Suite à la disparition (prématurée) de
Ritual Carnage en 2005 (après la sortie de l'album "I,
Infidel") rares sont ceux qui auraient parié un kopeck, pardon un yen, sur l'émergence d'une nouveau groupe japonais de Thrash/Death
Metal aussi talentueux.
C'est pourtant ce qui est arrivé avec
Hate Beyond, une formation basée à Osaka (Japon).
En 2001, après la sortie de "Twicet Of
Fate" second (et dernier) disque du groupe (de Speed/Thrash
Metal)
Narcotic Greed, le guitariste Hiroshi "Warzy" Yamashita se rend en France.
A
Paris, au Kata Bar (un bar Gothique situé près de Pigalle, aujourd'hui fermé), Hiroshi Yamashita rencontre le chanteur (d'origine italienne) d'Inheritance Moreno Grosso avec qui il sympathise.
De retour au Japon le guitariste fonde
Hate Beyond avec Masanao Ikeda (basse) et You Ohuchi (batterie) puis, en septembre 2002, demande à Moreno Grosso de les rejoindre à Osaka afin d'enregistrer l'album "
Perpetual Pain".
Sur ce premier disque, édité par le label Jackhammer Music (
Caustic,
Parricide),
Hate Beyond s'éloigne du Speed/Thrash
Metal de
Narcotic Greed pour délivrer un appréciable Thrash/Death
Metal.
A noter que sur les sept titres que contient ce court album (trente minutes) on trouve un instrumental ("
Perpetual Pain"), mais aussi deux morceaux chantés en italien ("Errore Fatale" et "L'Oppressione").
Après avoir donné quelques concerts au Japon avec
Hate Beyond Moreno Grosso décide rentrer en France au début de l'année 2003 (de retour à
Paris le chanteur intègre
Celtic Blood qui donnera un concert à la place de l'Odéon le 21 juin avec, entre autres,
Carnal Lust et Tales Of
Blood https://www.youtube.com/watch?v=mhYpIjUJJng puis, quelques mois plus tard, aura la lourde tache de remplacer Steeve Petit au sein de
No Return), ce qui provoque la mise en stand-by du groupe.
Il faut attendre
2012, soit neuf ans après la sortie de "
Perpetual Pain", pour qu'Hiroshi Yamashita (qui a sorti en 2010 l'album "State Of
War" sous son pseudonyme Warzy) réactive
Hate Beyond avec Keiichirow "Zin" Kanamaru (chant),
Takashi "Lina" Miyahara (basse), et Shinichi "Ven" Wada (batterie).
Avec ce nouveau line-up le groupe enregistre la même année "
Cage of the Sorrow", son second disque qui sort en janvier 2013 (lui aussi sur Jackhammer Music).
Sur cet album
Hate Beyond exécute un intense Thrash/Death
Metal qui rappelle les groupes suédois
Maze Of Torment et
Serpent Obscene.
Deux ans plus tard, et après avoir remplacé Shinichi Wada par le batteur de Grim Force Masaki "Kamosan" Kamomiya,
Hate Beyond sort un nouveau disque intitulé "
Bonded in Hell".
Sur ce troisième album le groupe japonais nous livre, et cela dès le brutal "Forced Into
Suicide", un puissant Thrash/Death
Metal certes influencé par
Maze Of Torment et
Serpent Obscene, mais surtout, et c'est ce qui différencie "
Bonded in Hell" de "
Cage of the Sorrow", par
Pestilence.
Une évolution en direction du Death
Metal qu'on retrouve sur "Killing With One Thrashing" accentué par les vocaux de Keiichirow Kanamaru qui, sur ce disque, a décidé de s'arracher les cordes vocales à la manière de Martin Van Drunen (
Asphyx,
Pestilence).
En effet que ce soit avec "Rather
Die Than
Suffer" (un excellent morceau doté de riffs dérobés chez
Dark Angel), "Marching For Death, et "Raging
Fire Burning" difficile ne pas faire le parallèle avec le terrible "
Malleus Maleficarum" (1988) de
Pestilence.
