A la vue du nom, de la pochette, des thèmes abordés, de l’atmosphère dégagée, on se dit que
Vinum Sabbatum est un groupe grillé, qu’il peut être bon mais pas forcément novateur. On s’attend à voir pointer à 200km un Stoner/
Doom grassouillet et baveux comme a pu produire
Electric Wizard, mais finalement, même si on reste dans la même cour,
Vinum Sabbatum est plus
Hard Rock que
Metal et plus Rock que stoner, on le rangerait volontiers dans la frange Hype
Occult Rock à la
Devil‘s
Blood et autre
Ghost. En réalité
Vinum Sabbatum n’a de Sabbath que ses riffs « lourds » et se rapproche d’ailleurs bien plus de
Deep Purple (sans que Janne Salo ait le même organe vocal qu’
Ian Gillan bien entendu) de part son orgue Hammond, du meilleur effet d’ailleurs, et un son incroyablement chaud. La présence de cet orgue est suffisamment importante pour que le pourpre profond nous vienne à l’esprit dès la première écoute.
Je ne connais en fait absolument rien de ce groupe, j’ai découvert cette pochette (pas très novatrice, mais sympathique au demeurant) chez Gilbert Joseph - assez ravi d’ailleurs, car le packaging, même s’il ne casse pas trois pattes à un canard, reste assez divertissant - et puis j’ai récupéré une édition limitée a 1000 exemplaires et franchement, il faut bien le dire, c’est chouette.
Autant vous l’avouer de suite, la première écoute de
Bacchanale Premiere fut vraiment décevante, et on ne tient pas là l’album de l’année. Cette déception est due au son rendu par le mixage, la basse est mise très en avant, tout le contraire des grattes qui sont trop faiblardes à mon goût. Mais au fil des écoutes, on s’habitue a ce son « faiblard » et on se laisse bercer, ce qui me permet de revenir alors à ma première approche -si l’on ne tient pas là l’album de l’année- et
Bacchanale Premiere se révèle alors comme étant de bonne facture et franchement plaisant à l’écoute.
Les références sont légions. Du hard rock doomy de
Pentagram au rock baroque et brûlant de
Deep Purple en passant par un feeling assurément très psychédélique (cœur 60’s rappelant Cream) voir presque progressif (
Atomic Rooster selon les dires des Finlandais) et enfin bien sûr la référence ultime, le sacro saint
Black Sabbath. Niveau technique, le groupe s’en sort en général sans que celui-ci nous inonde de breaks monumentaux et de solos labyrinthiques, ceux-ci se faisant d’ailleurs plutôt rares, mais pas en mal. La batterie quant à elle est on ne peut plus basique, même si son jeu s'adapte bien au style pratiqué (on est quand même à une grosse distance de
Ginger Baker et
Ian Paice).
Mais je voudrais m’attarder maintenant sur le cas du chanteur qui est, selon mon humble avis (avec l’orgue/clavier très original) un des points forts de cet opus. Ce Janne Salo, même s'il n'est pas encore au top, s’en sort avec brio, son timbre est vraiment typé 70’s et s’adapte formidablement au style. Son chant est théâtral mais pas excessif comme peut l’être
Messiah Marcolin, on retrouve, et c’est formidable, une petite touche de Gillan, il aurait le même timbre chaud et agréable, et enfin, on reste bien loin du chant linéaire et mortuaire d’Ozzy. Le songwriting quant à lui tient largement la route (excepté Culdremne, la ballade du pauvre par excellence) et le groupe a étudié le cas 1970 avec attention, je vous le garantis.
Alors, en fin de compte ? Bon ? Novateur ?
Bon, assurément, même si l’on n’atteint pas le 7ème ciel; novateur, malheureusement pas, et on se dira que c’est normal vu le style pratiqué. Mais
Vinum Sabbatum s’en tire très bien. Au lieu de se vautrer dans une redite infernale, il reste attaché à sa principale influence,
Deep Purple -influence qui ressort trop rarement de nos jours- rajoutant une touche forcément un peu innovante et attachante.
Cet album tombe à pic, en ces jours sombres après le tragique décès de
Lord. Je prends donc celui-ci pour un hommage au regretté claviériste, rendant son écoute d’autant plus touchante et vraie. Un album à réserver aux fans des groupes pré-cités.
un bon 15/20
Rikkit
Un grand merci l'ami
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