Disaster’s
Gates, groupe canadien (québécois si l’on veut préciser davantage) officiant dans le
Death Black Mélodique, nous livre ici son premier opus : «
Beyond the
Gates». Pour une première production, ils sont arrivés, malgré quelques embûches, à nous livrer un album modeste, arrivant à imposer, aux oreilles de tous, leur propre style dont on sent une forte influence européenne.
Le tout commence par «To the
Depths…». Une introduction au clavier sobre, bien adapté au titre de la chanson car elle nous plonge vers les profondeurs. Cet effet est notamment accentué par la réverbération du clavier. Après que l’ambiance soit placée, les autres instruments se font entendre. Ce qu’on peut retenir de ce titre est avant tout, l’ambiance de noirceur qui se dégage par le clavier. Ensuite, on ne peut nier l’habileté des musiciens, en particulier du guitariste principal. Le titre se termine comme il a commencé, utilisant l’introduction de clavier comme finale cette fois-ci. Pour un premier morceau, il n’est certainement pas d’une originalité ahurissante, mais il arrive tout de même à dégager l’essence de
Disaster’s
Gates: un groupe talentueux, arrivant à créer de puissantes mélodies, sans pour autant négliger l’ambiance ténébreuse qu’elle doit dégager.
Cependant, bien que l’ouverture de l’album soit prometteuse, on pourrait être porté à croire que
Disaster’s
Gates restera condamné à croître dans l’ombre des géants de la scène (
Children of Bodom,
Kalmah ou encore
Norther). Ce qui forcera le groupe à se surpasser. Par conséquent, le groupe arrivera à nous livrer de très bons titres qui, oui, emprunte un style déjà utilisé cependant, arrivant tout de même à posséder leur touche personnelle.
Tout d’abord, le clavier utilise un son assez original. Oui, on entend le son des «strings», utilisé un nombre innombrable de fois par les groupes de
Death Mélodique, mais le son privilégié par le clavier est celui des cloches, créant un effet parfois rêveur comme dans les premières seconde de «To the
Depths...», ou encore un effet plus percutant, plus prenant mélodiquement, comme on peut l’entendre dans l’exposition style «
Halloween» de «Melody of Violence» ou même dans le solo de «The Last
Rite». L’utilisation du son de cloches pour un solo se révèle plutôt innovant nous montrant une autre facette de
Disaster’s
Gates.
Évidemment, comme dans tous groupes de
Death Mélodique, il faut que les solos soient à la hauteur de nos espérances. Dave Pellerin se montre extrêmement virtuose avec son instrument : la guitare. Il nous offre un solo habile, digne de ce nom, dans chaque titres en plus des «riffs» requérant une grande dextérité, «Comdemned Till
The End» est sans doute la chanson montrant le mieux son talent et son habileté. Les solos de clavier, quand à eux, se font plutôt rares… à vrai dire on en retrouve que deux et c’est dans les chansons «The Last
Rite» et «Melody of Violence». De plus, dans le second titre, le solo de clavier, exploitant encore une fois le son des cloches, est exécuté en même temps que le solo de guitare, un peu comme dans le genre de «
Silent Night, Bodom
Night» des finlandais de
Children of Bodom. Cependant, il y a une certaine émotion régnant dans le solo de «Melody of Violence». Néanmoins, malgré le manque de solos de clavier, on peut quand même y entendre de très bon passage comme par exemple dans «Memory», introduisant le solo de guitare.
Distaster’
Gates nous offre donc des mélodies poignantes, des solos virtuoses et des refrains saisissants comme celui dans «
Beyond the
Gates», ressemblant à un «Hook the Monster» de
Kalmah par l’utilisation des choeurs. De plus le chant s'adapte parfaitement aux chanson. On remarque une utilisation d'un «grunt» plus caverneux lorsque l'ambiance se fait plus macabre, sans doute dû au clavier, comme dans «For His Pride». Comparativement à un chant Black lors des moments plus rapides comme dans «Condemned 'till
The End» par exemple.
Malheureusement, certains titres manquent légèrement d’originalité, et par conséquent, n’arrivent pas à rester dans notre mémoire comme par exemple «Another Pawn», sombrant dans la facilité. Bien qu’il arrive d’y avoir de bons moments, on ne retient rien et c’est bien dommage car il y a de bons thèmes à exploiter. C’est de même pour «Difunctis» et sa répétition du «riff» principal à la guitare pendant presque toute la chanson...
Oui une virtuosité certaine, comme le «sweep», utilisé dans «Disfunctis» peut se révéler intéressante, mais n’oublions pas que la musicalité au fil d’une chanson est avant tout l’objectif principal pour les musiciens. Et malheureusement, on remarque dans «Disfuctis» un certain manque de musicalité malgré son niveau de difficulté requise pour l’interpréter.
Cependant, le groupe se montre prêt à relever certains risques arrivant, tant bien que mal, à combler ce manque d’originalité. Ils introduisent une chanson folklorique, «Memory», dans leur première production. Par moment, on croirait entendre
Ensiferum sur ce titre. Notamment par les chœurs, se révélant très similaire au groupe finlandais. La flûte, la guitare acoustique nous place vraiment dans une ambiance typiquement médiévale, nous faisant penser immédiatement à
Ensiferum , cependant, encore une fois, ils ne tombent pas dans le plagiat... Distaster’s
Gates se montre habile.
L’album se clôt sur «...Of
Eternity». Franchement, ils ne pouvait pas mieux faire. Un titre instrumental, lent et éthéré. Une guitare tranquille, créant une ambiance calme. Le tout enveloppé de fines nappes de clavier. Le piano fait sa première, et aussi sa dernière apparition sur ce titre. Une finale modérée, dans la lignée de l’ouverture au clavier dans «To The
Depth...». Un morceau qui, contrairement à «To The
Depth...», nous élève de ces ténèbres.
Pour conclure, les membres de Disater’s
Gates montrent, par ce premier album, leur maturité et leur ambition de se forger une renommée. Un album travaillé et intéressant en somme, qui mérite qu’on y jette un coup d’oreille pour les amateurs de
Death Mélodique européen.
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