25

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Cold Sweat


Chronique @ TasteofEternity

02 Fevrier 2020

Trop efficace pour faire des étincelles

Cold Sweat est le projet personnel lancé par le guitariste Marc Ferrari après son départ de Keel en 1988. Keel ? Oui, non ? Vous souvenez-vous des groupes qui ouvraient pour Bon Jovi, durant sa tournée triomphale, le Slippery When Wet Tour 86/87 ? Cinderella sur la première partie du leg nord-américain, Queensrÿche sur le leg européen, FM en Angleterre et… Keel sur les dernières dates américaines. Entouré de fortes personnalités qui semblent étouffer le talent mais surtout les ambitions du six-cordiste, tant dans le groupe, avec son frontman Ron Keel, que dans son entourage, puisque Gene Simmons produisit leurs deuxième et troisième album. Marc Ferrari s’essaie d’abord à la production avec Pantera puis décide enfin de sauter le pas en créant son propre groupe, alors que Keel arrivait enfin à s’imposer au bout de 4 albums.

Le destin s’acharne souvent sur les porteurs de projets, et Marc Ferrari n’échappe pas à la règle. Cela commence par le choix du nom du groupe, initialement appelé Ferrari, recalé par la marque au cheval cabré, puis c’est au tour de Cryin’ Shame de passer à la trappe à cause d’un all star band de blues/jazz toujours en activité en 2020. C’est donc Cold Sweat en référence au titre de Thin Lizzy et non James Brown qui est finalement adopté. Cela continue avec le choix du line-up qui pourtant partait très bien au départ. Marc recrute très rapidement Erik Gamans (20 piges) à la guitare par l’entremise de Pete Way (UFO) et de son groupe Waysted dans lequel le jeune Eric fait ses gammes. Puis, c’est au tour d’Anthony White (batterie) de rejoindre les rangs, ce dernier ayant déjà fait ses armes avec un certain Mark Slaughter à Las Vegas, encore une fois cette rencontre est favorisée par des amitiés communes, cette fois-ci, c’est Greg Chaisson des Badlands qui tient la chandelle. Il ne restait plus qu’à trouver un chanteur, poste à haut risque. Marc Ferrari est bien implanté dans le milieu, et connaît du beau monde, mais il cherche un homme de confiance et non pas une starlette obnubilée par les paillettes, son brushing et les royalties, il se tourne alors vers l’un de ses amis, Oni Logan. Ce dernier participe de plein pied au projet en co-écrivant pas moins de trois titres présents sur l'album et semble être l'atout dont Marc Ferrari avait tant besoin. Oui, mais voilà, Oni Logan se fait retourner par George Lynch (ex-futur Dokken) qui en profite pour lui offrir le micro dans son nouveau projet Lynch Mob… Marc tombe de haut et se raccroche comme il peut en engageant un parfait inconnu, Rory Cathey, et décide de se lancer tout en rajoutant Chris McLernon à la basse, que l’on retrouvera un peu plus tard dans Saigon Kick.

L’opener a de quoi nous mettre l'eau à la bouche : rythmique enlevée, surmontée d'attaques répétées de leads, et d'une voix puissante, rien ne semble laissé au hasard. C’est carré et ça sonne, pour le coup. Marc Ferrari ne lésine pas, profitant du moindre interstice pour faire le show. S’engage alors un duel entre ses incursions metalliques et les élans vocaux de Rory Cathey, qui réussissent à nous emporter d'un seul coup. On se frotte alors les mains en se disant qu’après toutes ces galères, la success story est lancée. Hélas, la suite ne parvient pas à maintenir le souffle initial, et fait retomber quelque peu notre enthousiasme. "Cryin’Shame" et "Lovestruck" font le job mais pas le café, loin de là. Deux titres passe-partout qui manquent d’impact et de fougue, contrairement à l’opener.

