Blood Moon Eclipse

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13/20
Nom du groupe Wendigo Psychosis
Nom de l'album Blood Moon Eclipse
Type Album
Date de parution 29 Mars 2015
Style MusicalBlack Mélodique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Intro
2. Blutprophet
3. This Life
4. Ziz, Lord of the Sky
5. Blasphemy
6. Wastlands
7. The Carnivore
8. Poison (Alice Cooper Cover)
9. One More Soul to Call (Akira Yamaoka Cover)
10. Dunkelheit (Burzum Cover)
11. Lazarus Syndrome (2013 Remastered)

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Wendigo Psychosis


Chronique @ Bakounine

05 Juillet 2015

Wendigo Psychosis se balade avec réussite, sur la frontière entre le bon goût et le mauvais

Parfois, le black metal est kitsch (souvent, diront certains), peut s'avérer très pompeux et friser le ridicule, je ne parle pas des moments où il traverse amplement la limite (du genre, les projets les plus obscurs et inaudibles des légions noires ou encore le side-projet daubesque de l'ukrainien Rutarp, qui nous donne vraiment envie de se plonger dans l'écoute des dérives electro-pop de son combo initial Semargl...), mais plutôt de groupes qui ont chevillé au corps dans la globalité de leur musique, un aspect violemment personnel qui fait partie d'eux mais qui pris de l’extérieur peut faire poser la question du bon goût de leur auteur, et ce même parmi des groupes des plus cultes et talentueux. Dans des styles tout à fait différents, Bal-Sagoth, Blasphemy, Dornenreich, Aborym ou encore Anorexia Nervosa, en sont des exemples assez parlants...


Il n'est pas étonnant que chez des petits projets, ce coté tape-à-l'oeil, étrange ou baroque puisse se retrouver, avec souvent plus ou moins de bonheur, attendu qu'il est évident que avec des moyens de production plus limités, le rendu peut être parfois à la limite de l'écoutable, voir par exemple le dernier album de Shroud of Despondency...
Pourtant, parfois, on a des motifs d'étonnement et des combos parviennent bon gré mal gré à sortir des choses plutôt étonnantes dans le bon sens du terme tant que dans celui de base...
Wendigo Psychosis (ou la « psychose du wendigo », qui est décrit comme la tendance aux pensées voir aux actes cannibales chez un être antisocial, inspirée du wendigo, créature maléfique chez certaines tribus indiennes d'Amérique du Nord) chez est un groupe allemand, qui consistait jusqu'en la sortie de l'album en un duo entre un multi-instrumentiste compositeur dr. Lylesbyrg et un chanteur-lyriciste Soulcollector, qui quittera le projet après l'album. S'incruste également par endroit sur l'album, la dénommée Serena au chant féminin et au clavier, officiellement incorporée au combo par la suite...


Ce « Blood Moon Eclipse » s'il est loin de constituer un album parfait est tout de même la marque d'un talent réel, et les six premiers vrais titres ne peuvent essuyer que peu de reproches par rapport au niveau attendu d'une première production. Certes, le chant en allemand est assez basique, la boite à rythmes assez sommaire (mais on a vu bien pire), mais la qualité des compositions rend le tout assez facilement écoutable avec ces synthétiseurs omniprésents mais qui ne mangent pas l'ensemble avec des riffs de guitare tout à fait dans le ton. Les morceaux sont trés mélodique mais n'oublie pas la puissance à l'image d'un « Blutprophet », titre le plus rentre-dedans mis en début d'album. Il y a quelques moments un peu en dessous à l'image du début de « Ziz, Lord of the Sky », morceau assez lent qui met du temps à émerger.
Les éléments mélodiques sont souvent des moteurs des morceaux, à l'image de « Blasphemy » qui naîtra d'une introduction composée du thème du loup dans « Pierre et le Loup » de Prokofiev. Ce n'est d'ailleurs pas le seul moment où un thème orchestal connu viendra faire son apparition, on aura également droit à la très utilisée (notamment dans le Hellalive de Machine Head) bande son de « La Malédiction » par Jerry Goldsmith, à la fin de Blutprophet.

Il est difficile de définir une vraie idée motrice à la musique de Wendigo Psychosis, qui n'est ni mélancolique, ni symphonique grandiloquent, ni épique, mais un peut tout cela à la fois, un titre comme « The Carnivore » procède par exemple d'un accompagnement assez étrange entre le symphonique baroque et l'industriel, pour un rendu assez personnel, entre un black thrash assez classique au début et un riffing qui ne déparerait pas chez Vreid ou Aura Noir, avec des aspects symphoniques rappelant Hecate Enthroned, par dessus...
La voix féminine de Serena ne rentre que rarement en jeu mais apporte un vrai plus à chaque fois, une variation salutaire, dans un timbre assez folk comme sur sa courte apparation sur « This Life » où elle est une bouffée d'oxygène empêchant l'intensité de retomber.


Mais il persiste chez Wendigo Psychosis, un coté amateur et décousu et il y a à boire et à manger avec une ligne directrice difficile à définir vraiment. Les trois reprises qui concluent l'album en sont d'ailleurs tout à fait symptomatique avec une reprise de « Poison » d'Alice Cooper tout en growl et arrangement catchy d'un goût très douteux, une reprise electro de « Dunkelheit » de Burzum et la magnifique reprise de « One more soul to the call » d'Akira Yamaoka, initialement issu de la bande son du jeu vidéo Silent Hill, qui débute comme un trip folk ambiant à la guitare pouvant faire évoquer Nucleus Torn avant de virer sur un rock indépendant sur lequel chanterait Simone Simons. Ce morceau met en lumière, le vrai talent de la chanteuse Serena, avec une voix très juste et envoûtante, qui pourra devenir un atout moteur dans le futur du groupe, selon ce qu'on fera d'elle. Il n'en demeure pas moins que ce titre aurait probablement en l'état, plus eu sa place dans un side-projet que dans un album du groupe


Au final, on est avec cette première production de Wendigo Psychosis sur un beau produit qu'il faut encore polir pour parvenir à ce qu'il s'en dégage vraiment quelque chose. Capables de fulgurances méritoires comme de moments plus dispensables, ils disposent dans leurs mains de beaux atouts pour aller plus loin, un vrai talent de composition, une vocaliste très prometteuse, des capacités d'interprétation plus que potables... Reste à se dégager une voie royale en trouvant son créneau et ne pas s'enfoncer plus loin dans le kitsch, puisque en l'état, les allemands se baladent sur la frontière séparant le bon goût du mauvais avec une réussite honorable, mais il faudra faire attention à ne pas basculer du coté obscur de ce pouvoir créatif qui les anime...

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