Liste des groupes Black Pagan Wolfchant Bloody Tales of Disgraced Lands

Wolfchant – Bloody Tales of Disgraced Lands (2005)

« Contes sanglants des contrées déshonorées », en voilà un titre accrocheur. Sans connaître le nom du groupe ni voire la pochette, on sait déjà que l’on aura affaire à un concept album (les contes…), que ce sera une musique d’inspiration Black Metal (… et oui, ils sont sanglants les contes…) et que l’ensemble sera baigné dans le Folklore et le Paganisme (… bien sûr, ces fameuses contrées déshonorées soumises aux infâmes chrétiens qui ont par la force imposé leur dogme, faisant se perdre tout un ensemble de cultes ancestraux)… On en pleurerait presque…

Cette divagation à propos du titre peut paraître caricaturale mais la musique de Wolfchant l’est tout autant! Et le côté caricatural n’est pas le plus gênant, bien au contraire. Tout métalleux qui se respecte appréciera toujours d’écouter un album illustré par une pochette représentant une forêt, un lac ou une épée… (oui, oui… même si celle-ci est plantée dans un lac qui n’est même pas glacé… le métalleux trouvera cela encore plus épique… le métalleux aime le fantastique !).
Ce qui est vraiment gênant dans la musique de ce groupe, c’est l’extrême platitude des morceaux. Il y a de bonnes idées dans cet album : des ambiances se voulant amples et dynamiques qui ne cherchent jamais à tomber dans l’épique absurde, l’interprétation est nickelle, on a de bons riffs de gratte, les thèmes folkloriques sont bien souvent sublimes, ou les interventions du synthé bienvenu… Mais tout ceci est noyé dans une banalité intolérable (du Canada…) ! On a beau écouter et réécouter cet album, on le trouve à chaque fois aussi plat… les guitares jouent toujours dans le même registre, le chanteur à une voix black tout ce qu’il y a de plus banale et monocorde, le son de batterie est insupportable (c’est vrai que c’est pratique de jouer avec une batterie électronique mais pour du pagan metal, ça ne passe pas du tout, ça dévitalise l’authenticité naturelle qui se dégage de ce style…), sans parler des compositions qui ne sont aucunement surprenantes et nagent (comme l’épée de la pochette) dans un fleuve de banalité qui aurait du mal à trouver la mer… ou ne serait-ce qu’un lac d’inspiration.

Dommage car ces allemands là partent avec de bonnes intentions mais ils n’arrivent pas au quart de la cheville de leurs compatriotes d’Adorned Brood ou d’autres groupes plus proches de leur style (comme Ensiferum ou Moonsorrow). Alors, mes petits gars de Wolfchant, je n’aurait qu’un conseil à vous donner : concentrez-vous sur la composition/production de vos prochains travaux musicaux autant que sur l’aspect graphique et visuel de votre image (pochette magnifique), et vous pourrez éventuellement arriver à sortir quelque chose d’un peu moins quelconque, vous en avez le niveau. Il reste cependant pas mal de chemin a parcourir avant d’atteindre le Walhalla.