Derrière ce patronyme énigmatiques d'Ichabod Krane (qui en réalité ne l'est pas tant que ça puisqu'il provient de la Légende de
Sleepy Hollow et notamment de l'un de ses protagonistes que nos Américains ont rebaptisé en échangeant un "c" contre un "k") se cache la réunion de trois membres, ou anciens membres, d'
Halloween, à savoir le guitariste Rick Craig (qui fit aussi parti d'
Humble Pie), le bassiste George Neal et le batteur Rob Brug (que les moins jeunes d'entre nous (euphémisme) se souviendront d'avoir entendu au sein de Damien) et de l'ex-chanteur de Wülfhook, Jeff "Sling" Schlinz. Cette petite troupe va sortir en 2014 un premier album, The Day of Reckonning, avant d'être rejoint par Lisa
Hurt aux claviers, et aux chœurs, qui, quant à elle, est une artiste essentiellement solo. En 2016 sort ce second opus intitulé
Beyond Eternity.
En comparant l'un à l'autre, une chose nous frappe d'emblée: la différence d'ambiance sonore qui les sépare. Alors que le premier évoluait au cœur d'un environnement très aigus, très clair, le deuxième s'épanouis clairement dans un milieu plus graves, plus feutré.
Pas vraiment de quoi dégainer quelques critiques acerbes ou reproches aigris me direz-vous, et ce même si le contraste entre ces deux disques est quand même assez saisissant. Sauf que voilà, au chapitre de sa production, ce nouvel effort a aussi quelques autres défauts qui ne sont pas tout à fait sans conséquences. Il y a d'abord cette batterie, pour laquelle un certain temps d'adaptation sera nécessaire afin de s'acclimater à ces grosses-caisses au rendu très particulier. Pour situer, avec leurs notes très "sèches" et très "claquantes", elles m'ont instantanément rappelé le Ageless Venomous des Brésiliens de
Krisiun. Même si, soyons francs, le désastre n'est pas tout à fait du même niveau, loin s'en faut. Et puis, ensuite, il y a ces chants nimbés d'un halo grave pas foncièrement insupportable mais qui n'apporte rien, sinon une certaine gêne.
Au-delà de ces détails techniques, évoquons maintenant le contenu en lui-même de cette œuvre. Loin d'une quelconque volonté de dévier de son chemin initial, Ichabod Krane continuera ici sur cette voie d'un Heavy
Metal très étatsuniens, aux constructions donc pas toujours des plus lisibles et à l'agressivité
Power US jamais bien loin donc. Le tout saupoudré d'une certaine théâtralité que la voix très polymorphe de Jeff "Sling" Schlinz (dont les éructations sont, toutes proportions gardées, à la croisé de celles d'
Andi Deris et de Sean Peck) incarnera parfaitement. Au petit jeu des rapprochements, lorsqu'on leur posera directement la question, les membres de cette formation parleront de leur musique en évoquant une approche un peu semblable à celle des
Crimson Glory,
Dio,
Judas Priest, Queensryche ou
King Diamond. Pourquoi pas...même si, franchement, j'ai du mal à être pleinement d'accord avec cette affirmation.
Quoi qu'il en soit, afin d'écourter un exposé qui n'aura que trop duré, disons, pour finir, que ce disque n'est pas vraiment indispensable et qu'il ne vous fera sans doute pas perdre la tête. Peut-être détourner le regard. Et encore, rien n'est moins sûr...
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