Bethlehem

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17/20
Nom du groupe Bethlehem (GER)
Nom de l'album Bethlehem
Type Album
Date de parution 02 Décembre 2016
Style MusicalDark Black
Membres possèdant cet album25

Tracklist

1.
 Fickselbomber Panzerplauze
 04:11
2.
 Kalt' Ritt in leicht faltiger Leere
 05:28
3.
 Kynokephale Freuden im Sumpfleben
 05:19
4.
 Die Dunkelheit Darbt
 03:17
5.
 Gängel Gängel Gang
 04:38
6.
 Arg tot frohlockt kein Kind
 05:11
7.
 Verderbnisheilung in sterbend' Mahr
 05:42
8.
 Wahn schmiedet Sarg
 05:34
9.
 Verdammnis straft gezügeltes Aas
 05:14
10.
 Kein Mampf mit Kutzenzangen
 06:28

Durée totale : 51:02

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Bethlehem (GER)


Chronique @ Icare

17 Décembre 2016

DSBM, true black, doom et gothique cohabitent en un mélange unique qui fait déjà l’essence de Bethlehem depuis 25 ans

Bethlehem, vous connaissez ? Non, pas la ville biblique, le groupe. À l’instar de Venom qui a nommé son album Culte de 1982 Black Metal, c’est à Bethlehem, combo allemand fondé en 1991, que l’on doit la paternité du terme de Dark Metal, avec son album de 1994.

Cela fait maintenant 25 ans que les Allemands évoluent dans ce metal noir, vénéneux et dérangé à l’aura unique, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont encore en forme et ne semblent pas prêts de s’arrêter : pour le huitième album du groupe, Jürgen Bartsch a su s’entourer, et c’est la terrifiante Oneilar de Darkened Nocturn Slaughter Cult qui a la charge d’incarner la voix hantée du combo.


Fickesel Bomber Panzerplause ouvre les hostilités de manière directe et efficace : un rot bien gras, un roulement de batterie, une basse qui gronde, putain, pendant quelques secondes on croirait presque entendre du Motorhead de la bonne époque (R.I.P). Ceci dit, quand les guitares font leur apparition, crachant leurs riffs vénéneux et froids, elles enveloppent le titre de cette aura démoniaque et sulfureuse, et la voix déchirée et glaireuse de la redoutable Oneilar vient hanter la musique, lui conférant cette dimension maladive, hypnotique et torturée. Premier morceau et première claque, à la fois rock n’ roll, sans concession, violent et d’une noirceur abyssale et proprement effrayante.
L’intensité monte encore d’un cran avec un Kalt’ Ritt in Leicht Faltiger Leer au riff thrashy imparable et au rythme furieux, les guitares jouent vite, la section rythmique est au diapason, simple et carrée, avec cette basse qui claque comme les mille fouets de l’Enfer. Mais très rapidement, le titre prend une autre dimension, montrant la facette de Bethelehem la plus dérangeante, insidieuse et incantatoire, avec ce break stérile égrainé au piano sur lequel les hurlements d’ Yvonne Wilczynska, vibrant de douleur et de folie, se font à la limite du soutenable. La reprise est superbe, avec ces guitares suintantes de mélancolie portées par une basse lourde, puis on revient à ce riff furibard et à ce tempo effréné avant de se laisser à nouveau submerger par ces nappes glaciales de piano et ces vocalises démentes. Une fin parfaitement dépressive, avec ce rythme lent et ces arpèges doomesques qui donnent envie de se pendre.
Ce n’est d’ailleurs pas avec Kynokephale Freuden im Sumpfleben que l’on va sourire, sorte de « ballade » aux relents suicidaires avec ces arpèges douloureux à la Dolorian et cette voix mi vomie mi susurrée qui colle des frissons dans le dos : sombre, funèbre et irrésistiblement beau, voilà peut-être tout simplement la définition du Dark Metal.

