Originaire de Raleigh, en Caroline du Nord, le trio
Suppressive Fire a vu le jour en 2013.
Bedlam, leur premier album, les voit collaborer avec
Joel Grind (maître à tout faire chez
Toxic Holocaust) pour le mix et le mastering et Par Olofsson (le dernier
Exodus,
Immolation,
Vomitory ou
Malevolent Creation) concernant la jolie pochette, au personnage évoquant (de façon prémonitoire) la mascotte masquée de Sodom.
Pas des manchots dans leurs styles respectifs, donc.
Dès le début du disque, le ton est donné : pas d'intro superflue, ni d'acoustique pour faire joli. Un riffing quasi punk démarre l'album, style qu'on ne retrouvera quasiment plus par la suite.
Suppressive Fire ne s'embarrasse pas de tout ce qui pourrait nuire à l'immédiateté de ses compositions. L'album propose un thrash metal rugueux, brut, parfois entraînant ("The
Hellwraith"), couplé à une grosse voix que l'on pourrait rapprocher aisément de l'organe vocal de Tom Angelripper (Sodom). L'affiliation, évidente, avec le groupe allemand est palpable à plus d'un titre, le côté brut de
Suppressive Fire étant ce l'on retiendra dès la première écoute. On comprend mieux pourquoi Grind s'est attelé à prêter main forte aux Américains. On retrouve d'ailleurs le côté parfois un peu linéaire de
Toxic Holocaust dans les riffs de
Bedlam, bien que
Suppressive Fire s'attache aussi à composer des breaks efficaces (ceux de "Bayonet Penetration", par exemple).
Malheureusement doté d'une production quelque peu boueuse, noyant le tout dans un mix approximatif (volontaire ou pas ?),
Bedlam ne se démarque pas particulièrement dans son rendu définitif. Faute à un manque d'idées, parfois ("Nazi face Melter"), à un aspect relativement générique et pas aidé par ce son qui lui enlève en efficacité (le final "
Bedlam" aurait pu être mieux mis en valeur avec des riffs que l'on sent pourtant bien percutants) ce qu'il gagne en rugosité. Toutefois, on ne saurait trop jeter la pierre à
Suppressive Fire. Celui-ci a la bonne idée de composer de bons soli (celui ouvrant "
Thy Flesh Consumed"), et les cassures rythmiques qui parsèment l'album sont souvent bienvenues.
Destiné avant tout aux thrashers qui apprécient le côté frontal d'un
At War, d'un vieux Sodom ou de...
Toxic Holocaust,
Suppressive Fire sort un premier full-length honnête, énergique, mais rarement transcendant. Sans doute plus efficaces en live, compte tenu de ce son imprécis, les titres composant
Bedlam comportent peu de moments mémorables pour un baptême du feu. Dommage.
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