Bosque Eterno

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11/20
Nom du groupe Sinfonica
Nom de l'album Bosque Eterno
Type Album
Date de parution 15 Août 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Intro
 01:58
2.
 Freya in Folkvang
 06:02
3.
 Guardianes
 05:20
4.
 Ishtar
 06:48
5.
 Hijos del Este
 07:56
6.
 One Million of Suns
 06:10
7.
 The Lady of the Forest
 06:38
8.
 The Warrior's Destiny
 06:00
9.
 Hombre Oscuro
 05:50
10.
 Bosque Eterno
 04:46

Durée totale : 57:28

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Sinfonica


Chronique @ ericb4

11 Avril 2021

Une offrande aussi tonique que palpitante mais encore taillée dans la roche...

Pléthores sont les formations à chant féminin argentines à s'illustrer désormais sur la scène metal symphonique sud-américaine, et, à l'instar d' Abrasantia, Boudika, Elessär, Mandoble et Slania, à marcher volontiers sur les pas de Nightwish. C'est précisément dans cette veine stylistique que s'inscrit ce jeune trio créé en 2014 à San Carlos de Barloche, ville de la province de Rio Negro. Une source d'influence qui, toutefois, se fait davantage sentir eu égard à ses arrangements instrumentaux, où la part belle est faite aux oscillantes rampes synthétiques, qu'à ses lignes vocales, ici dénuées de toute empreinte lyrique. Ce qu'attestent les cinq pistes de sa bien-nommée « Demo » (2015), qui toutes feront partie intégrante de son premier et présent album full length, « Bosque Eterno » ; une auto-production réalisée quelque quatre années plus tard, généreuse de ses 57 minutes, où s'égrainent 10 plages aussi impulsives qu'intrigantes, un brin évanescentes et à la touche latina.

Dans cette aventure, à bord du navire embarque un équipage partiellement renouvelé, dont : Karina Reyes, frontwoman aux puissantes et chatoyantes inflexions ; Gastón Prat (ex-Lord Ehwen) aux claviers et aux choeurs, et Matías Yobanolo, en remplacement d' Andres Guajardo, à la basse. Avec le concours, pour l'occasion, des guitaristes Rubén "Fito" Báez, Maximiliano Petrazzo et Martín Aranda, sans omettre le filet de voix de Lorena Espinoza (Serphika, ex-Nordica). De cette étroite collaboration naît une œuvre metal mélodico-symphonique progressif, dans le sillage de Xandria, Nightwish, Sirenia, Within Temptation, et consorts. Si les arrangements s'avèrent de bonne facture, les enregistrements, en revanche, accusent quelques sonorités résiduelles ainsi qu'un manque de profondeur de champ acoustique. On notera également un léger sous-mixage des lignes de chant et des finitions pas encore au rendez-vous de nos attentes. Mais entrons sans plus attendre dans la soute du cargo...

L'architecture de l'opus demeure classique, en totale adéquation avec les codes du genre. Ainsi, comme souvent dans ce registre, le rideau s'ouvre sur une brève et cinématique entame instrumentale. Ce qu'illustre la bien-nommée « Intro », une progressive et ''nightwishienne'' entrée en matière qui, peu à peu ouvre ses ailes, finissant sa course par de profonds roulements d'un tambour martial.

C'est à la lumière de certains de ses passages les plus offensifs que le combo marque ses premiers points. Aussi, c'est cheveux aux vent que l'on parcourra « Freya in Folkvang », up tempo power symphonique à l'inaltérable tapping et aux ondulantes nappes synthétiques, dans le sillage d'un Xandria première période. Laissant entrevoir une basse claquante et octroyant pourtant de soudaines et vibrantes accélérations, le saillant méfait se voit desservi par les lascives modulations de la sirène. Dans cette mouvance, on n'esquivera pas davantage « Bosque Eterno » à la fois pour son énergie aisément communicative et la qualité de ses arrangements. Tout aussi headbangant, l'impulsif « Hombre Oscuro », lui, n'a de cesse de disséminer ses puissants et véloces coups de boutoir ; et s'il ne lâche que rarement du lest, tant ses intrigantes séries d'accords que ses dérapages oratoires ne sauraient nous pousser à une inconditionnelle adhésion.

