Si parmi ces voix conjointes qui encensèrent unanimement le nouveau projet solo d’
Abbath, il doit en exister une dissidente qui se hasardera à dire ce que peu, finalement, auront osé, c’est au travers de ma bouche qu’elle s’exprimera. Car en effet reconnaitre le talent incontestable de ce musicien au sein d’un
Immortal culte, qui à l'époque où sortit ce
Between Two Worlds semblait emmuré dans une inertie sclérosante (immobilisme dont les causes diverses ne nous appartiennent pas véritablement, mais qui furent à l'origine de la séparation du groupe qui, on l’apprendra plus tard, ne serait heureusement pas définitive), est une évidence que nul ne peut véritablement contester sans une certaine dose de mauvaise foi manifeste. Mais cette créativité géniale, parfois excellemment exprimer en une trajectoire dévouée à un Black
Metal glacial, ténébreux et intègre, est elle le terreau d’une universalité artistique qui permettrait à
Abbath d’être maitre en tous territoires, et ce même après avoir franchis les sombres frontières de ceux où il régna ?
Les épaules pleines d’un écœurant préjugé positif, digne du fanatique le plus aveuglé, à l’égard de cette résurrection Heavy; nombre pensèrent que oui et saluèrent ce retour du chanteur, et de son groupe sobrement baptisé I (un nom très intéressant sur lequel il y aurait beaucoup de chose à dire), comme un heureux avènement. Aurait-il sortis un album de musette reprenant les titres les plus emblématiques de la scène électro ouzbek, qu’il n’en eut pas été autrement. Laissant alors loin le minimum d'objectivité nécessaire à l’exercice critique, les applaudissements dithyrambiques affluèrent.
Mais peut-on réellement porter au pinacle une telle œuvre ? Peut-on véritablement considérer ce Heavy/Black
Metal comme l’ultime expression du génie artistique de cet homme ?
Pas nécessairement. Evoquer le genre musical ici employé en usant du terme Heavy/Black
Metal est d'ailleurs, soit dit en passant, très judicieux car il exprime aussi, par définition, toutes les limites d’une union dont le résultat ne peut se délester des caractéristiques les plus inexorablement notoires de chacun des deux genres dont il se nourrit. Ou plus exactement de celui, le plus extrême, dont il tire certaines infirmités sérieuses. En effet si la linéarité hypnotique, induite par la répétitivité de la mélodie et par l’uniformité de ces voix, sied parfaitement aux ressentis voulus par le Black
Metal, il n’est pas évident qu’elle soit un atout pour les adeptes de la scène Heavy.
L’album débute sous les augures d’un excellent premier titre, The
Storm I Ride, mélange de Heavy/Rock’n Roll aux voix Black âpres, dont les méandres mélodieuses et pour le coup, seule exception de ce disque, pas répétitifs, nous conduisent vers un plaisir immédiat. Le récital qui se prolonge ensuite, plus prompt à s’enfermer dans l’ensorcelante répétitivité, n’en demeure cependant pas moins séduisant. Citons ici le remarquable Mountains ou encore, par exemple, le très bons
Warriors. Si une certaine linéarité est évidente au cœur de chacun de ces titres, elle n’est pas nécessairement de mise lorsque les compare les uns aux autres. La nuance qui existe entre un titre très pesant et accablant tels que
Warriors et entre la prompte vivacité nerveuse qui règne au cœur d’un autre tel que l’épique Battalions, en est une preuve flagrante.
Au final, se départir d’une certaine objectivité critique concernant cette œuvre relèverait d’un aveuglement ridicule, mais ne pas reconnaitre ces nombreuses qualités en relèverait d’un bien plus grotesque encore. Et pour ceux qui, comme moi, auront voulus s’élever telle de valeureux insoumis face à l’unanimité absolue et immodérée, n’auront réussi qu’à modérer une ferveur, finalement, pas totalement injustifiée.
J'ai un peu de mal sur la durée de l'album car l'ensemble manque, à mon goût, un peu de variété, tant dans la musique que pour la voix.
Mais 3 ou 4 titres de temps en temps, ça le fait vraiment!
Cet album a tourné longtemps à sa sortie....le coté mix Immortal et motorhead"esque" donne une fraicheur imparable a cet album. Certes ce n'est pas l'album de la decennie mais ces hymnes sont entetant et prenant, invitant à sécouer le tête et ou taper du pied.
Le père ABBATH s est entouré de joyeux lurons pour delivrer un album plein de " joie "et de références aux classiques qu ils affectionnnent.
Qu'est-ce que j'ai aodré cet album à sa sortie ! Aussitôt procuré ! Ca fait longtemps que je ne l'ai pas réécouté d'ailleurs... Dommage qu'il n'y en ai pas d'autre...
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