«
Tucker » est une petite formation hard rock provenant de l’hexagone, fondée en 2004 par le batteur Sébastien Benoit. Le line up se compose alors de trois membres, passant à quatre en 2005 avec l’arrivée du chanteur (ex-« Fifty One’s ») Greg Paturet. En 2006, la formation champenoise sort sa première galette. Elle sera par la suite rééditée et raccourcie sous format EP 6 titres par Brennus. Cette première production, se voit l’opportunité d’être mixée et masterisée par un professionnel en la matière, ayant déjà travaillé pour «
Aerosmith » et « Muse », mais aussi également originaire de la même ville de Reims, Fred Rochette. Une petite œuvre qui risquerait fort de n’être que le seul produit de cette formation. Début 2008, le bassiste François Tailleur décède, le groupe peine à continuer, jusqu’à ne plus laisser la moindre trace d’activité à partir de 2009. Malgré certains défauts récurrents, le groupe s’annonçait prometteur.
Ce premier EP intitulé « Blacktown » se comporterait comme un album de hard rock pulsé à l’éther. « Blockbuster » nous accueille d’entrée sur un riffing blindé. Le chant se montre performant et brulant, s’associant à une autre voix pour des passages plus tempérés. Le titre comme la majorité du disque nous fera songer au hard rock californien, notamment inspiré de « L.A Guns ». Le groupe ne brille pas pour l’originalité de sa musique, d’ailleurs particulièrement régulière sauf exceptions. Niveau technique, on n’affiche pas non plus une grande dextérité, du moins on ne l’affiche pas vraiment. Mais cela aura au moins le mérité d’être costaud. La guitare rythmique maintient le tout. Elle montrera son ventre sur le rugissant et bien huilé « Twenty Percent ».
Le rythme se met à bouillir sur « Good Ol’
Jack ». Morceau où le chant parvient à maîtriser les élans gras et brutaux des guitares. Mais ce chant virulent est bien moins inspiré, légèrement mâché. Cela s’avère assez inconfortable à l’écoute. Un chant également poussif sur « Doggy ». Les instruments gommeront quelque peu cette mauvaise impression par un jeu beaucoup plus expressif. Un titre assurément mélodieux qui ne se contentera pas que de nous faire voir que des tripes.
«
Tucker » adoptera des sonorités groovy sur l ‘éponyme « Blacktown ». Place à une attitude provocante et plus reposée. Les sonorités se font toujours aussi grasses et lourdes, mais les contorsions de guitare aideraient à ce que cela deviennent sexy. Un soli avant le dernier tiers refroidira temporairement cette ardeur par un apport mélodique. Ce groove enflammera et dominera « No Tears, No Fears ». Le chant devient plus attendri, surtout sur le refrain. Les autres voix en renfort feraient par contre penser à du «
Ozzy Osbourne » dans leurs intonations. Juste avant que survienne un break qui nous emmènera dans un moment de quasi silence et de doute. Passage intriguant. Avant que tout redevienne à nouveau normal.
Lors d’une interview François Tailleur avait déclaré que le nom de «
Tucker » faisait référence au constructeur d’automobiles Preston
Tucker. Celui là même qui avait tenté de révolutionner l‘automobile dans les années 40-50. Le groupe voyait là un gage de leur quête de performance. Mais comme Preston
Tucker leur quête ne s’accomplira vraisemblablement pas. Une mort prématurée? Le groupe paraîtrait ne pas s’être relevé de la mort de leur bassiste. « Blacktown », malgré sa linéarité, son manque de mélodicité, faisait ronfler un moteur puissant qui ne demandait qu’un ou deux réglages avant de permettre à l’appareil de décoller. Pour le moment, il est encore à attendre un châssis et à prendre la poussière dans un garage.
13/20
J'essaierai d'écouter ce Tucker.
Bonne chronique comme d'hab Alone.
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