1992. La famine fait rage en Somalie, Bill Clinton est élu 47ème Président des Etats-Unis d’Amérique et surtout ; Joey
Belladonna est renvoyé du groupe de thrash metal new-yorkais
Anthrax pour les traditionnelles incompatibilités d’humeur et autres divergences musicales propres au rockstar system. Qu’importe et rira bien qui rira le dernier ! Joey forme dans la foulée un projet solo baptisé sobrement «
Belladonna » et ne tarde pas à décrocher un deal avec
Mausoleum Records. Cette collaboration entre l’injun de la Big Apple et le légendaire label de heavy metal se matérialise le 18 juillet 1995 par la sortie d’un premier album éponyme intitulé… «
Belladonna ».
Au vu de l’année de parution de cet opus et de sa pochette assez quelconque, l’auditeur est en droit de s’attendre au pire avec ce premier album solo d’un artiste dont le style de prédilection s’avère être à l’agonie en cette sombre année 1995 qui voit d’ailleurs émerger de nombreux groupes lucratifs de pseudo metal sans âme qui font et feront le bonheur de millions d’adolescents incultes et prétentieux aux quatre coins du globe. Dès lors, que faire de cet album ? Le placer bien au chaud dans sa discothèque thrash pas très loin derrière les légendaires « Fistful of
Metal » et autres « Armed and
Dangerous » ou le retourner illico presto à son disquaire de quartier qui se fera un plaisir de le vendre dans quelques mois voir quelques années pour cinq ou six euros ?
L’album débute par l’énergique « Blunt Man » et son introduction de batterie tribalisante. Si la personnalité musicale de ce morceau et plus largement de ce premier disque solo s’avère être de bonne facture, offrant notamment à l’auditeur un thrash metal aux accents power/speed inspiré et on ne peut plus dynamique ; la prestation vocale de l’ex
Anthrax y ressort de façon proéminente et constitue sans conteste la force motrice de ce «
Belladonna ». En effet, Joey
Belladonna fait étalage de son immense talent vocal tout au long des treize morceaux qui composent ce premier effort de celui qui s’avère être l’un des plus talentueux vocalistes que le thrash metal ait connu. Car si l’homme a fait carrière dans le thrash metal et a contribué avec
Anthrax à écrire les lettres de noblesse du style, il aurait pu tout aussi bien magnifier la musique d’un groupe de heavy metal ou de hard rock de sa voix reconnaissable entre mille. Pour preuve, l’aisance vocale dégagée par l’injun sur le très bon «
Power Trip » qui n’est pas sans rappeler celle de l’introduction lyrique d’un certain « Armed and
Dangerous » qui avait émerveillé sans peine l’auditoire thrash metal dix ans plus tôt, alors qu’
Anthrax et
Belladonna étaient à la cime de la gloire. Très efficace et inspiré, le thrash metal de cette galette rappelle irrémédiablement la rage et la puissance de feu des premiers
Anthrax avec
Belladonna au microphone bien évidemment.
Cette rage justement, s’avère être plus que perceptible dans les vocaux du grand Joey ainsi que dans les riffs secs et coupants de Darin Scott ; laissant deviner de façon indubitable un homme atteint dans sa fierté d’avoir été viré comme un malpropre d’un combo qu’il tirait vers le haut grâce à son indéniable charisme de frontman et à des qualités vocales hors du commun pour un chanteur thrash. S’il jette un coup d’œil au niveau des textes, l’auditeur n’aura aucun mal à trouver les cibles d’un Joey
Belladonna vindicatif et assoiffé de revanche sur cet album. Globalement, il est question dans les lyrics de ce disque d’hypocrisie, de trahison, de manque d’honneur… Bien que remarquable de par son homogénéité, «
Belladonna » présente le paradoxe intéressant d’être aussi relativement varié, à l’image des différents accents qui imprègnent efficacement les treize titre de l’album. Effectivement, si l’identité générale de l’album tourne autour d’un thrash metal efficace mais assez classique, relevons des notes de power/thrash («
Two Faced »), de speed/power metal (« Injun ») et de hard rock notamment avec la surprenante « Mixed Emotions ». Enfin, Joey
Belladonna n’oublie pas son background en rendant hommage à la décennie lui ayant offert gloire et fortune, à travers la ballade «
Down &
Out » ; sympathique certes mais qui ne restera pas dans les annales de cet album et encore moins dans celles de l’artiste.
Alors que son ancien combo s’embourbe dans un neo metal des plus médiocres (pléonasme ?) avec le très dispensable « Stomp 442 » ; le vindicatif et autosuffisant Joey
Belladonna signe son retour sur le devant de la scène de la plus belle des manières avec un album remarquablement inspiré, dynamique et varié, rappelant irrémédiablement à l’auditeur les meilleurs moments d’
Anthrax et affirmant une fois de plus son immense talent de vocaliste thrash. Surprenant d’un point de vue qualitatif, «
Belladonna » s’avère être un release indispensable à la curiosité des fans d’
Anthrax et plus particulièrement des classiques et immuables « Spreading the
Disease », « Among the Living » et autres « State of Euphoria ».
Gros fan du chanteur, j'ai investi récemment dans ses 2 premiers opus solo en pensant néanmoins ne pas y trouver grand chose d'intéressant. Faux ... mais pas complètement.
Un album heavy, pas thrash, sympa duquel quand même on a du mal à dégager deux ou trois titres forts.
Même topo pour le suivant à mon goût.
Reste cette voix si particulière de Joey. Et ça suffit à mon plaisir.
Maintenant, ce n'est pas non plus l'album du siècle, et le son aurait pu être plus puissant, mais il y a cette voix qui est effectivement un plaisir à elle-seule.
Même si j'ai toujours trouvé Anthrax moins excitant que les autres membres du Big Four, J.Belladonna reste un de mes chanteurs favoris dans le genre !
Reste un album agréable pour sur.
Quant au Big Four, chacun a ses monuments du métal et des albusm plus dispensables à mon goût.
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