Rien de tel qu'un split vinyle pour découvrir deux groupes de sludge/doom allemand.
Ce LP, sorti en 2008, nous présente donc 3/4 d'heure de doom plombé et dépouillé avec Black Shape of
Nexus et Crowskin.
La partie B.son ne m'a pas surpris outre mesure, étant déjà un inconditionnel du précédent LP, je ne m'attarderai donc que brièvement dessus. Comme à son accoutumée B.son nous envoie des morceaux puissants, bien structurés, suggérant l'état de transe du début à la fin. Si II (seul morceau de B.son comprenant de la voix sur ce split) se fait très funéraire, aérien et cependant varié en dépit de sa durée et de riffs assez répétitifs (mais pas du tout ennuyeux!), IV ("Beware the beast man cause he is the devil's corn...") verse plus dans un sludge crasseux (et sans voix) où tout se base sur les changements de rythmes et la lourdeur des riffs. A l'écoute on a toujours la vision d'un troupeau de bisons écrasant tout sur son passage...Du grand art, prenant à souhait.
Là ou B.son a choisit des chiffres romains, Crowskin utilise sa langue maternelle.
On entame donc leur "side" avec "Selbstgesprach mit Gott" (Monologue avec Dieu). Tout débute sur un riff très lent et minimaliste,puis quelques roulements de cymbales...des percussions quasi-tribales...la guitare arrive...ah que c'est lourd et gras...puis la basse s'exprime seule avec la batterie pendant quelques mesures tandis que la guitare "larsenne" façon
Eyehategod avant de se lancer dans un récital de notes hypnotiques. Tout monte en puissance et crée une atmosphère étrange et sombre pendant 3 minutes. Puis c'est l'explosion...gros riff
Doom, basse pachydermique, un chant guttural exprimant le dégoût et la douleur, le tout entrecoupé d'accalmies où le couple basse/batterie élabore une ambiance tendue et où les guitares favorisent d'étranges harmonies aux relents quelques peu mystiques. Les riffs
Sludge sont d'une puissance apocalyptique...les effets psychés trouvent tout à fait leur place dans cet univers...C'est énorme! 13 minutes de solitude dans une fosse obscure entourée d'on ne sait trop quels vestiges du passé. Crowskin démontre ici un talent d'écriture certain et possède une production complètement au service de son ambiance, à la fois suffisamment "raw" et distincte.
Le morceau suivant, "Am Scheideweg" (A la croisée des chemins) est plus direct dans sa durée (6 minutes) et son orientation (du gros Sludgecore bien punk qui tâche avec des relents psychédéliques). Un réussite.
Crowskin se place au côtés de B.son en prince du
Doom/
Sludge underground allemand, et je ne saurai que recommander cet objet à tout les fans de
Doom, de
Sludge voir même de Black
Metal Atmosphérique.
Un must (de l'underground).
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