Assez en retard faute à une structure inadéquate, la scène russe compte peu de groupes extrêmes à l’aube des années 90’s, à une période où tant de choses ont déjà si bien été écrites dans le domaine sur les territoires ouest-européen et outre-Atlantique. Figurant parmi les pionniers du thrashmetal de l’ex-URSS, et peut-être le tout premier à opter pour un chant en anglais apte à franchir les barrières internationales,
Shah se forme à Moscou en 1985 sous l’impulsion de son leader Antonio Garcia (son nom de scène), guitariste, chanteur et compositeur, accompagné du batteur Andrew Sazanov. Sa première démo autoproduite de 1987,
Escape from Mind (véritable tape-album d’une durée de 44 minutes qui connaitra une réédition six années plus tard), attire l’attention du label allemand Major Records, et plus précisément de sa division Atom-H qui compte dans son catalogue quelques formations thrashmetal teutonnes de renom comme
Protector et
Accuser. Ayant complété ses rangs avec le bassiste Anatoly Krupnov, notre formation moscovite fait le déplacement jusqu’à Berlin aux
Redline Studios, pour les sessions de son premier véritable album baptisé
Beware et capturé entre 88 et 89.
Bénéficiant d’une bonne promotion,
Beware s’exporte honnêtement en Europe de l’ouest, et atterrit notamment en France dans les locaux de RMC, qui possède à l’époque son émission nocturne & quotidienne de hardrock & heavymetal, Doum-Doum Wah-Wah, animée par Moullec et Bidu. Ainsi, entre deux pistes d’
Acid Reign et
Suicidal Tendencies, le metalhead peut découvrir les bons morceaux Coward et
Save the
Human Race sur les ondes de RMC en 1989 ! A l’image de ces deux titres,
Beware renferme des compositions solides, nerveuses et accrocheuses, impeccablement articulées et dotées de surcroît d’une bonne production.
Shah n’a en effet pas à rougir face à de nombreuses formations thrashmetal du moment et tient fermement sa place dans le peloton, sa performance ayant d’ailleurs été saluée à juste titre durant la fameuse émission. Bien sûr, l’influence thrashmetal nord-américaine prédomine durant les 46 minutes de l’album, le trio en profitant d’ailleurs pour adresser un clin d’œil judicieux à quelques albums cultes de
Slayer,
Metallica,
Megadeth ou
Anthrax sur les paroles de son dernier morceau. A découvrir ou redécouvrir avec plaisir.
Fabien.
Que de souvenirs !!
https://www.youtube.com/watch?v=Z3VQlscwvr8
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