Si avec "
Fall To
Twisted" et "South Back Stabbed"
Hate Beyond propose deux titres plus heavy (et mélodiques) sur lesquels Hiroshi Yamashita pose de très bons solos, dès "Fatally Perish" suivi du virulent "Hungry For
Greed" (qui clôture "
Bonded in Hell") le groupe japonais retourne à son vindicatif Thrash/Death
Metal mi-néerlandais mi-suédois.
Mal distribués par Jackhammer Music, "
Cage of the Sorrow" et "
Bonded in Hell" ne permettent pas à
Hate Beyond de s'imposer (ce qui est regrettable).
C'est la raison pour laquelle en 2016, avec le nouveau bassiste Yuuichi "Bomber" Senda (un ancien membre de
Narcotic Greed),
Hate Beyond enregistre un inédit ("
Verge of Death") et deux semi-inédits ("
Endless Mortality" et "Defeat Impossible" les nouvelles versions interprétées en anglais de "L'Oppressione" et "Errore Fatale") puis réenregistre un morceau de "
Perpetual Pain", six de "
Cage of the Sorrow", et trois de "
Bonded in Hell", treize titres que l'on retrouvent sur l'album "
Verge of Death" qui sort sur en Asie sur Thrashing Cult Records et en Europe sur Polymorphe Records (avec une pochette différente).
Si cet enregistrement n'était pas nécessaire, les bonnes chroniques qu'il obtient permettent au groupe de sortir de l'anonymat.
En 2017
Hate Beyond voit partir Masaki Kamomiya (batterie) et Keiichirow Kanamaru (chant).
Si le batteur n'est pas remplacé, le guitariste Hiroshi Yamashita propose à son vieil ami Moreno Grosso de réintégrer la formation.
Quelques mois plus tard
Hate Beyond (qui, sans batteur, utilise une boîte à rythmes) rentre en studio enregistrer "
Ruthless Aggression", qui est édité en mai 2018 par le label japonais Rubicon Music.
Malgré sa qualité ce disque, sur lequel figure une reprise de Mötley Crüe ("
Live Wire"), ne réussit pas à détrôner "
Cage of the Sorrow" et surtout "
Bonded in Hell" qui restent les deux meilleures réalisations du groupe.
En 2019
Hate Beyond, dont le nouveau line-up est soixante quinze pour cents français avec Moreno Grosso (chant), Jean Arnaud Jacq (guitare), et Johnatan Jure (batterie) et vingt cinq pour cents japonais avec Hiroshi Yamashita (guitare), donne quelques concerts (sans bassiste) avec
Witches (dans lequel joue Johnatan Jure, mais aussi Sibylle la sœur du guitariste-chanteur d'
Agressor Alex Colin-Tocquaine) en France et en Belgique https://www.youtube.com/watch?v=HB1IEKzqYl4 en mars.
Sympa cette chronique qui retrace l'historique du groupe (presque plus que l'album en lui-même, si bien que j'ai dû la relire et vérifier le nom de l'album pour savoir duquel tu parlais, peut-être la mise en place de vrais paragraphes m'aurait aidé), avec précisions et vécu. J'adore !
Du coup, les accointances avec le early Pestilence me parlant forcément, je m'en vais écouter ce disque de ce pas. Voilà qui est alléchant.
Merci pour ces textes toujours instructifs.
A mes débuts sur Spirit Of Metal le validateur, avec qui d'ailleurs je m'étais un peu disputé, m'avait expliqué que pour les groupes peu connus il était utile de les présenter avant de passer directement à la chronique de leur disque.Depuis j'applique scrupuleusement, même un peu trop je l'admets, cette règle.Ceci dit l'intérêt de cette manière de faire c'est que moi-même, en cherchant des informations un peu partout, j'arrive à découvrir des choses que je ne connaissais pas et que je peux ensuite partager avec les autres.Bref, j'apprécie ce travail d'archéologue.
Oui, ce sont juste les sauts de lignes qui m'ont perturbé (presque un paragraphe = une phrase), mais c'est en effet très utile de présenter le groupe, surtout quand il y a du vécu comme tu le fais.
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