Le groupe qui nous intéresse aujourd’hui nous vient des Etats-Unis et officie sous le patronyme de
HOD. Peu de chance que vous ayez entendu parler d’eux jusque-là, le combo restant relativement anonyme malgré un premier album,
Serpents, sorti en 2009, et la présence d’un ex
Thornspawn à la guitare, et pour cause : leur black death, s’il est techniquement irréprochable et raisonnablement agressif, est extrêmement classique et ne fait pas franchement dans l’originalité.
Ceci dit, classique ne veut pas dire mauvais, loin s’en faut, et il convient donc de s’intéresser à cette nouvelle livraison, les Texans se décidant à remettre le couvert en cette rentrée 2014 avec le bien nommé Book Of Worm : la recette diffère peu de celle de l’opus précédent, bien que les influences thrash s'effacent progressivement pour se concentrer sur le death, avec des grattes accordées grave, alternant riffs groovy et entrainants à la
Entombed et harmoniques plus typiquement black metal, sur un rythme souvent rapide pour un résultat simple et détonnant d’une redoutable efficacité. Les Américains n’oublient pas d’ajouter une touche plus sombre, notamment sur certains mid tempi qui prennent le temps de poser cette ambiance glauque à la beauté angoissante au milieu de cette débauche de riffs (
Tyranny’s
Hammer, Where Are The Demons). En gros, imaginez un mix entre les récents
Darkthrone et
Satyricon pour la partie black et
Unleashed,
Entombed et Demoncial pour la partie death et vous aurez du
HOD!
When The
Ghouls Feed débarque avec ses riffs à la suédoise et un batteur mastoc qui alterne roulements, blasts et double, variant les rythmes pour un premier titre dynamique et accrocheur nimbé d’une ambiance poisseuse qui représente bien la galette.
Les vocaux de Vladibeer, à mi-chemin entre black et death, restent écorchés, rauques et puissants à la fois, certes classiques, mais collant parfaitement au style. A noter que le hurleur est également capable d’explorer des contrées bien plus gutturales, en témoigne le très death metal Den Of Wolves au growl terrifiant, avec ses riffs sombres et cette batterie qui tabasse, un titre qui n’est pas sans rappeler
Demonical dans ce style de death evil rentre-dedans et mélodique à la fois : les riffs sont bons et entraînants, la basse claque comme il faut et on a même le droit à un petit solo de rigueur.
Under
Tyranny’s
Hammer est un titre old school dans l’âme qui varie admirablement les humeurs, proposant une pléthore de riffs tous plus accrocheurs les uns que les autres bien que mille fois entendus, et oscillant entre le death de bûcheron d’un
Unleashed, le bon black n’ roll des familles et le vieux heavy black à la Bewtiched : les guitares sont furieusement groovy, la basse envoie des saccades délicieuses, et le titre se fend même d’un mid tempo plus posé, presque mélancolique mais d’une noirceur délectable dès 4,39 minutes, soutenu par un solo lancinant.
Through The
Gates (They Come For Me) quant à lui sonne plutôt death, avec ce riff de début typiquement suédois, et alterne également mid tempi avec une double qui fume et une basse qui claque comme il faut, et rythmes plus enlevés propices au headbang sur lesquels Del The
Entity nous gratifie de ses blasts plus lourds que réellement rapides. Sur ce morceau, deux brefs soli déchirants viennent nous exploser aux tympans, parvenant à percer de leurs stridences l’opacité poisseuse des guitares.
Nous voilà donc avec ce Book of Worm avec un bon condensé de metal extrême qui nous ramène 25 bonnes années en arrière.
HOD ne cherche pas à faire dans l’originalité mais mise plutôt sur l’efficacité, et force est de constater que sur ce point, le pari est réussi, avec ce mélange imparable de death à la suédoise et de black n’ roll, parvenant à rester toujours violent et accrocheur sans jamais être totalement brutal.
Ceci dit, soyons réalistes, il manque encore un petit quelque chose aux Texans pour réellement faire la différence sur une scène black death plus que saturée, et le combo de San Antonio devra apprendre à affiner sa personnalité musicale pour vraiment se démarquer du lot. Reste que Book of Worm est une réalisation plus qu’honnête qui transpire la passion et la sincérité et s’écoute sans prise de tête, et ce n’est déjà pas si mal. Ce qui est sûr, c’est que tant que des groupes comme
HOD persévèreront en se foutant des tendances et des modes et en continuant contre vents et marées à faire ce qu’ils aiment, l’âme originelle et sacrée de l’art metallique sera en de bonnes mains. Santé, et longue vie au metal !
Une bien belle découverte d'un groupe qui déchire tout sur son passage!
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