Mes chers compatriotes SOMiens, je vous ai compris. Aujourd’hui, point d’introduction à rallonge, point de comparaisons foireuses ou de longues tirades sans queue ni tête. Aujourd’hui, on s’intéresse simplement à ce
Bonebranches de Bloodbark, sorti en version démat’ au mois de janvier 2018 et faisant l’objet d’une sortie physique d’ici quelques semaines (au moment où j’écris ces lignes quoi, juin 2018) signée chez Northern
Silence Productions et disponible sur Nordvis.
Pas d’autre info particulière concernant le groupe, étant donné que personne n’en connaît les membres (qui n’en sont pas à leur premier méfait, à en croire leurs dires), ni le pays d’origine (tout ça par souhait de se focaliser uniquement sur la musique du groupe, blablabla).
Nous voilà donc partis pour une épopée Black Atmo, comme on en trouve pas mal ces derniers temps, d’une petite quarantaine de minutes et trouvant ses inspirations dans la grande nature sauvage, ses glorieux paysages recouverts de blanc, les petits z’oiseaux, etc. Avec 3 titres de longueur variant entre 10 et 17 minutes, Bloodbark prend le temps de développer son propos sur chaque morceau, faisant varier les tempos et valser les instruments : que l’on soit sur des passages Black mélo presque énervés à grands coups de blasts ou des moments plus bucoliques fleurant bon l’acoustique / les mélodies au synthé / les passages d’inspiration Post-Rock (vous avez le choix), l’ensemble fait preuve d’une cohérence et d’une maîtrise forçant le respect (que ce soit l'enchaînement logique dans la structure des compositions jusqu’au mix des instruments).
Bien que
Bonebranches rime principalement avec mélodie et sérénité (parties lead mélodiques en tremolo et touches de synthé en intro/outro sur le titre fleuve Ferns and Roads, intro de la nostalgique As Wolves) cette bonne vieille voix de sorcière croassante (rappelant un John Haughm des débuts d’
Agalloch ayant copulé avec un WITTR) vient nous rappeler que, malgré sa beauté, la nature n’est point exempte de tout danger.
Restant assez classique et fidèle aux canons du genre dans ses choix, Bloodbark se permet malgré tout quelques écarts avec, par exemple, cette voix claire sur As Wolves, lointaine et brouillée, nous comptant une histoire dont on a du mal à saisir tous les détails en raison de sa distance, mais dont on devine le contenu rien qu’à sa teinte et son élocution (et me faisant penser aux utilisations de samples de ce style qu’ont pu utiliser des groupes comme
Darkspace ou
Agalloch sur The Mantle).
Peu, voire point d’agressivité (principalement portée par cette voix Black) dans la musique de Bloodbark, mais plutôt de longs passages instrumentaux, étirant des mélodies et des atmosphères, à l’effet de grandes bouffées d’air frais.
Bonebranches se veut apaisant, contemplatif et même, j’ose, accessible. A la manière d’un discret cours d’eau de montagne, les morceaux s’écoulent sereinement et néanmoins de manière furtive, si bien qu’arrivé en fin de course, on se surprend à relancer l’album, juste pour un petit moment.
Me voilà donc agréablement satisfait par ce
Bonebranches sorti de nulle part et prenant le parti de jouer dans la cour d’un genre sur-représenté. Bloodbark propose un premier effort sérieux, mature et respectueux de l’auditeur, sans être transcendantal. Une oeuvre honnête et sincère, qu’il est difficile de ne pas recommander.
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