Un groupe est en train de frapper de plus en plus fort depuis une bonne dizaine d'années:
Shakra. Tout porte à croire que cet habile mélange de hard rock et métal alternatif provient d'
Outre-Atlantique, mais en vérité ces types sont originaires d'un pays indépendant, la Suisse, terre prodigue en matière d'originalité et d'innovation.
Sans jamais avoir réellement changés de formule, les
Shakra, toujours armés d'une production surpuissante, ont cependant le don de créer des titres efficaces et mémorables à la pelle. On se souvient des tueries
Infected et
Everest en présence du charismatique et talentueux vocaliste Mark
Fox, remplacé suite à son départ par John Prakesh. Malgré une discographie appétissante, le groupe reste encré dans un anonymat mystérieux, ce qui ne semble pourtant pas le freiner dans son élan.
Nous parlions d'originalité plus haut: si celle-ci est applicable pour les sept autres albums, elle se veut en revanche moins évidente avec
Back on Track. Mince, alors... Que s'est-il passé? La réponse n'est pas compliquée: l'arrivée de Prakesh, fortement inspiré par le défunt Steve Lee, a fait de
Shakra une sorte de tribute band à
Gotthard. Bon, fort heureusement, le nouveau frontman a du talent, n'essayant pas d'imiter à la lettre son maître, et il y a en ce
Back on Track quelques titres intéressants comme la puissante ouverture «B
True B You» et la fermeture "Stronger Than
Ever", ou les tubes potentiels "
Back on Track" et "Crazy" qui font honneur à la discographie de
Shakra, et on pense un peu à
Tesla avec le heavy mélodique de "Yesterday's Gone" ce qui permet une écoute assez aérée à défaut d'être transcendante.
Outre la parallèle à
Gotthard, c'est surtout un manque d'inspiration notable qui fait défaut à cette nouvelle galette. La plupart des morceaux sentent le remâché en plus de ne posséder aucune mélodie accrocheuse (les ballades "Lonesomeness" et "When I See You" ne sont pas de toute première qualité...), mais on peut tout de même saluer le travail remarquable du guitariste Thom Blunier à la production qui apporte un son dans l'air du temps à la formation. Pour ce qui est de Prakesh, il n'a pas la puissance vocale de son prédécesseur, du coup l'intensité des morceaux en est atténuée.
Alors bon, faisons la part des choses:
Back on Track est une légère déception en dépit de ce que nous a offert
Shakra durant sa discographie, mais les quelques bons points pourront pleinement ravir ceux les admirateurs de
Gotthard qui verront en ce huitième opus une sorte de "relève" ou même ceux qui découvriront le groupe avec cet album. A ces derniers tout de même, on ne vous conseillera jamais trop de vous pencher davantage sur les tubes en puissance qui regorgent dans les trois derniers méfaits. Les Suisses sont capables de bien mieux, et l'espoir de les voir à nouveau dans les bacs en 2013 – la coutume étant d'espacer les sorties de deux ans – en pleine forme est désormais de mise. Ca passe ou ça casse, avec
Back on Track ça casse mais fort heureusement, rien ne paraît irréparable.
SF.
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