Sanctification restait jusque là un groupe de
Death Metal relativement anonyme, mais la signature chez Pulverized a changé la donne pour les suédois, leur permettant notamment de poser leurs valises au
Abyss studio chez les frères Tägtgren.
Ce n’est un secret pour personne, Tommy et Peter savent faire sonner les groupes travaillant sous leur coupe, et ils ont encore fait un travail titanesque pour ce
Black Reign (2009), deuxième album du groupe après le lointain
Misanthropic Salvation de 2003.
Autant vous le dire tout de suite, n’attendez pas de
Sanctification un « swedish
Death Metal » poussif, comme le pratiquent les légions de clones de
Nihilist ou Grave inondant l’underground à l’heure actuelle. Les racines profondes des guitaristes Tomas Elofsson et Markus Edvardsson sont bien ancrées en partie du côté de leur pays natal, mais davantage vers la violence et le satanisme d’un
Hypocrisy Osculum Obscenum que vers la lourdeur et le côté gore d’un
Carnage.
Thirst for
Blood déblaye d’entrée sous les coups de boutoirs du batteur Nils Fjellström (
In Battle /
Dark Funeral), accompagnés de rythmiques assomantes et incisives et du growl déterminé de Kristopher
Hell. L’alternance lourdeur / accélération est une constante du
Death Metal, mais elle est pratiquée ici avec une rare efficacité, les compositions sont absolument redoutables, telle la très violente
Eternal (avec en invité Peter et ses backing vocals criards), dont les déflagrations font le même effet qu’un tapis de bombes.
La production titanesque de T. Tägtgren ainsi que le mix idéal de Peter, donnent encore plus d’ampleur à la puissance destructrice du combo, qui n’est pas sans rappeler celle d’un
Panzerchrist époque Room Service, ce qui n’est pas peu dire.
Chez les groupes lambda les mid tempo sont souvent synonymes de cache misère et masquent parfois un manque d’inspiration ou / et l’envie de souffler, chez
Sanctification ils contribuent au contraire à écraser un peu plus l’auditeur, comme sur
Flesh, Bone and
Skin soutenu par une double grosse caisse incessante à la Reno Killerich. De plus l’antichristianisme latent (un titre comme Trucido Christianese est assez parlant) renforce le côté belliqueux de
Black Reign, s’achevant sur un
Storm taillé pour la scène sur lequel
Magnus Bromberg (plus connu ces dernières années sous le pseudo
Emperor Magus Canigula, qui vient de quitter
Dark Funeral) vient poser son effroyable growl.
Sanctification ne révolutionnera rien, mais ne se contente pas non plus de se tourner vers le passé avec nostalgie. Thomas Elofsson et ses sbires aspirent simplement à déchaîner leur violence et leur puissance au travers d’un
Death Metal à la fois dévastateur, sombre et catchy,
Black Reign est à ce niveau une réussite indéniable et propose une demi heure de bravoure sans la moindre faille.
BG
Ca démâte vraiment.J'ai reçu le skeud ce jour.Je me suis basé sur ta chronique moi qui achète peu de death brutal.
Même mes jumeaux headbanguent...c'est dire.
Beau papier mec!
Je ne considère pas vraiment ce disque comme du Death brutal (du moins pas au sens stricte du terme qui représente désormais majoritairement le Death ricain ultra gore / tech / brutal, etc...), mais c'est ultra percutant et bien lourd ! Et tes jumeaux l'ont bien compris aux aussi hé hé.
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