Il n'est pas nécessaire d'être au Moyen-Orient pour jouer du metal aux consonances arabisantes. On connaît déjà
Nile en matière de death brutal où encore
Aeternam au Canada, mais il y a aussi
Khepri au Royaume-Uni. Tirant son nom d'une entité égyptienne associée au soleil et au symbole de la renaissance, ce one man band s'inspire des cultures moyen-orientales et forcément, égyptiennes, afin de nous offrir un metal/rock progressif très exotique.
Avant de sortir ce «
Bellymetal », le jeune homme avait sorti deux opus en deux ans, et il lui a fallu trois ans pour accoucher de son nouvel opus. Un opus différent, cette fois-ci, car entièrement instrumental, excepté le bonustrack de fin, où l'on retrouve la suave voix de
Khepri.
En tout cas, c'est sûr, ce dernier n'a pas chômé et nous ouvre les portes de la chaleur et du voyage. «
Bellymetal », c'est une fabuleuse démonstration de force concernant le maniement des instruments traditionnels orientaux tels le sitar ou les percussions, mais aussi la guitare. Malgré tout, une part de metal est bien présente au sein de ces dix sept compositions.
L'album peut sans doute faire partie des sorties les plus intéressantes de 2010 tant l'approche est originale et immersive, par contre, le manque de voix et donc ce côté instrumental, peut forcément en troubler plus d'un. Tous les titres sont en adéquation avec des mythes égyptiens, si bien que tout s'apparente à des mélodies arabisantes, aussi bien aux claviers qu'à la guitare. Malheureusement, le côté longuet des titres, leurs progressions désarticulées et leur ressemblance font de cet opus un disque difficile à appréhender. Car même si les mélodies sont enivrantes, douces et chaleureuses, elles n'en restent pas moins identiques un titre sur l'autre, et l'auditeur tend à se perdre au sein de cette dizaine de morceaux aussi beaux qu'en manque de cohésion.
Les interludes et parties orchestrales sont véritablement bien amenés et inspirés, on retrouve cette sensation de voyage et de dépaysement à l'écoute de ses sitar, percussions, violons ou flûte exotiques, emmenés par une guitare en lead bien maîtrisée. Toutefois, les rythmes restent souvent identiques, et rien n'est fait pour qu'on se souvienne d'un morceau en particulier.
Pas de « tube » si on peut dire, pas de morceaux phare, juste un ensemble, un tout, sans prétention, fait pour nous embarquer ailleurs que chez nous.
Un passage par la Vallée des Rois (« Valley of the
Kings ») peut cependant vous mettre de bonne humeur après l'écoute de cet ensemble instrumental arabisant. La guitare, en tête, ne cesse de jouer des mélodies de l'Orient avec un savoir-faire admirable. Un tour dans les yeux du serpent, le dieu
Apophis («
Serpent's Eye » part 1 and 2) nous offre d'abord une symphonie égyptienne du plus bel effet, et des riffs précis et tranchants ensuite, symbolisant le côté terrible et effrayant de cette divinité.
Même si certaines mélodies sont irrésistibles, même si la façon d'appréhender la musique est originale, le metal/rock prog arabisant de
Khepri reste encore approximatif, peut-être trop long et trop instrumental, la faute à un manque de variation de rythme, de diversité et de richesse. Ce «
Bellymetal » reste tout de même une œuvre différente de ce qu'on a l'habitude d'entendre, et peut nous faire passer un bon moment.
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