A la genèse du projet Sons of
Invidia, siège l'esprit de Jon et Nicolas Renoir qui, nourrit par leur créativité foisonnante et désireux d'allier des univers aussi variés que le Thrash, le Heavy
Metal traditionnel, le
Metal Industriel et le
Death Mélodique contemporains, envisagèrent de fonder un groupe. Rejoint en 2006 par un Félix aux aspirations plus brutales et plus modernes, le collectif prendra alors une tournure plus concrète et sérieuse. Toutefois, c'est l'arrivé, en 2008, d'Olivier qui scellera définitivement le destin de cette entité naissante. Ainsi constitué, la créature sera baptisée du nom de la déesse de l'envie et de la jalousie,
Invidia. Un premier EP éponyme, où ces desseins prompts aux métissages transparaitront clairement et définiront déjà l'identité forte, et personnelle, de cette formation, sortira un an plus tard. Après cette première offrande à la divinité, Erwan (ex-
Karelia) finira, lui aussi, par succomber aux vœux sombres de cette déité. Délaissant le nom de cette hideuse muse, ces musiciens en deviennent alors les enfants.
Toujours plus avide de sonorités Indus, et toujours encore mû par cette volonté de fusionner des genres aussi théoriquement différents, le quintette compose un premier véritable album,
Brain Damage Game, qui, en cette année
2012, viendra, en un témoignage mature, nous proposer de découvrir l'ultime mutation de Sons Of
Invidia.
Et, d'emblée, que dire de ce disque, sinon que lorsque l'éclectisme vient s'ajouter à l'audace, pour peu que le talent et l'inspiration soient présents, le résultat peut donner lieu à d'excellente surprise comme c'est le cas ici? Comment donc, en effet, ne pas louer immédiatement les qualités d'un manifeste dont les vertus nous assaillent dès les premières mesures d'un excellent
Dogma ? Mais ne soyons pas trop hâtifs et débutons cette succincte analyse par les impératifs de rigueur, ceux là même consistant à détailler certains aspects techniques de l'œuvre.
Abordons donc, en premier lieu, le mixage de cet opus dont il conviendra simplement de noter qu'il est parfait. Laissant chaque instrument s'exprimer librement l'équilibre que propose ce traitement sonore est, en effet, irréprochable. S'agissant de l'objet en lui même, soulignons que le livret est superbe. On regrettera simplement qu'il contienne uniquement les paroles du quadriptyque
Brain Damage Game (
The Awakening, Tide of the
Blind, Shell et The Loop) alors qu'on aurait souhaité découvrir l'ensemble des textes de cette formation.
Revenons maintenant à la musique en elle même. A la fois très moderne et très inspiré, Sons Of
Invidia nous propose donc ici de découvrir le meilleur de cet art aux influences hétéroclites. Ni tout à fait Thrash, ni tout à fait Indus, ni tout à fait
Death mélodique et ni tout à fait Hardcore, nos cinq musiciens nous offre neuf titres puisant, en effet, à la source de toutes ces inspirations là. Et, aussi étonnant que cela puisses paraitre, l'osmose est réussi. Les titres séduisants.
Au delà de toute les caractéristiques, déjà fortes appréciables en elles-mêmes, de cet album, il faudra aussi en souligner quelques autres. Il y règne, en effet, une propension à la subtilité, et notamment de composition, et une disposition à la diversité très, mais alors très, agréable. Cette disposition pour la nuance se manifestant parfois par l'emploi d'instruments particuliers tels que le didjeridoo (
The Awakening), par la construction de breaks à la musicalité étonnamment, et délicieusement, mélodieuses (
Dogma), par une habileté à créer des atmosphères distinctes accentuées par ces nombreux samples ou encore par un talent certains pour la rupture mélodique (Darkest
Autumn, le splendide Speechless). Le tout exprimé avec une cohérence telle qu'elle permettra à l'auditeur de ne jamais perdre le fil dans les dédales de cette musique aux visages multiples.
Brain Damage Game est donc un album empreint d'inspirations diverses et à la maestria évidente. Nul doute qu'avec des atouts aussi aboutis, cet opus ne saurait laisser totalement indifférents les amateurs du genre.
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