Liste des groupes Deathcore In Dying Arms Boundaries

Le deathcore est un genre souvent critiqué, et ses évolutions sont la porte ouverte à toute sorte de brimades, l’exemple le plus flagrant étant l’utilisation d’un chant clair, ce qui relègue le genre au stade de "musique pour ado-emo-mal-dans-sa-peau". Pourtant, In Dying Arms en a fait sa signature. C’est justement ce qui m’avait intrigué sur le dernier album éponyme du groupe. Au début réticent, on finit par accepter, et même apprécier d’entendre un peu de douceur dans une musique sombre et violente. Chose appréciable, car le pari d’utiliser un chant clair n’a pas été gagné par tout le monde (phénomène de mode? On espère, car certaines jeunes formations feraient mieux de s’abstenir...).

In Dying Arms est un groupe de la scène deathcore de Portland, soutenant activement la scène locale et très à l’écoute de ses fans via les réseaux sociaux. Sur leur précédent album (du nom du groupe), ils avaient tenté le pari risqué d’intégrer aux breakdown lourds et aux growls un chant clair. Et ça a marché! Depuis, le groupe a signé chez le label Artery Recordings (Chelsea Grin, Adestria, Attila...), les confortant dans le chemin qu’ils ont pris. L’album Boundaries (frontières en anglais) repoussera, ou plutôt perfectionnera les limites que le groupe a posé lors de leur précédent album. Et ça marche.

Deux chansons ont été lâchées avant la sortie de l’album, The Core of My Existence, soulignant l’atmosphère à la fois agressive et mélancolique qui imprègne l’album, et Bathed in Salt (un petit bijou de brutalité), chanson faite à la suite de l’affaire du cannibale de Miami, avec Fronz, le chanteur d’Attila. Nous voilà rassurés : Orion a toujours son grain de voix (lors des highs) si particulier, qui colle à merveille avec le son du groupe.

Des les premières notes de l’album (la chanson Second Best), la couleur est donnée : on retrouvera la même hargne, la même violence qui a contribué au succès du groupe, qui se traduit par des breakdowns massifs soutenus par le chant guttural d’Orion, toujours aussi imposant dans sa manière de chanter, détruisant nos oreilles, avant de les ramener d’entre les morts lors de passages plus doux, où sa voix appuie la douceur soudaine (et quelque peu mélancolique) du morceau.

Cette violence mêlée à la pureté se retrouvera tout au long de l’album. Comme je l’ai déjà dit, on retrouvait cette signature musicale sur le précédent album. C’est justement ce qu’on pourrait reprocher à ce nouvel album. C’est un peu du déjà-vu, quoique un peu plus travaillé (Running Out of Time, My Rise and Fall). Cela reste terriblement efficace : Orion est capable de modifier sa voir sur demande, de passer du stade de bête assoiffée de sang à celui d’humain en un raclement de gorge. On sent que le groupe travaille la sensibilité.
Mais In Dying Arms n’oublie pas pour autant la brutalité qui l’animait lors des premiers albums. En témoignent les chansons Dominus et le remix de GOREgous.
L’album finit en beauté avec une chanson incroyablement calme, prouvant la polyvalence du groupe.

In Dying Arms continue sur sa lancée, approfondissant leur travail et perfectionnant leur style sans pour autant oublier ce qui a séduit les fans de la première heure. Le groupe gagne en assurance, et on ne peut que les congratuler pour cet album, qui mérite un 17/20.