Second album pour les énervés de Baltimore, avec ce
Blossoming Decay, à la pochette inhabituelle, couverte de fleurs et aux colorations décalées par rapport à l'ensemble des pochettes de la scène (il en existe d'ailleurs plusieurs versions, plus ou moins chargées et colorées, mais avec le même esprit). Toujours signés chez A389 Recordings (
Iron Reagan, entre autres formations à la lisière du thrash),
Noisem a fait la couverture de Decibel Magazine, et tourne inlassablement aux States, prouvant qu'il ne veut pas s'arrêter en si bon chemin.
Fort d'un premier album fort réussi, et ô combien agressif, mêlant le thrash au hardcore, et doté d'un son acéré et parfaitement adapté au style du groupe,
Noisem propose un disque très court (9 titres - 24 minutes), capable de plaire à la fois aux thrashers, mais aussi aux hardcoreux extrêmes, voire aux fans de grindcore. Le E.P.
Consumed sorti l'an dernier, fort de reprises de
Slayer,
Terrorizer ou
Cannibal Corpse, définit finalement assez fidèlement le spectre musical évolutif du groupe (growls mis à part, absents ici), cumulé à l'urgence dégagée par
Nails. Chacun aura ainsi une définition sommaire de l'évolution et du style proposé par
Noisem.
Encore plus jusqu'au boutiste que sur son précédent méfait,
Noisem abat sur "Trail Of Perturbation" ou sur "The
Cold" sa recette à base de riffs très rapides (parfois pas si éloignés des morceaux les plus rapides du
Slayer post 2000) et d'une batterie survoltée (le terrible "1132"). Ajoutons à cela les cris crachés de Tyler, vociférant sa rage de son timbre éraillé toujours à la limite, et de courts soli dissonants de la paire
Sebastian/Yago, entrecoupés de breaks rapides. La sensation d'étouffement se fera vite ressentir, asphyxiant l'auditeur d'un martèlement rarement interrompu par quelque mélodie vicelarde ("Hostile
End/
Hollow Life" enchaîné à "
Cascade Of Scars"), aérant quelque peu cette expérience auditive extrême. Comme il n'y a que très peu d'intervalles (les fameux blancs) entre les morceaux, l'album s'avale d'une traite et fait bloc, à l'instar de son prédécesseur. On comprend tout ce qui se passe, finalement assez facilement ("Blossoming Of The
Web"), malgré le style a priori un poil hermétique aux non-initiés.
Seul le saccadé "Another
Night Sleeping In", plus moderne, se distingue par ses riffs entêtants, élargissant ainsi encore le propos musical du groupe.
Noisem enfonce donc le clou, accentuant son côté extrême, qu'on imagine purement terrible en concert. Si l'on pourra regretter l'absence des paroles sur les différents supports, ou la durée plus proche d'un E.P. que d'un véritable album,
Noisem ne décevra aucunement ses fans. S'il semble avoir fait du marché américain sa zone de prédilection, nul doute que les curieux qui n'auront pas peur de jeter leur dévolu sur ce groupe unique seront conquis par tant de conviction. A ne pas mettre entre toutes les oreilles, toutefois.
-trop court pour passer la barre du 16,
-homogène en qualité et en intensité (malgré le passage "calme" cité dans la chronique), mais quand même, tout ceci passe bien trop vite à mon sens, et une certaine linéarité pourra en rebuter certains, paradoxalement. Difficile donc pour moi de mettre la même note (16, donc) que celle du dernier Harlott, par exemple.
Encore une fois, 15 est une note élevée, et justifie amplement l'achat, pour qui veut se prendre une rafale de thrash/crossover ébouriffant.
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