DSBM,true black, doom et gothique (Arg tot frohlockt kein Kind, aux influences Type O Negative prononcées, le pont central de Verderbnisheilung in sterbend’ Mahr) cohabitent en un mélange unique qui fait déjà l’essence de Bethlehem depuis 25 ans, faisant de cet éponyme un pafait résumé de la carrière du groupe. Les titres alternent entre tempos rapides au riffing black bien grinçant, grattes plus lourdes et rythmes lents et froids, privilégiant une atmosphère incroyablement glauque et mélancolique. La basse est particulièrement mise en avant, ainsi que les vocaux complètement habités qui renforcent cette ambiance malsaine puant la folie, la dépravation et l’ocCultisme, et les gros riffs copulent de façon obscène avec ces arpèges maladifs qui nous hypnotisent de leurs mélodies rachitiques, invoquant les spectres les plus ignobles de la misère mentale. C’est bien simple, pendant 50 minutes, Bethlehem nous plonge dans un océan de noirceur et de dépression sans pareil et ce nouvel album sent bon l’inspiration retrouvée et la magie glaciale et envoûtante des débuts. Tout juste pourra-t-on reprocher un manque d’intensité en fin de parcours, avec des titres un peu moins percutants aux structures qui ont tendance à se répéter (les derniers morceaux se ressemblent un peu, et Mein Kampf ist Kutzenzangen, qui clôt l'album, se fait un peu long et redondant malgré son très bon motif mélodique) qui parfois, oh insulte suprême, sembleraient presque offrir un peu de répit dans ce charnier mental en laissant entrevoir de pâles rayons de lumière et d’espoir.


Toujours aussi malade et dérangeant, Bethlehem affiche un grand retour en cette fin d’année 2016, et cette sortie remet en place tous les jeunes combos opportunistes qui se contentent de plagier sans vergogne la musique de leurs glorieux aînés, tant de fois copiée mais rarement égalée. Que dire de plus ? Ecoutez, savourez et sombrez, la dépression et le mal-être vous tendent les bras.

8 Commentaires

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Icare - 19 Décembre 2016:

Darkbrain: en fait, je suis plutôt d'accord avec ton ressenti. La folie, je me la prend en pleine gueule sur les premiers titres, et au fur et à mesure de l'album, elle se mue en quelque chose de plus mélancolique et de plus contenu.

Et quant au chant d'Oneilar, oui, il est proprement exceptionnel sur cet album. Je te conseille d'ailleurs de te pencher sur Darkened Nocturn Slaugter Cult, le groupe principal de la demoiselle, qui officie dans un black bien plus true et direct mais qui est également d'excellente qualité. Tu m'en diras des nouvelles !

Et merci pour les compliments quant au texte, ça fait toujours plaisir à lire !

Darkbrain - 20 Décembre 2016: Quand j'y pense, il y a un autre album qui est construit à peu près de la manière.
Attention je ne parle que de la tristesse et de la mélancolie qui se transforme en dépression et qui fini par atteindre la folie destructrice du personnage mis en scène, c'est the downrawd spiral de Nine Inch Nails. Alors musicalement ca n'a absolument rien avoir mais il y a des similitudes.
Merci pour Darkened Nocturn Slaughter j'irai voir ça.
EvilTeddiz - 21 Décembre 2016: Merci pour la Chro', elle colle très bien au skeud. J'y trouve quelques relents de Lifelover ça et là perso (surtout vers la fin) et de Thy Light (2eme piste, qui est d'ailleurs la meilleure pour moi pour son coté "Dictius te Necare" ultra marqué). Je n'attendais plus rien de Bethlehem depuis longtemps et je dois dire que ce skeud m'a foutu une baffe assez puissante. Onielar est complètement possédée, ca rapelle les meilleures heures de Landfermann!
Nodiva - 24 Décembre 2016: Ouais je pense comme toi EvilTeddiz, une très bonne surprise pour ma part
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