Du thrash norvégien ?
Bizarre, bizarre, ce n'est pas forcément la nationalité première à laquelle on pense lorsqu'on parle de thrash metal. Mais, sans s'appesantir sur le sujet, pourquoi pas ? C'est comme si on parlait de rugbyman suédois, pas dit que ça n'existe pas, après tout. On a bien du Nekromanthéon, mais c'est plus orienté vers du black/thrash.
Avec
Tantara, on a du thrash plus "pur", si j'ose dire.
Dès les premiers riffs, l'agression sonore s'installe et on se prend à rêver d'un retour en 1988. La Bay-
Area n'est pas loin, avec une tendance
Exodus/
Forbidden première époque. Mais pas que...
Petit tour d'horizon de l'album, le premier du groupe : On retrouve pèle-mêle cette tendance U.S. tout au long du disque, avec accélérations sauvages, vocaux hurlés (entre Don Doty et Paul Baloff), batterie en cavalcade, breaks nombreux et souvent inspirés à l'intérieur d'un même morceau, arpèges et encarts mélodiques rappelant souvent le
Metallica de la belle époque (le lien entre les deux premiers morceaux, par exemple, digne des plus grands avec son lead de guitare). Nous pouvons également détecter une influence d'
Agony (le groupe Suédois et son fameux "The First Defiance"), par le classicisme dégagé globalement ; voire d'
Assassin, le groupe allemand de Düsseldorf, eu égard à l'énergie déployée.
Enregistré et mixé par Fleming Rasmussen, le groupe s'en sort avec brio, plaçant ça et là leurs idées, boucles et roulements de toms ("
Mass Murder" au hasard, progressif et bien vicieux). Le son est précis, assez sec. Rien à dire sur la technique, ni sur l'interprétation, appliquée et punchy.
On assiste donc ainsi à la panoplie du parfait album pour thrasher avec backing vocals, soli à foison (pas des manches, les Norvégiens, les guitares lead apportant toujours quelque chose de frais et mélodique) sur un riffing globalement très thrash et majoritairement up-tempo (Ecoutez-moi ce terrible "
Prejudice Of Violence", vous m'en direz des nouvelles !).
Pas de titres réellement faibles non plus, ce qui est une qualité réelle de l'album.
Manque un poil de personnalité, quand même, pour aller vers une note supérieure. Mais l'album est de haute volée, incontestablement. On pourrait assister dans peu de temps à l'émergence d'un des leaders du genre, pas très loin de
Vektor, quoique dans un style plus posé, bien entendu.
P.S. : A noter que l'album a bénéficié de deux pochettes distinctes, en fonction de la date de sortie. La seconde présentée sur ce site avec la pyramide, étant la version la plus récente.
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