Il faut attendre "Waiting in the Vain", la ballade, cahier des charges du hard rock US oblige, pour retrouver le sourire. Encore une fois, le duo Ferrari à la guitare sèche et la voix de Rory Cathey aux inflexions proches de Vince Neil ici se marient avec élégance et talent. Lorsque le morceau retrouve une dimension électrique, les choeurs en soutien de la voix éclatante de Rory finissent de nous emporter très haut. "Take This Heart of Mine" et "Killing Floor" ne font pas redescendre la température, même si on s’attardera plus volontiers sur le morceau clé de l’album "Riviera/Long Way Down" qui, avec ses 6 minutes, semble dominer les débats. Intro acoustique nostalgique qui n'a d'autre rôle que de lancer un riff heavy à souhait, rendu tranchant par les aigus de Rory Cathey qui se la donne alors que le morceau a du mal à décoller, perdu entre blues électrique et heavy rock. Voix et guitare se relaient sans s'attiser cette fois pour donner un relief particulier à un cheminement long et tortueux.

La production très propre et lisse du canadien Kevin Beamish pourtant rompu à l'exercice, puisqu'ayant déjà produit le Crusader de Saxon (1984), et Contagious de Y&T (1987)... Hopopop, minute, mais ces deux albums sont connus et reconnus pour avoir une production certes calibrée pour le marché des States, mais aseptisée au possible, et bien nous nous retrouvons dans le même paradoxe, bis repetita non placent. En dépit des meilleures intentions, de compos convenables, d'un guitariste spectaculaire et d'un chanteur méritant, cette production affaiblit un contenu déjà bien trop propre pour accrocher l'oreille. Quand l'auditeur attend que l'ensemble se lâche une bonne fois, on lui balance de l'acoustique, et quand il est sur le point d'entrevoir l'orgasme vocal, on bascule sur les choeurs. En revanche, loin de moi l'idée de faire passer ce groupe pour des amateurs, bien au contraire, la qualité technique et le talent dans les compos sont palpables ainsi que les performances instrumentales. Messieurs, quand il faut défourailler, défouraillez !!! On réfléchit après... La reprise de Willie Dixon en fin d'album n'ajoute rien de plus mais vient confirmer cette tendance prégnante du groupe à se retrouver à un carrefour de styles sans véritablement réussir à se positionner.

Cold Sweat nous gratifie d'un hard rock mélodique, qui emprunte ses racines au blues, produit sans âme, sonnant ultra calibré, réhaussé par des attaques à la lead qui font souffler une brise métallique rafraîchissante sur des riffs efficaces à défaut d’être novateurs. Le chanteur soutient l’effort du groupe à travers une prestation remarquable dans un style qui mélangerait la classe de Phil Lewis et les attaques de Vince Neil, tout en sachant rester juste. Les capacités du monsieur sont indiscutables mais le timbre de voix manque d’un ingrédient pour en faire une voix à part entière, signature d'un grand groupe. C'est là qu'on regrette le départ d'Oni Logan. Alors c’est amplement suffisant pour surfer sur la vague du moment, voire faire carrière, mais pas encore pour jouer la pole position alors que les ressources sont pourtant au rendez-vous. Un album qui se laisse écouter sans difficultés mais qui crée un décalage entre la proposition du groupe et le rendu final, causant une frustration réelle chez l'auditeur à la recherche d'une ou plusieurs pépites reflétant un apport véritablement unique qui aurait permis à Cold Sweat de se détacher des White Lion, Warrant, Cinderella, voire Skid Row, avec lesquels le groupe ne peut rivaliser malheureusement.

Un second album fut enregistré en 1993 mais ne vit jamais le jour. Marc Ferrari reprit du service avec Keel, tout comme George Lynch avec Dokken et l'aventure Cold Sweat en resta là. Quant à Break Out il fut réédité en 2018, entièrement remasterisé, pour lui offrir une seconde jeunesse.



2 Commentaires

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ELECTRICMAN - 02 Fevrier 2020:

merci pour la chonique assez en phase avec mon ressenti. Par contre je trouve la personnalité vocale du chanteur plus proche d'Oni que de Vince. Dommage qu'en 1990 l'offre hair metal fut si conséquente, noyant le groupe dans la masse, car qualitativement je le préfère à KEEL dont le chant de Ron peut parfois être insupportable. Sacrée époque tout de même (qui me manque vraiment aujourd'hui).

ZazPanzer - 04 Fevrier 2020:

Je vais découvrir cet album en profondeur avec grand intérêt, je te dirai ce que j'en pense. Dans la saga Marc Ferrari, je recommande vivement le premier MEDICINE WHEEL, First Things First, que j'ai découvert par hasard à sa sortie en 1994, sur une cassette sampler lol, il sortait en même temps que Youthanasia. Et je ne m'en suis jamais lassé.

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