Brutally Deceased est un quintet qui nous arrive tout droit de République Tchèque. Formé en 2007, le groupe lâche en 2010 son premier full-length chez Lavadome, surfant sur la vague revival osdm qui fait chaque jour un peu plus d'émules. Le split avec les suédois d'
Interment l'an dernier marque un changement de crèmerie tchèque puisque c'est désormais chez Doomentia Records que
Brutally Deceased officie.
La collaboration avec le label spécialisé en doom (comme son nom l'indique) mais aussi en metal old-school (à l'image du "
Faith Extinguisher" de
Barbarian sorti cette année dans un registre black-thrash primitif) se poursuit donc pour ce deuxième album, le bien nommé "Black
Infernal Vortex". Celui-ci se voit par ailleurs affublé d'un artwork très soigné et fourmillant de moult détails, une première impression plutôt bonne. Voyons ce que le quintet qui tient son patronyme d'un titre de Grave nous propose ici.
Comme promis, les tchèques nous lâchent un death metal old-school, pas de souci de ce côté-là, on ne s'est pas trompé sur la marchandise. L'album transpire un gros feeling swedish avec ce riffing tronçonnant à la
Entombed (au choix "Divinity and
Decay" ou "Day
Of Darkness"), agrémenté de quelques riffs aux accents un peu plus mélodiques qui renvoient du côté de
Dismember (le groupe ayant repris "Override Of The Overture" sur son premier album). Quelques plans rappellent aussi
Hail of Bullets, le solo introductif de "
Devil's Tarn" ou le riff obsédant de "Black
Hammer Of
Satan".
La seconde caractéristique du death pratiqué par
Brutally Deceased c'est son côté résolument brutal. Le rythme est globalement élevé (entre double-pédale furieuse et blast-beats ravageurs) et le groupe multiplie les passages tapageurs, ne ralentissant que rarement la cadence. Le growl caverneux et extrêmement profond de Michal Sptepanek, couplé à son débit impressionnant se chargeant d'ajouter une dernière couche de brutalité à l'ensemble. La production a en outre su faire la part des choses entre le grain propre aux sorties estampillées "old-school" et la clarté nécessaire à l'expression de cette brutalité.
Si "Black
Infernal Vortex" déploie une énergie impressionnante qui conquiert assez rapidement le deathster, le disque (au delà d'officier dans un registre déjà surexploité) ne s'impose pas complètement, la faute à quelques imperfections (à l'image de soli pas toujours très soignés) mais surtout à la rareté de breaks, des cassures rythmiques qui auraient permis de mettre en valeur les passages les plus brutaux. De ce fait et malgré sa courte durée de 31 minutes, l'opus n'échappe pas à une certaine linéarité.
Au final, "Black
Infernal Vortex" reste un bon album, à conseiller en priorité aux fans d'old-school cherchant une sortie sincère et n'étant pas rebutés par une bonne dose de brutalité. Cependant, sur une scène de plus en plus saturée, il faudra faire mieux pour s'extraire de la masse.
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