King Parrot est un groupe australien formé en 2010, qui se caractérise avant tout par un son particulier mêlant différentes influences allant du Métal au Punk. Après avoir lancé son premier EP The
Stench Of Harcore Pub
Trash en 2011 (dont l'intégralité des titres est reprise dans l'album présenté), les cinq membres de Melbourne reviennent un an après avec la sortie de leur premier LP intitulé
Bite Your Head Off.
Malgré la durée plutôt courte de l'album (une vingtaine de minutes), l'enchaînement des morceaux s'effectue agréablement et les morceaux se différencient suffisamment pour qu'ils restent dans nos oreilles. La production mise essentiellement sur une guitare légèrement étouffée mais appuyée par un couple basse-batterie particulièrement efficace pour donner à la rythmique un tempo tantôt mid lors des passages plus groovy, tantôt effréné lors des accélérations assassines et malsaines. Car le point essentiel de l'album repose sur cette alchimie entre les teintes grind, groove et thrash que proposent les différents riffs finement travaillés, mais pouvant être astucieusement déconstruits lorsque la batterie offre un jeu alambiqué et groovy sur certains passages plus sombres par exemple. Pour autant l'intérêt de l'album réside également dans la performance du chanteur connu sous le nom de Matt "Youngy" Young. Enragée, hargneuse, d'une vélocité hors-pair et lorgnant même du côté du Black, il est certain que sa voix ne laisse pas de marbre tant elle marque l'essence même du groupe. Les chants en arrière-plan et les breakdowns dissonants rappelleront qui plus est un certain esprit Hardcore clairement et pleinement revendiqué. Certains pourront toutefois trouver un défaut à souligner. La faiblesse de l'album peut résider en effet sur l'articulation des deux parties avant et après le morceau central d'"Epileptic
Butcher". La première partie de l'album se définit clairement par une atmosphère plus sombre et étouffante, quoique fortement contrastée par des passages très brefs relativement mélodieux. A l'inverse la seconde partie repose davantage sur le travail du rythme et du groove avec des morceaux moins bruts de décoffrage, mais très efficaces (il suffit de comparer "
Shit On The Liver" et "What You
Need"). La transition n'est donc certainement pas des plus raffinées, surtout si on considère que la première partie reste la meilleure. Le côté humoristique bien dosé que propose
King Parrot ajoute enfin un léger plus au travail final que chacun appréciera, ou non, à sa guise (cf l'intitulé parodique du morceau "
Blaze In
The Northern Suburbs", le dernier morceau de l'album "Sandy", ainsi que les clips de "
Shit On The Liver" et de "
Dead End").
Bite Your Head Off est donc un album particulièrement intéressant par delà de nombreux aspects. Maniant un savant mélange de différentes influences, le groupe arrive cependant à définir un style bien singulier ce qui est à la fois fort appréciable et subtil. En cela les Australiens livrent un effort particulièrement prometteur dans leur discographie encore menue, dont il faudra surveiller les rejetons prochainement. On reprochera cependant cette transition pas assez effacée qui limite et contraint l'homogénéité de l'ensemble. En cela nous pouvons en conclure que l'album
Bite Your Head Off reste meilleur que l'EP The
Stench Of Harcore Pub
Trash dont la totalité des titres est en fait disponible dans la seconde partie de l'album. C'est donc avant tout l'identité de
King Parrot qui se construit à travers cet album, sur une base qu'on peut qualifier de solide.
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