Septième album de the GazettE, «
Beautiful Deformity » annonce une renaissance pour le groupe qui a connu un certain passage à vide avec «
Toxic » et «
Division », deux sorties qui avaient essuyé nombre de critiques de leurs fans des premiers jours. Ce nouvel album redonne aussi leurs places à tous les membres du groupe après deux opus qui avaient été davantage les productions du chanteur Ruki.
«
Beautiful Deformity » commence on ne peut mieux avec une intro dont the GazettE a le secret. La répétition lancinante « Welcome to the malformed box » nous entraine dans un monde sombre et dérangé. Le clip associé illustre l’union des cinq membres, tous symbolisés par un animal qui forme une étrange chimère. Cette introduction s’enchaine parfaitement avec
Inside Beast qui poursuit, déjà par son titre, l’ambiance sombre et malsaine. Le refrain se fait entraînant, accompagné d’étranges voix enfantines en arrière plan. Un titre qui reste facilement en mémoire, l’un des points forts de l’album. « Until it burns out » est plus décevante par contre. On revient à un schéma plus classique du groupe et malgré les growls et les guitares acérées qui ponctuent le chant de Ruki on
Regrette le manque d’originalité de ce morceau.
Mais on remonte vite la pente avec « Devouring one another » qui associe judicieusement l’électro aux riffs de guitare. Un titre indéniablement taillé pour le live grâce à sa rengaine qui n’est pas sans rappeler un certain
Marilyn Manson. Le rythme changeant donne encore un plus à cette composition qui joue sur le contraste entre le calme apparent des chuchotements et les passages plus agressifs. On enchaîne avec les riffs des plus accrocheurs de «
Fadeless » dont les voix féminines ne sont pas sans rappeler «
Filth in the Beauty ». Le groupe retourne sur des terrains connus tout en apportant une touche bien particulière qui s’inscrit parfaitement dans l’album. De quoi nous laisser ce rythme en mémoire.
The GazettE ce sont aussi des balades. « Redo » rompt le cadre sombre de l’album. Petit moins pour ce titre qui ne présente pas d’innovation. Mais une balade en entraîne une autre. « Last
Heaven » donne un vrai coup de fraîcheur à cet album. Les guitares sèches contrebalancent la violence des morceaux précédents. Le solo de guitare électrique achevant le titre nous laisse sur l’impression d’un rêve. Une des très bonnes surprises de cet album.
Passons sur «
Loss » qui ne présente rien de bien original malheureusement. La piste constitue cependant une bonne transition après un passage aussi calme que « Last
Heaven » pour enchaîner avec « The Stupid tiny insect » qui nous replonge dans un monde dérangé. Un rythme bien ancré, quelques sonorités électro et la voix de Ruki qui s’y colle à merveille. Encore une fois un morceau pensé pour le live s’en sort bien avec un rythme accrocheur qui s’éloigne de la monotonie du titre précédent.
« In Blossom » reste dans cette veine plus agressive avec les guitares d’Aoi et d'Uruha omniprésentes. Les chuchotements qui mènent naturellement aux growls ajoutent au côté inquiétant de l’ensemble de l’album tout en étant contrastés par le calme du chant qui suit. Poursuivons dans cette thématique avec « Karasu », à la fois déjanté et inquiétant, ce titre suit l’oxymore annoncé par le titre «
Beautiful Deformity » en jouant sur des effets sonores très présents. « Kuroku Sunda Sora to Zangai to Katahane », clôt à merveille cet enchaînement de compositions orientées metal tout en faisant office de transition.
Le changement de rythme qui commence à se fait attendre arrive avec « To dazzling darkness ». Titre plus calme, il ne reste cependant pas en mémoire et se rapproche trop de compositions déjà entendues dans la discographie du groupe. Cette déception est vite oubliée avec l’outro «
Coda ». Elle nous offre une douce sortie de cet album mis en abîme dans cette piste conclusive.
En somme un bon album dans l'ensemble. Le groupe est enfin parvenu à mieux maîtriser les sonorités électro. «
Beautiful Deformity » redonne espoir pour la suite. Le groupe semble avoir retrouvé l’inspiration et même si les membres n’ont plus 20 ans cet opus nous prouve qu’ils n’ont pas encore atteint leurs limites. Leur maturité nous offre des morceaux plus travaillés, nul doute qu’ils pourront encore nous surprendre.
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