Niclas Engelin (
In Flames, ex
Gardenian) l'a bien compris. Il ne suffit pas de réunir des musiciens expérimentés et prolifiques du circuit
Hard 'N Heavy,
Doom suédois avec une imagerie forte et inédite et renforcée d'une animation vidéo 3D, pour que la magie opère.
En effet, depuis le 23 février 2018, date de sortie de
Heaven Doesn’t Want You
And Is Full, le premier album du groupe We Sell
The Dead, fondé en 2016 dans le sous-sol de sa maison, Niclas Engelin a depuis revu sa copie. Non pas que son Heavy aux touches
Doom influencé par
Black Sabbath,
Candlemass,
Pallbearer soit foncièrement mauvais, mais il faut bien reconnaître qu'il manquait singulièrement d'accroche et de personnalité pour satisfaire l'amateur de
Metal noir.
C’est donc avec une certaine curiosité que votre illustre serviteur guettait la sortie du deuxième album de nos croque-morts favoris, l'excellent et réussi
Black Sleep. Un opus, qui cette fois-ci se distinguera par un registre plus
Hard 'N Heavy ancestral tel que le pratiquaient
Deep Purple,
Rainbow (période
Dio) Blue Oyster Cult, voire
Europe sur ses albums les plus récents, abandonnant ainsi les références
Doom évidentes de son prédécesseur. Le tout bâtit autour d'une production claire, solide au son résolument moderne. À signaler la magnifique pochette et artwork réalisé par le photographe suédois Peter Nilsson et qui illustre très bien le côté sombre et Heavy de l'opus.
La composition du groupe n'a quasiment pas changé. Autour de Niclas Engelin (fondateur, guitariste, compositeur et producteur), nous retrouvons Apollo Papathanasio (
Spiritual Beggars, ex-
Firewind, ex-
Time Requiem, etc.) au chant, Oscar Nilsson (ex-
Miseration, ex-
One Without) en remplacement de Gas
Lipstick à la batterie,
Jonas Slättung à la basse et aux chœurs ainsi que Peter Olsson aux claviers.
Passons directement à l'écoute des 10 titres de ce manifeste, à commencer par l'introductif "Caravan" qui débute sur une note acoustique suivie d'un riff épais et passage de guitares claviers aux légères sonorités orientales, le tout magnifié par le chant mélodieux d'Apollo, suivi d'un "Across the Water" au refrain et air qui ne vous quittent plus. Le meilleur reste à venir avec les pièces Heavy que sont les rampants "Hour of the
Wolf ", "
Black Sleep" qui n'auraient pas dépareillé sur l'un des premiers albums de
Dio.
N'omettons pas non plus l'up-tempo mélodique d'obédience Rock Classique "
Blessed Or
Cursed" à la ligne de chant mélodieuse, "River in Your
Blood" et "
Carved in
Stone" où plane l'ombre du grand
Deep Purple. Le délicat "The Light", se distinguera par des chœurs grandioses empruntés au Rock Progressif, tels que le pratiquait Gentle Giant par exemple!
Quant aux classiques Rock "
Nightmare and
Dream" et "Scars in My
Heart", eux seront à ranger parmi les titres les plus faciles d'accès, tout comme le conclusif et lent "Shallow Grave" qui selon l'avis de votre illustre serviteur, par sa longueur s'avère être le titre le plus faible de l'album.
Avec
Black Sleep, nos 5 croque-morts, confirment tout le bien que nous pensions d'eux en 2018 . Le groupe We Sell
The Dead, se pose donc comme l'un des dignes héritiers des grands noms du Heavy et
Hard Rock.
Alors, même si sa musique manque parfois d'originalité, voire de titres très rapides, impossible pour les fans du genre de ne pas céder à ce petit goût de reviens-y. Au final,
Black Sleep, s'avère être un album très varié et surtout plus facile d'accès que son prédécesseur, ce qui lui permet de s’imposer comme l'un des incontournables du genre et de l'année.
Des compositions très travaillées, très riches et assez variées en font un album qu'on apprécie volontiers avec plusieurs écoutes. La manière dont le son produit par le chanteur est parfois prolongé me fait effectivement pensé un peu à Dio ( la voix n'est pas aussi puissante). Le seul regret est l'absence de titres qui s'emballent vraiment.
Merci pour la chronique
Oui en effet, j'ai ressenti l'influence des premiers Dio, et donc forcément des premiers Rainbow. Mais comme ils sont excellents, il n'y a pas de problème. C'est d'ailleurs la reflexion que je me suis faite quand Frozenheart parle de l'influence de Deep Purple, c'est plutôt celle de Rainbow que je ressens. La différence provient de l'absence au premier plan du clavier. N'est pas Jon Lord qui veut. Papathanasio fait partie de ces chanteurs, au même titre que leur mentor Dio, au timbre chaleureux, sans pousser dans les tours, ce qui sied bien à cette musique mélodique. Un bon album
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