Appréhender une œuvre tel que ce
Blood Alliance, cinquième album des Britanniques de
Power Quest ne fut pas, pour votre modeste serviteur, chose aisée tant le mystère qui entoure ce groupe méconnu reste épais. Loin d'éveiller quelques souvenirs heureux il demeure, en effet, prisonnier d'une réputation modéré qui ne suffira pas à elle seule à subjuguer les foules. Tant et si bien que peu, à vrai dire, seront à même d'exprimer quelques certitudes sur cette formation. Presque totalement inconnu, il est certain qu'il aura de surcroît souffert de l'avènement d'une scène, essentiellement locale, à laquelle il ne peut être que désavantageusement comparé tant son art à lui est, souvent, en contradictions avec les singularités des groupes la composant (Dragonforce,
Cellador, Orden Organ...).
De plus, ces changements incessants de line-up auront, davantage encore, contribués à maintenir ce groupe dans un anonymat, certes, relatif mais justifié. Songeons donc que Steve Williams, âme fondatrice de cette formation, est le seul rescapé sorti indemne de
Master of Illusion, précédent effort du groupe paru trois ans plus tôt en 2008. Il apparaît comme évident qu'une telle instabilité est forcément de nature déstabilisante.
Pour en revenir plus précisément à cette nouvelle offrande,
Blood Alliance, les prémices de ces convictions mitigés né de ces premières impressions basées sur les quelques aprioris détaillées plus haut se transformeront, malheureusement, bien vite en certitudes. Le plus souvent, il n'y a pas de conséquences sans causes justifiées.
Power Quest est aussi méconnu, simplement parce que sa musique est sans éclat.
Et sa nouvelle oeuvre,
Blood Alliance, ne lui permettra sans doute pas de changer cet état de fait. Car en plus de ne pas parvenir à transcender un genre qu'il défend aussi mal (
Power Metal),
Power Quest y fait régner un imbroglio musical tel, que le résultat ne pourra séduire que très modérément. Le choix de positionnement artistique, dont chaque écart pas totalement assumé tiraille la musique de cet opus en diverses directions, nous offre, en effet, un album qui donne à entendre un ensemble à la cohérence confuse.
Pourtant dès les prémices d'un intéressant
Rising A New défendant un
Power Metal sans doute un peu trop enjoué et naïf, certes attachant, mais manquant singulièrement de personnalité, l'auditeur pensera qu'il n'y a sans doute pas là matière à s'enthousiasmer démesurément mais que le plaisir simple est appréciable. D'autant que ce sentiment convenu mais plaisant est conforté par les détours consentis par quelques autres moments du même acabit (le bon Glorious,
Survive aux refrains presque trop candides, Crunching the
Numbers,
Blood Alliance, City of
Lies).
L'affaire aurait donc pu, et aurait dû, être entendu pour peu que ces Anglais se soient contentés de ce
Power Metal stéréotypé aux accélérations de rigueur, aux chants sans singularités excessives, aux riffs, aux solos et aux travaux mélodiques connus.
Blood Alliance, cinquième effort des Anglais de
Power Quest aurait donc été un album sans grande originalité mais agréable.
Ce qu'en réalité il n'est pas vraiment. Car au-delà de ce
Power Metal de rigueur, ce groupe nous propose de nous égarer tantôt dans les méandres d'un Heavy mélodique aux claviers désuets digne de
Van Halen et aux refrains consternants (
Sacrifice), tantôt dans les affres d'un
Hard Rock affligeant (Better Days) aux synthés suranné extrait, eux aussi, du pire de ces années 80.
Ce
Blood Alliance est donc une œuvre qui finalement ne sera pas vraiment indispensable. Son expression créative s'égare, pour une grande partie, en des terres mornes désespérément académiques et pour le reste en des provinces désolantes désespérément démodées.
Je n'ai pas écouté cet album. Par contre, je suis en train d'écouter leur nouvel album "Sixth Dimension" et j'ai l'impression d'avoir lu sa chronique en lisant celle-ci. Claviers totalement imbuvables. Incroyable de sortir un son de la sorte en 2017.
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