A y regarder de plus près, le parcourt des ultramontains d'
Holy Knights ne fut pas des plus paisibles. Bien au contraire.
Fondé en 1998 le groupe nous offre une première démo en 2000. Deux ans plus tard, Dario Di Matteo (officiant alors sous le pseudonyme de Mark
Raven) et ses quelques complices sortent un premier véritable album,
Gate Through the Past, sur le prolifique, et parfois peu regardant, label Underground Symphony. Une œuvre qui sera, malheureusement, la douloureuse épitaphe gravé sur le marbre de la pierre tombale de cette formation qui peu de temps après se sépare. 12 ans seront alors nécessaires pour voir renaitre les saints chevaliers (
Holy Knights) entre la lumière du jour et la douleur (
Between Daylight and Pain).
Dès les premières écoutes du nouvel effort de cette formation, quelques certitudes viennent déjà frapper nos esprits. Holy Knight possède indéniablement un sens incroyable de la construction subtilement varié d'où surgissent délicieusement ces accélérations fulgurantes qui nous ravissent littéralement. De plus, il s'illustre dans l'exercice d'un
Power Metal Symphonique dans lequel ses stigmates transalpins expriment très bien toutes leurs charmantes caractéristiques. Il se distingue en une musique vive, adroite et énergique, se laissant bercer, par moment, par des volutes orchestrales intelligemment composées, tout en respectant un équilibre intéressant.
Bien évidemment difficile de ne pas voir ici l'empreinte des figures italiennes les plus emblématiques. Comment, en effet, ne pas penser aux travaux de
Labyrinth,
Rhapsody ou à ceux de
Luca Turilli en écoutant ce
Between Daylight and Pain? Comment ne pas y voir toutes les superbes spécificités de l'art italien? Néanmoins, malgré cette filiation évidente,
Holy Knights parvient tout de même à nous proposer une œuvre suffisamment travaillé, suffisamment personnel, suffisamment efficace et suffisamment convaincante pour s'extirper de la masse informe de tous ces groupes sans âme.
Et au delà d'un premier titre sans doute un peu trop classique, d'autres, aussi enthousiasmants que, par exemple,
Frozen Paradise,
Beyond the
Mist,
Glass Room, Wasted Time ou encore
Awake, nous enchante. Evoquons aussi The Turning to the Madness qui malgré ses aspects très doux, très mélodiques, très "atmosphériques" et très scénarisé, ne nous ennui jamais. Il va sans dire que ses qualités d'écriture et sa concision, là où d'autres nous auraient offert les dédales interminables d'un morceau complexe, sont, sans aucun doute, responsable de cette efficacité.
Dès à présent une précision s'impose car au delà de toutes les qualités attachantes de ce groupe, et de ce disque, soyons franc, il ne sera nullement question ici d'un quelconque bouleversement de l'ordre séculaire établi mais simplement d'un travail recherché et abouti proposé par des musiciens talentueux. Ce qui, en soit, actuellement, au su de certains conformismes trop faciles et de certaines audaces inexistantes, est déjà une prouesse notoire.
Par ailleurs, pour poursuivre dans cet état des lieux des charmes de cet opus, un de ces autres aspects intéressant réside aussi, justement, dans la maturité créative dont ces musiciens font preuve. Là où d'autres n'auraient eu de cesse de nous noyer sous les flots incessants de titres plus démonstratifs les uns que les autres,
Holy Knights se contente de seulement 8 morceaux, de 41 minutes, de quelques idées sympathique et de certaines combinaisons habiles pour démontrer toute l'étendue d'un talent séduisant. On discerne donc aisément que derrière chaque changement de rythme, chaque mélodie, chaque break, se dissimule une réflexion longuement muris.
Between Daylight and Pain, est donc un album très réussi qui s'il ne sera pas suffisant pour contester la hiérarchie, aura les atouts pour contenter un public exigeant et connaisseur.
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