Bastards of Slime

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13/20
Nom du groupe Drive By Bukkake
Nom de l'album Bastards of Slime
Type Album
Date de parution 08 Juillet 2022
Enregistré à Sonic Titan Studios
Style MusicalGrind Death
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Jizzaster Strikes
Ecouter01:38
2.
 Bastards of Slime
Ecouter02:42
3.
 Cüm Büm
 02:50
4.
 Spank Bank
 02:19
5.
 Meth Nachos
Ecouter02:36
6.
 Repulsive
 04:08
7.
 Gore for Your Dollar
 01:12
8.
 Cocaïne Buffet 2000
Ecouter03:39
9.
 Sap Fetish
 01:54
10.
 Roïd Bloat
 03:53
11.
 Big Boy Tuff Stuff
 03:31
12.
 Soma Coma
 02:34

Durée totale : 32:56

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Drive By Bukkake



Chronique @ JeanEdernDesecrator

30 Juillet 2022

La provoc', c'est une profession de foi


- "Bonjour, je voudrais le dernier album de Drive-by Bukkake, umph, c'est pour un ami.
- Ça s'écrit comment ?
- Comme ça se prononce, c'est américain.
- Je ne trouve pas, on a pas ça en catalogue. On a, euuuh… Bukkake Freaks n°27, mais c'est en DVD.
- Bon, je vais le prendre quand même, j'écouterai juste le son, sans les images."


En 2022, le politiquement correct a passé à la javel les joies de la communication, le moindre mot de travers ayant le potentiel de créer une polémique internationale. Mais lorsque qu'on s'appelle Drive by Bukkake, la provocation est plus qu'une vocation, c'est une profession de foi. On pourrait les considérer comme un concept-groupe, dont les centres d'intérêts tournent autour des films cultes et séries B, le catch, les effets de substances illicites, et les titres de morceaux pornoristiques (puisque n'importe qui y va de son néologisme, je m'y colle aussi).

Sévissant depuis 2005 dans le Massachusetts, d'abord à Boston, puis à Worcester, le groupe a débuté avec une première démo avec des guitares programmées. Musicalement, la mixture pourrait être décrite comme un gloubiboulga de SOD et des passages lourds du premier Carcass, avec un côté portnawak vérolé par un abus de bass bombs (ces explosions d'infra-basses qui infestent l'electro) overpétées et d'harmoniques agonisantes. Pionniers infatigables du son pourri, leur son de guitare devait vraisemblablement sortir d'une metalzone trouvée dans une poubelle branchée sur un ampli 5 watts, accompagné de hurlements semblant émaner du rejeton improbable de Jeff Walker avec une gobeline de basse lignée. La chose la plus sage qu'ils aient commis est un EP de reprises de groupes comme The Offspring, The Misfits nommé justement "Punk-O-Rama". Sur ses premiers albums, le groupe a souvent réenregistré ses compos, jusque sur son dernier méfait en date "Crucial Loads", qui a passé en revue leurs meilleurs morceaux, hum hum, avec enfin un son presque potable. Il leur a fallu plusieurs albums et plus de dix ans pour en arriver là…

Cependant, il y a une chose qu'on ne peut pas leur enlever, c'est une bonne humeur contagieuse et un sens de l'humour à l'épreuve des bactéries les plus nocives. C'est comme le cancre qui fout le bordel au fond de la classe, mais qui pourrait faire mieux s'il faisait un petit effort… Le quatuor est constitué du noyau Brian Thompson (chant), et John Aubrey (guitare, chœurs), et pour la section rythmique Greg Murphy (batterie - Alcyone, Blood Of The Gods, Excrecor, ex- Obsidian Tongue) et Tim Brault (basse, Hivesmasher, ex Failed Science).
Alors que leur dernier LP "Crucial Loads" date de près de cinq ans, Drive By Bukkake s'est enfin décidé à lui donner un successeur. L'enregistrement s'est fait en juillet 2021, suivi du mixage à la fin de la même année aux Sonic Titans Studio (Shelburne Falls, Massachssetts) sous la houlette du batteur d'Atheist, Anthony Medaglia. "Bastards of Slime" est sorti en auto production le 8 juillet 2022.


La première chose qu'on peut remarquer, c'est un virage stylistique : le thrash à la SOD a quasiment disparu, au profit d'un death'n roll groovy à souhait qui ferait penser à un Entombed bourré au dernier degré ("Bastards of Slime", "Cüm Büm", "Repulsive"), matiné de Carcass. Aussi la "production" s'est épaissie, avec un son de gratte très suédois pour John Aubrey (Septistic, Nitro Party), une batterie qui sonne enfin correctement et remplit son rôle de percussion des mâchoires. Une des préoccupations majeures du groupe, qui a nécessité d'âpres discussions, a été le niveau sonore pour les bass bombs : eurêka, celles-ci sont bien réglées et ne font plus de grésillement de haut parleur crevé.
La marque de fabrique du combo est toujours de rigueur : parsemer ses chansons des punchlines les plus gratinées du cinéma américain, souvent en intro, et parfois en une giclée verbale qui fait office de break entre deux passages. Le coté parodique du groupe se renforce encore, notamment au niveau du chant de Brian Thompson, son growl abrasif est secondé par des cris rauques hardcore, presque exagérés (on s'attend presque à voir Ice-T débarquer, pour lancer une diatribe). Dès "Jizzaster Strikes" ça part en cris suraigüs heavy metal, imitations de James Hetfield et autres cris Arraya-esques, et on a même droit plus loin à un saxo déjanté à la John Zorn sur "Gone For Your Dollar".
Certains morceaux sont clairement taillés pour le live, comme "Meth Nachos", qui fonce droit devant en mode hardcore/death, avant de s'écraser au ralenti sur un breakdown méchamment décadent et noisy. Le groupe s'arrête souvent en plein morceau pour changer de direction sur sa deuxième moitié ("Repulsive"). Un même riff peut être couvert de blasts, et être doomisé la seconde d'après. La qualité des riffs a été enfin prise au sérieux, et il m'arrive d'avoir envie de réécouter un morceau de DBB, il était temps après quinze ans d'existence !
On en a malheureusement pas fini avec les riffs un peu fainéants à faire passer Max Cavalera pour Frank Zappa ("Spank Bank", "Big Boy Tuff Stuff",…). De même, par exemple sur "Roïd Bloat", une bonne trouvaille de son de solo est gâchée par un manque d'écriture… ou de volonté de bien faire. La machine à recycler n'a pas été mise au rebut, et leur plat signature "Cocaine Buffet 2000" se voit revisité dans une troisième version très libre (seul le break de fin subsiste tel quel), et largement alourdie.

Avec son quatrième album, Drive By Bukkake a fait les choses plus consciencieusement à tous les niveaux, et on commence tout juste à voir émerger un potentiel pas inintéressant ; il est dommage que le groupe n'ait pas persisté dans la petite bande annonce alléchante que constituait son morceau d'intro "Jizzaster Strikes", le coté bordélique et borderline à la Mr Bungle aurait apporté énormément, s'il avait été aspergé sur tout l'album.
En 2022, le groupe a saisi l'opportunité d'une diffusion plus large, en jouant notamment en compagnie de Suffocation et Atheist. Espérons qu'il saura se sortir les doigts pour ce qui semble être son objectif : se faire remarquer !



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