Aujourd’hui, le théâtre français ouvre ses portes et nous révèle un joyau symphonique et carnavalesque : Veils of Perception, une joyeuse et morbide compagnie aussi ambitieuse que talentueuse. Devant les rouges rideaux de la scène tombent de noirs confettis dont l’effet sera aussi immédiat que du
Napalm. Les flammes envahissent avec vélocité nos cœurs et rien ne saurait les entendre. Et voilà, la chronique est finie...
Pour ceux qui sont complètement passé outre de ces quelques lignes éloquentes, je vais faire l’effort de développer. Dès les premières secondes dépassées, on se rend compte que ce premier album d’un groupe du pays n’a pas le niveau d’un premier album d’un groupe du pays. Non, on occupe déjà les sphères bien plus élevées. Car si on commence sur des riffs de qualité made-in Stormblast de Vous-Savez-Qui aux sonorités plus modernes, on se rend vite compte que Veils of Perception s’inspire de beaucoup de groupes pour en ressortir un cocktail explosif (d’où le napalm) et surtout... COHERENT.
L’intro de « I am
Wild » passée, on avance sur un mid-tempo portant des notes de piano (digne d’un film gothique pompeux de second degré) qui amènent des riffs plus malsains accompagnés de chant clair, bref, quelque chose qui rappelle ENORMEMENT
Arcturus et un peu
Therion pour l’ambiance. Mais ça n’en reste pas moins différent, plus simple je dirai. Cependant, comme
Arcturus, Veils of Perception ne se cantonne pas au traditionnel couplet-refrain (il ne l’anéanti pas mais ne s’y surement suffit pas), pour eux, un morceau doit commencer et se finir, comme une bonne pièce de théâtre. Parfois, VoP va nous pondre une alternance entre des passages grandiloquents, evil et envahissants avec des moments plus minimalistes avant de repartir galopée sur un Black symphonique («
Lethal Art of
Life »). Mais le groupe s’amuse aussi a créer des effets sonores aussi magnifiques qu’atmosphériques pour que nous ne nous ennuyons jamais (l’exemple le plus éloquent est la deuxième partie de «
Devil’s
Halo » qui combine des guitares atmosphériques à un roulement délicat sur une caisse claire avec des nappes de chant féminin dans une ambiance reposante).
Quelque chose qui revient souvent aussi est l’influence qu’a pu avoir
Opera IX (à leur débuts) sur cette œuvre. Ce touché... cette manière de poser ces touches de piano emprunte carrément aux italiens. Pour une fois, il s’agit d’une patte que l’on retrouve tout au long de
Black Metric, à divers degrés bien entendu.
Un morceau comme « Violent Beauty » à l’inverse montre un versant bien plus malsain et agressif de Veils of Perception, avec des accélérations à la double pédale (pas loin de
Dagoba sur ce coup là), un peu de
Blast, des poses dignes des moments les plus inquiétants des films d’horreur et des crescendos inquiétants.
Dans ce registre plus agressif, on y retrouve du «
Under My Skin », un peu plus faiblard que le reste et un « Before Bleeding Us » qui nous projette d’un terrifiant château gothique. Et pour les fans d’ambiance grandiloquentes, « Worldwide Horror est pour vous avec cet orgue inquiétant en fin et ces nappes symphoniques maléfiques.
Le final («
The End of
Nothing » tiens donc… ???), part sur un riff thrashy pour nous faire entrer dans une danse chaotique avec des touches d’orgues extrêmement discrètes, des solos qui sans être techniques, réveillent en nous ce qu’il y a de plus mauvais. Pour une fin au nom si symbolique, je ne pourrai que dire que si l’outro représente le futur de VoP, la scène Black Française va bien vite connaitre un nouveau grand.
Black Metric étant déjà excellent, le futur ne peut que s’annoncer grandiose.
On reprochera (parce qu’il le faut bien) que VoP n’a pas encore une identité qui fait qu’il sera automatiquement reconnaissable mais je le répète, ce n’est que le premier album ! Les riffs et autres mélodies ne sont pas toujours imparables et je dirai que l’ordre des morceaux n’est pas totalement fait pour nous faire tenir jusqu’au bout (les morceaux plus agressifs étant plus situés grosso modo sur la deuxième moitié de la galette).
Mais bon, mis à part ces quelques broutilles, What Else ? Durant l’âge d’or du Black (94-97), cette galette aurait mérité un bon 15 sur 20. Pour un premier album,
Black Metric mérite un bon 20 sur 20 mais concrètement, je sais quelle note lui mettre. Pour les Fans de vrai
Metal Extreme Symphonique recherchée, pour les fans de
Dimmu Borgir,
Opera IX,
Arcturus et
Therion.
J'avais joué avec eux, bonne claque à l'époque. Il faut que je me procure ce premier album ! :D
Au passage, l'artwork a été réalisé par Seth Siro Anton (Paradise Lost, Vader, Soilwork entre autres...).
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