Backtrack Lane l'a visiblement très bien compris. Pour espérer convaincre un maximum ses auditeurs, élargir son public, et dans une moindre mesure, tenter une percée dans les charts, il fallait bien sûr remettre le hard-rock au goût du jour en le rendant on ne peut plus moderne puis multiplier les références à la scène grunge de Seattle. En somme, produire un rock'n'roll classieux et efficace en suivant le modèle du EP "It's Not Like..." sorti en 2011, soit deux ans après la formation de nos deux fratries réunis sous l'étendard Français.
En guise d'ouverture,
Backtrack Lane nous propose une introduction sombre, intense et terriblement lancinante à l'image du hit de cet opus nommé "Bad
Stories" qui aurait réellement pu faire office d'une seconde partie tant ces deux semblent se rejoindre. Une interprétation et une classe presque semblable au number two de chez
Alice In Chains, William DuVall (pour ce qui est du vocaliste de BL).
Pas seulement à cause de sa coupe de cheveux, de son blouson en cuir et encore moins du point de vue de l'instrument adopté (l'un étant également guitariste, l'autre bassiste) mais plus par ce groove et ses influences bluesy demeurant quasi-innées pour
Raphael Gatti. On y retrouve donc une section rythmique très impliquée, des guitaristes se provoquant systématiquement en duel par des riffs bien heavy-rock et un mixage aux petits oignons.
Le côté très accessible de ce "Black Truth and White
Lies" n'est pas non plus à négliger, la production ciblant un public hard-rock beaucoup plus jeune. Ceci pour dire qu'on pourrait reprocher à des titres au rock plutôt très classique et épuré comme "Untie Me Now" ou "Ain't It Enough" de manquer de profondeur et de rester très fragile sur la forme, malgré quelques effets maîtrisés et des passages de punk mélo, modernes et lumineux. Cependant, le quatuor ne manque pas de références, que ce soit sur "Some Memories Remain" adoptant les graves de Eddie Vedder ou sur la partie de l'album montrant un semblant de blues que nous évoquerons plus en détail.
Un invité de taille sera même présent sur "I
Live Again" puisqu'il s'agit du guitariste Australien de
Koritni (Eddy Santacreu) venu apporter sa pierre à l'édifice. Ça commence sur un rythme entraînant style jazzy, ça t'envoie des ricanements (hahahaha) que l'on retrouve pas mal dans le rock'n'roll et bien sûr, des parties groovy avec des envolées à la Chris Cornell pour un ensemble, on ne peut pas le cacher, très américanisé (au passage, l'électrique "Hollywood Gonzo" étant l'exemple le plus frappant). Du hard-rock bluesy, l'auditeur pourra aussi s'en passer sur "
Excess" où les choeurs énergiques rendront le titre des plus efficaces.
Il n'y a aucun doute à avoir, on a bien affaire à de vrais musiciens. Et même si ce premier opus du nom de "Black Truth and White
Lies" (distribué par Socadisc et Idol) reste parfois linéaire voire assez fragile sur les titres les plus rock,
Backtrack Lane dispose de bien de pistes d'évolutions qu'il conviendra de saisir le moment venu.
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