Beatrice Reborn

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16/20
Nom du groupe Emrei's
Nom de l'album Beatrice Reborn
Type Album
Date de parution 27 Septembre 2024
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 The Return
 01:18
2.
 Last Breath
 04:16
3.
 Broken Heart
 04:02
4.
 Shadows
 03:24
5.
 Sanctuary
 03:39
6.
 Murder
 03:51
7.
 Suspicion
 04:09
8.
 Back to London
 04:23
9.
 Desire
 03:33
10.
 Voice of Conscience
 06:03
11.
 Time to Leave
 05:21

Durée totale : 43:59

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Emrei's


Chronique @ ericb4

13 Octobre 2024

Une ogive à longue portée aux effets dévastateurs en guise de message introductif...

Il est des troupes dont le patronyme a suivi une évolution pour le moins singulière, et qui, à lui seul, a redéfini l'orientation même de leur projet musical. Et ce quintet né en 2024 sur les cendres de Wishmasters – groupe de power symphonique italo-tchèque sorti de terre à Hradec Králové en Tchéquie quelque 17 ans plus tôt – serait du nombre ! Ainsi, ''Emrei's'' dériverait d'un titre de Wishmasters, intitulé ''City of Emrei'', extrait de leur second album studio, « Afterworld », sorti en 2018 ; il s'agit là non seulement d'un hommage rendu au groupe originel mais aussi d'un prolongement de son héritage musical, que le groupe souhaite, d'ailleurs, voir évoluer.

Le combo ainsi constitué peut alors à nouveau compter sur l'expérience et les talents savamment conjugués de ses membres, à savoir : Shirley Tracanna, soprano au gracile filet de voix ; Petr Kořínek au chant, aux guitares et à la flûte ; Michal Mach à la basse ; Pepa Hübner aux claviers ; David Faifer (Spite Inc., ex-Salieri) à la batterie. De cette collaboration de longue date émanent, tout d'abord, trois singles (« Shadows », « Suspicion » et « Last Breath »), l'année même de sortie de leur premier et présent album studio, « Beatrice Reborn », puisé pour l'essentiel dans le corpus du premier opus de longue durée de feu Wishmasters, « Beatrice », que dix années séparent de son cadet. Ce faisant, les 11 pistes de la fraîche galette permettront-elles à nos acolytes de se jouer de l'âpre concurrence dont cet espace metal continue de faire l'objet ? En quoi les 44 optimales minutes que compte la rondelle seraient-elles synonyme d'évolution par rapport à ce que produisait Wishmasters en son temps ?

Afin de mieux circonscrire leur environnement musical, c'est au cœur d'un metal mélodico-symphonique classique aux effluves power, progressif et folk que nous mènent nos acolytes. Se dessine alors un propos à la fois volontiers pulsionnel, souvent rayonnant, parfois épique, un brin romantique, où les sources d'inspiration seraient à chercher du côté de Nightwish, Within Temptation, Xandria, Visions Of Atlantis (VOA), Beyond The Black, Elvellon ou encore Xiphea. Jouissant dores et déjà d'une technicité éprouvée, mais nullement ostentatoire, et de mélodies finement sculptées et des plus enveloppantes, ce premier élan laisse également entrevoir une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut et des arrangements orchestraux de bonne facture. Mais suivons sans plus attendre nos cinq flibustiers dans leurs pérégrinations marines, en quête d'ilots d'enchantement...


Si, à l'instar de « The Return » – une laconique et engageante entame instrumentale symphonico-cinématique aux arrangements ''nightwishiens'' –, la croisière démarre sur une mer d'huile, les éléments ne sauraient tarder à se déchaîner...

C'est précisément à la lecture de ses passages les plus vitaminés que nos acolytes marquent leurs premiers points, et non des moindres. Ce qu'atteste, tout d'abord, « Last Breath », mid tempo progressif d'obédience symphonique gothique, à la croisée des chemins entre Xandria et VOA ; égrainant des riffs crochetés doublés d'un léger et grisant tapping, reposant parallèlement sur le schéma oratoire de la belle et la bête – les envolées lyriques de la soprano faisant front aux growls ombrageux de son comparse –, auquel s'adjoint une soufflante muraille de chœurs samplés opportunément positionnée, et finissant crescendo, le ''tubesque'' élan poussera assurément à une remise en selle sitôt la chute finale amorcée. On ne saurait davantage éluder ni le trépidant et ''elvellonien'' « Sanctuary » ni l'entraînant et ''xandrien'' « Back to London », au regard de leurs sémillants arpèges d'accords, de leur refrain catchy mis en habits de lumière par les limpides patines de la déesse, et de la magnificence de leur orchestration. Et comment ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses exhalant des entrailles de « Desire » ? Essaimant des couplets finement ciselés et des plus accrocheurs, relayés chacun d'un refrain immersif à souhait, cet ensorcelant mid/up tempo dans la veine coalisée de Beyond The Black et Xiphea pourrait à son tour avoir raison des âmes les plus rétives. Mais là n'est pas l'ultime argument de la troupe pour tenter de nous rallier à sa cause...

