Cela fait déjà un peu plus de six mois que le nouvel et tant attendu album de
Gorgasm, «
Orgy of Murder » est dans les bacs. Sans égaler le terrible « Masticate to
Dominate », ce nouveau rejeton s’avère tout de même de bien bonne qualité. Ce n’était pourtant pas gagné avec le départ entre autres d’un des capitaines du navire, j’ai nommé Tom Tangalos. Mais cela était sans compter sur l’arrivée de Kyle Christman, le nouveau et talentueux marteleur en chef du bataillon. Nouveau oui, mais certainement pas novice. En effet notre cher multi-instrumentaliste possédait (et possède toujours) son propre groupe,
Human Filleted. Le combo se forme en 2005 sous l’impulsion du jeune homme susnommé, officiant ici au poste de chanteur/guitariste.
Après une démo et un split, le quatuor de l’Indiana sort son premier album en 2008, le bien nommé «
Hideous Sculptures of the Dead », nous servant ainsi un brutal death bien exécuté mais sans grande surprise, possédant certaines qualités et sonorités rappelant aussi bien
Gorgasm que
Deeds of
Flesh mais souffrant d’un son trop approximatif (en particulier la caisse claire). Fort de sa récente signature avec Sevared Records, le gang retrouve le chemin des studios pour nous pondre leur second opus, «
Blunt Force Embludgeonment », qui voit le jour en 2010 sous la houlette donc d’un des labels les plus en vue du moment en ce qui concerne le brutal death metal.
Muni d’une remarquable pochette, ce second effort s’avère dès les premières écoutes plus brutal et maitrisé que le précédent, mais également plus rapide et technique. Les riffs sont tranchants, parfois lourds et entrainants, parfois rapides et techniques comme l’attestent des morceaux comme « Cum Soaked
Autopsy » ou encore « Bodily Liquefaction ». Le batteur blast la plupart du temps, et il le fait vite et bien ! Une ombre au tableau apparait cependant, je veux bien entendu parler du son de la caisse claire qui dérangeait déjà sur le premier opus (c’est tout de même mieux ici). En effet la caisse claire sonne très (trop?) naturel. Certains aiment, d’autres non. Pour ma part cet aspect est quelque peu désagréable même si cela ne constitue rien de dramatique en soit. Mis à part cela, le son de l’album est approprié à l’ensemble, organique et épais, renforçant l’impact de ces dix odes à la brutalité pure.
Quant aux vocaux, ils sont le plus souvent gutturaux même si quelques envolées un peu plus aigues se font entendre ici ou là. On côtoie tantôt le porcin, lourd et entrainant, tantôt des parties plus rapides et intenses.
Un caractère groovy se dégage de cet album, comme par exemple sur « Cum Soaked
Autopsy » ou « Emulsified ». On compte également nombre de passages massifs et autres breaks lorgnant vers le slam comme sur « Bag of Meat » ou sur le titre éponyme, renforçant cette impression de lourdeur écrasant l’auditeur à coup de riffs puissants et entrainants.
Loin de moi l’envie de remettre en question la personnalité et le talent du combo, mais je ne peux me résoudre à omettre une comparaison plus qu’évidente avec l’un des (ex?) maitres du brutal death américain. L’ombre de
Gorgasm plane inévitablement sur la formation (« Hooker Cooker », « Bag of Meat »), avec qui le groupe interfère ses membres à foison. Ainsi, les thèmes, une partie des riffs mais aussi et surtout les mélodies si présentes au sein de la musique des auteurs du terrible « Masticate to
Dominate » se retrouvent sur certains morceaux de ce second effort du gang de Kyle Christman comme par exemple sur « Cunt ». Cependant certains éléments diffèrent légèrement, comme par exemple une utilisation de la basse bien plus discrète ici alors qu’elle constitue une des forces de la bande de Leski. L’autre caractéristique qui les sépare de
Gorgasm est à mon humble avis le chant, moins rapide et entrainant que le duo Leski-Tangalos.
Le principal reproche que l’on pourrait faire à cet opus est son aspect linéaire. Peu de variations ou de surprises au sein de ce second effort du quatuor américain, certes, mais ceci n’est clairement pas le but d’une formation recherchant avant tout l’efficacité et la puissance. Notons toutefois le final étonnant de « Reduced in Pulp » et ses leads mélodiques clôturant ce «
Blunt Force Embludgeonment » de façon agréablement surprenante.
La présence de certains guests apportent également un peu de diversité à l’ensemble. On peut ainsi entendre en tant que backing vocals Damian Leski (
Gorgasm) sur « Hooker Cooker », Anthony Voigt (
Sarcophagy, ex-
Human Filleted) sur « Reduced in Pulp » et Shawn Lacanne (
Putrid Pile) sur « Mechanized
Slaughter ».
Pour résumer, ce «
Blunt Force Embludgeonment » apparait donc comme un album de bonne qualité, possédant son lot de riffs qui tuent et de passages à coller au siège une grande partie des amateurs de brutal death. Pourtant, un léger manque d’originalité et de richesse au sein des compositions font de la formation, pourtant non dénuée de talent et de technique, un énième second couteau de la scène.
Human Filleted possède pourtant la majorité des armes pour gravir les échelons, mais ça, seul l’avenir nous le dira …
14/20
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