Quand il desserre un poil la bride, le collectif trouve quelques clés pour nous retenir, pas toutes. Ce qu'illustre, d'une part, le chevaleresque et brumeux mid/up tempo aux faux airs d'Abrasantia, « Guardianes ». Délivrant de délicats arpèges au piano sur un break bien amené, alors prestement aspiré par une bondissante reprise sur la crête de l'entêtant refrain, le tortueux manifeste concède, par ailleurs, de friables enchaînements intra piste. Dans cette dynamique, on retiendra également le ''tristanien'' mid/up tempo « The Warrior's Destiny » pour ses couplets finement esquissés et la soudaineté de ses montées en puissance bien plus que pour son marécageux refrain.

Lorsqu'elle émousse d'un cran supplémentaire ses riffs, la troupe nous laisse sur un tenace sentiment d'inachèvement. Ce qu'atteste « Ishtar », low tempo progressif aux faux airs d'un Within Temptation des premiers émois, calé sur une ligne mélodique en proie à d'imputrescibles linéarités. En dépit du fin legato signé Maximiliano Petrazzo et au regard d'impulsions vocales non exemptes de faussetés, bien minces seront ses chances de recueillir l'adhésion du chaland.

Pour l'aficionado du genre intimiste, nos compères lui ont concocté leurs mots bleus les plus sensibles et avenants, pas nécessairement des plus mémorables. Ainsi, sauvegardant une mélodicité toute de nuances brodée, mais affadie par une flottante tenue de note de la part de la maîtresse de cérémonie, la romantique ballade progressive « One Million of Suns » peinera à déclencher la petite larme au coin de l'oeil.

Enfin, ce serait dans le secteur des pièces en actes symphonico-progressives que nos acolytes seraient au faîte de leur art. Ainsi, dans l'ombre de Stream Of Passion, « Hijos del Este » déploie ses quelque 7:56 minutes d'un spectacle aussi palpitant qu'épique, abondant en péripéties, sur fond d'enveloppantes et sinueuses nappes synthétiques. Une luxuriante offrande rendue prégnante sous le joug des envolées lyriques de Lorena Espinoza, et relevée d'un flamboyant solo de guitare estampé Rubén "Fito" Báez. Un zeste moins opulent mais guère moins époumonant, l'éruptif effort dark symphonique gothique « The Lady of the Forest » explore, quant à lui, de gorgonesques contrées. A mi-chemin entre Within Temptation et Draconian, l'anxiogène manifeste offre bien une sidérante montée en régime du corps orchestral doublée d'un saisissant solo au synthé, mais se voit terni par une ligne de chant peu loquace, un état de fait susceptible de maintenir définitivement l'amateur du genre à distance.

Résultat des courses : le combo argentin nous livre un propos à la fois tonique, palpitant et varié quant aux exercices de style dispensés. En outre, une technicité instrumentale dores et déjà maîtrisée et des arrangements de bonne facture s'inscrivent dans l'adn de cette première offrande. Pour espérer rallier plus immédiatement le chaland à sa cause, il lui faudra néanmoins débarrasser sa production d'ensemble des nombreuses sonorités parasites émaillant sa surface, veiller à épurer ses lignes de chant d'oscillations malhabiles, fluidifier d'un cran ses sentes mélodiques, et inséminer une once d'originalité à une galette éminemment classique. Pour l'heure, on comprend que la troupe se fera fort d'affûter encore ses armes pour les rendre plus efficaces, condition si ne qua non pour espérer inquiéter les jeunes loups aux dents longues de ce registre, aujourd'hui loin de se raréfier...

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