A coup sûr, ceux-là ne reprendront jamais « Sweet Child O’ Mine ». « Mobütu », dont le nom est dérivé de celui d’un dictateur africain, ne fait pas dans la toute finesse. C’est du lourd et ça dégage les tympans. Vous ne les verrez jamais par exemple dans un concours de poseurs ou à planter un public comme un demeuré par caprice de star. A vrai dire, on tient plus à se revendiquer de « Motörhead », des « Ramones » ou de «
Rose Tatoo », que des « Guns » ou de «
Bon Jovi ». Le trio fondé en 2008, en Vendée, à Fontenay le Comte, est alors composé de Mäturin (basse/chant), de Fäb (guitare) et de « Fränck » (batterie), quand sort le premier EP de « Mobütu » intitulé «
Axl Rose Is Dead ». Le chanteur en question n’est pas encore mort. Et aux dernières nouvelles il serait prêt à reconstituer les « Guns » avec le line-up d’origine. Certains pourront le regretter, cependant. Sans forcément emprunter la même voie de la célébrité, « Mobütu » s’est déjà fait un nom, passant notamment au Motocultor et au
Metal Corner du Hellfest. Cela devient même un rendez-vous incontournable pour tout amateur de rock n’ roll bourrin qui tâche.
Pour en revenir à l’Ep, seul support physique de la musique de « Mobütu » à ce jour, on ouvre sur un morceau assez souple et sage, si on s’en tient au lot. « Go Go Go
Hail Rock n’ Roll » est pourtant très loin de la chanson à l’eau de rose. C’est plutôt un gros rock n’ roll qui défrise, avec une rythmique par à-coups et un chant nerveux. Celui-là est à mettre en commun avec « Outlaw Rockers » qui figure aussi parmi les morceaux les plus mesurés du mini. On sent bien d’ailleurs à travers ce dit morceau, le rythme motorisé et l’influence du maître « Motörhead ». Néanmoins, contre toute attente, il arrive que « Mobütu » bouscule le maître, comme l’atteste l’énorme « Slurp on Venus ». On pense un temps à un titre du genre « Love Me Like a Reptile », mais le trio sait trouver la parade et ne s’applique pas à la stricte copie. On y découvre ainsi un formidable solo de guitare. Un autre encore sur « Reign of Pigs ». Titre au développement intéressant, usant d’une entame nonchalante, avant de partir à toute allure et de décaper tout sur son passage. Ça se montre tout aussi corrosif que le lourd et gras « Let
Them Die », au rythme beaucoup moins soutenu. On ressert la grande vitesse et l’humour sans gant de « Mobütu » pour le très court « Going to Hellfest ». Etonnant, qu’ils aient pu aller là-bas après pareille transgression.
Malgré les changements de line-up, toujours emmené à la base par Mäturin, « Mobütu » continue à gagner en puissance, et passe même pour un « Motörhead » surpuissant du fait de ses prestations live ultra-décapantes. Puissant, technique, surtout très rapide, parfois amusant, le groupe ne laisse en aucune manière indifférent. Il est impropre de le limiter à une copie de « Motörhead » comme il en existe tant d’autres. C’est vrai que l’on le voit parfois aller au-delà. L’Ep, bien que composé de titres courts, en fait foi, et témoigne de l’intérêt que l’on a à porter au trio vendéen. « Mobütu » relève presque du terroir. C’est garanti pur rock n’ roll, sans fioritures, sans poseurs. Le goût du vrai, comme dirait un connard de publicitaire.
15/20
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