Lorsque le cadence du convoi instrumental se fait un tantinet plus mesurée, le collectif parvient à nouveau, et sans ambages, à nous assigner à résidence. Ce que prouve, d'une part, « Broken Heart », mid tempo syncopé aux faux airs d'une étrange mais étourdissante valse, à mi-chemin entre Nightwish et Xiphea ; eu égard à l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre sur lequel se greffent les cristallines modulations de la sirène, ce hit en puissance pourrait bien se jouer de toute tentative de résistance à son assimilation. Dans une même dynamique, on retiendra non moins « Suspicion », mid tempo metal symphonique folk dans la lignée de VOA, tant pour sa communicative jovialité que pour sa mise en exergue par les claires ondulations et le gracile flûtiau de Petr Kořínek. Enfin, éminemment enivrant et délicieusement chaloupé, le ''jamesbondien'' mid tempo heavy mélodique « Murder », quant à lui, poussera à un headbang subreptice celui qui s'y sera engagé.

Quand les lumières se font plus tamisées, toute tension s'évanouira d'une coup d'un seul, nos compères nous adressant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Shadows », ballade romantique jusqu'au bout des ongles, que n'auraient sans doute reniée ni Within Temptation ni Beyond The Black. Parcouru de clapotis synthétiques d'une confondante délicatesse et glissant le long d'une radieuse rivière mélodique qu'empruntent les frissonnantes oscillations de la maîtresse de cérémonie, le classieux et émouvant instant privilégié ne saurait être éludé par l'aficionado de moments intimistes. La petite larme au coin de l'œil ne sera guère plus aisément esquivée sous le joug des magnétiques séries de notes disséminées par « Time to Leave » ; mise à l'honneur par les caressantes et fluides volutes d'une interprète bien habitée, et recelant un flamboyant solo de guitare, cette ballade romantique d'une sensibilité à fleur de peau, ''xandrienne'' en l'âme, la tendre aubade disposerait des armes requises pour faire fondre les cœurs en bataille.

Mais ce serait à l'aune de son ample pièce symphonico-progressive que le combo serait au faîte de son art. Ainsi, la ''nightwhishienne'' fresque « Voice of Conscience » déverse ses 6:03 minutes d'une traversée à la fois épique et romanesque, parsemée de moult péripéties. Au sein de ce vaste champ de turbulences, évoluent de concert le ''sirénien'' et pénétrant filet de voix de la belle et les growls caverneux d'une bête revêche, pour un rendu tenant toutes ses promesses. Instillant une insoupçonnée et saisissante montée en régime du corps orchestral tout en sauvegardant une sente mélodique résolument enveloppante, cet opulent et luxuriant espace d'expression n'aura pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense et se jouer des nôtres.


Au terme d'un périple aussi palpitant qu'enivrant, force est d'observer que nos acolytes sont parvenus à maintenir l'attention de votre humble serviteur constante. Explorant une large palette en matière d'exercices de style – au demeurant délicatement esquissés – , variant ses phases rythmiques à l'envi comme ses ambiances, tout en reposant sur une ingénierie du son rutilante, ce premier élan renseigne dores et déjà sur la ferme intention d'en découdre de la part de l'expérimentée et talentueuse formation. Par ailleurs, remastérisées et reposant sur de nouvelles lignes de chant, les plages issues de « Beatrice », elles, retrouvent une seconde jeunesse tout en octroyant un confort d'écoute encore inédit.

Il conviendrait, toutefois, que nos compères consentent à quelques prises de risques supplémentaires et qu'ils tendent à s'affranchir de l'empreinte de leurs maîtres inspirateurs pour espérer impacter durablement un tympan déjà accoutumé à ce registre metal. Carences toutefois partiellement compensées tant par l'efficacité mélodique de leur set de compositions que par la charge émotionnelle délivrée, difficile à endiguer, le plus souvent. Autant de qualités faisant de ce groupe un sérieux espoir de son registre metal d'affiliation. Bref, une ogive à longue portée aux effets dévastateurs en guise de message de bienvenue...

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