Sans nul doute aucun, l'un des albums de
True Black les plus sinistres et glauques faits à ce jour. Avec NORTT, XASTHUR, MOONBLOOD, REVENGE, DARKSPACE ou PAYSAGE D'HIVER, pour citer les plus effrayants combos qui existent, ajoutons sans hésiter STRIBORG, qui se démarque des normes comme ses compagnons précités par une capacité à jouer dans sa propre catégorie, avec en plus l'originalité de venir de la très lointaine et méconnue Tasmanie, voisine directe de l'Australie.
Bien sûr, les kangourous ne se sont pas mis à jouer du Black, tout comme les Amish de Pennsylvanie qui, eux, se servent volontiers de patins à roulettes (si !) contrairement à ce qu'on pense habituellement. STRIBORG, comme les quelques formations Black Metalleuses australiennes, travaille et oeuvre discrètement pour un public restreint et averti, amoureux des DARKTHRONE des premiers temps et qui recherchent encore plus noir, plus sinistre, plus extrême, aussi sincère. Difficile ? Eh non ! Cet album, en fait deux albums accolés, faits en 2005, est un concentré de noirceur tranchante comme il ne m'en avait été rarement donné d'écouter.
C'est plus saturé et putréfié que DARKTHRONE des premiers albums, le sujet du Diable est lui remplacé par la misanthropie et l'éloignement face à toute forme de société.
Et il faut signaler que certains records sont battus par cet album.
En effet, la piste "Black
Desolate Winter" atteint une durée de plus de trente deux minutes !
Plus fort, le morceau s'écoute totalement, sans ennui, tant l'ambiance dans laquelle il drape les oreilles envahit l'esprit pour ne plus le lâcher. On tourne dans tous les sens dans cette mer mid-tempo sinistre, battue par les guitares saturées et coupantes comme un tranchet de boucher. Et cette mélodie... Une ode à la
Mort et à la Fin. Si vous n'avez pas le moral, évitez de vous lancer dans cette aventure, ce serait funeste...
A part PAYSAGE D'HIVER avec son album "Nacht", composé de deux pistes d'une bonne demi-heure chacune (je vous renvoie à la chronique de mon collègue NATTSKOG sur cet album), personne pratiquement n'vait osé. Même DARKSPACE dans son deuxième album a fait un morceau qui atteint les vingt-sept minutes "seulement" (gloups...). Ce "Black
Desolate Winter" est un album à lui seul. Pensez que l'excellent "Under the
Sign of
Hell" de GORGOROTH n'atteint en totalité à peine cette durée, et vous comprendrez mieux l'effort de concentration et la rage aux tripes qu'il a fallu déployer par
SIN-NANNA pour réaliser ce morceau.
La suite est moins longue, mais tout aussi morbide, plus tranchante et minimaliste encore, et une autre perle : "
Hate in the eye of the
Beholder" vous recolle un coup de lame sur le sifflet. Le tout dure plus d'une heure et quart de morbidité absolue. Qu'a donc pu vivre l'artiste pour qu'il soit empreint d'une telle haine ?
Le son est propre, c'est la guitare qui est esquintée... N'attendez pas de violence blastée, c'est du mid tempo lançinant et anxiogène à souhait. Tout est bien mis en valeur, y compris le hurlement de
SIN-NANNA, en second plan pour faire plus sinistre encore.
C'est du crade bien fait, audible, pour mieux sentir la piutréfaction de l'esprit de son créateur fou... Incroyable.
Moins de cinq cents copies pour cet album sorti en 2005 chez ASGARD MUSIC (Tasmanie), c'est très confidentiel hélas. Mais pour celles et ceux qui sont mordus par le BM vraiment raw et sincère, prenez le les yeux fermés. Et écoutez le la nuit tombée.
Les fantômes de la Nuit sont sortis, la procession dans la forêt vers le Mont Chauve est en marche...
J'espère que tu apprécieras, toi qui semble aimer les pistes longues ;)
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