Awakening

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12/20
Nom du groupe Hegemony (PL)
Nom de l'album Awakening
Type EP
Date de parution 27 Juin 2014
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Labyrinth
 05:32
2.
 Dirge (Asylum II)
 02:44
3.
 Torment (Asylum IV)
 05:01
4.
 Orison
 03:38
5.
 Into the Sacred Woods
 05:21

Durée totale : 22:16

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Hegemony (PL)


Chronique @ ericb4

04 Décembre 2015

Un encourageant effort qui reste cependant à affermir...

Un discret élan d'inspiration venu de Pologne débarque sur la planète metal mélodique progressive à chant féminin, le combo étant habité par le souhait de s'illustrer à son tour parmi les formations montantes du genre. Et ce, avec pour seul bagage un modeste EP auto-produit de vingt-deux minutes où ne se succèdent guère plus de cinq titres. Après des premiers pas esquissés sur la scène locale depuis 2012 et des changements de line up, le jeune quintet silésien a concentré ses efforts pour nous offrir un propos metal atmosphérique progressif un poil rock mélodique à l'ambiance suave, voire intimiste, avec çà et là quelques mesures frelatées et un riffing lipidique. Et ce, non sans rappeler The Gathering sur le plan atmosphérique, The Flaw sur l'axe mélodique, Anneke van Giersbergen, avec une larme de Marcela Bovio, vocalement parlant.

Pour mener à bien ce projet, le guitariste et membre fondateur Wojtek Muchowicz s'est entouré des talents de Valyen Songbird, mezzosoprano au joli timbre mordoré, et du fin batteur Maciek 'Graveborn' Borecki, et ce, depuis 2012. Dès 2013, le bassiste Arthur Muscovite (ex-Ishtar Gate) officie dans le groupe, en remplacement de Bartek Biedronczyk. Enfin, un an plus tard, Mateusz Glombica succède à Piotrek Golis au poste de guitariste. De cette étroite collaboration naît un message musical aux compositions d'assez bonne facture, aux harmonies tout en sobriété, mais parfois lunaires sur le plan rythmique. La mise en œuvre de cette production repose sur une qualité d'enregistrement convenable malgré un sous-mixage partiel des parties vocales. On aurait aussi souhaité que les finitions ne soient pas si lacunaires dans leur principe d'émission et que les enchaînements s'opèrent plus sainement, les blancs inter pistes pouvant se révéler gênants à la longue. Néanmoins, le propos se fait varié, les parties techniques ne sont pas de mauvais aloi et certains passages se révèlent tout à fait à la hauteur de certaines espérances.

Le combo révèle d'entrée de jeu ses aspirations atmosphériques mélodiques, à l'aune de l'entame de la menue rondelle. Ainsi, de beaux arpèges à la guitare acoustique nous accueillent sereinement sur « Labyrinth », avant que ne s'éveillent des riffs corpulents d'une régularité métronomique. D'emblée on remarque les cristallines envolées de la sirène, à la manière d'Anneke, sur des couplets nuancés, alors qu'une souple rythmique la relayant se meut, assistée d'un délicat picking faisant voleter quelques joyeuses séries de notes à la guitare sèche. Un break opportun permet à la belle d'élever encore d'un cran son timbre, avec de sensibles fluctuations, à la façon de Marcela Bovio (Stream Of Passion), avant que l'instrumentation ne clôture un poil trop prestement l'ensemble. Dans cette veine, des riffs crayeux et une rythmique plombante nous environnent sur « Torment (Asylum IV) », envoûtante plage metal mélodique d'inspiration gothique, en mid tempo, non sans évoquer The Gathering. Les célestes ondulations de la flamboyante interprète, à la façon de Marcela, frappent juste, et nous assigneraient à résidence, en dépit d'une mélodicité en demi-teinte et au schéma percussif répétitif. Peu à peu, une roborative orchestration se déploie mais écourte un peu trop rapidement son avancée pour nous tenter d'y revenir inconditionnellement.

Le collectif polonais a également opté pour des effets de contrastes, au-delà d'une pointe de progressivité accolée à son message musical. Ainsi, une lead guitare nous étreint sur « Into the Sacred Woods », oscillant avec une guitare acoustique par jeux de contrastes atmosphériques. Par de sinueuses et somptueuses vocalises, la belle s'intercale alors dans cette doucereuse et évolutive instrumentation pour nous happer une fois de plus. On reste ainsi magnétisé sous l'impact de frasques oratoires du plus bel effet, non sans évoquer Anneke, là encore, avec un soupçon d'élasticité supplémentaires en voix de tête, dans l'ombre d'Heidi Parviainen (Dark Sarah). La présence d'un romantique violoncelle progressivement mis en branle avec maestria par Mateusz Smolka ajoute à la légèreté de l'instant posé.

Mais, là où la magie opère plus immédiatement est incontestablement le secteur des mots bleus, à l'instar de savoureux moments tamisés. Langoureuse et sensible ballade évoluant au gré de ravissants arpèges à la guitare acoustique, « Dirge (Asylum II) » peut évoquer l'ambiance de moments softs et mélodiquement infiltrants distillés par Stream Of Passion. De leur côté, les angéliques inflexions de Valyen ne manqueront pas de retenir plus d'une âme rétive, pour un voyage au paradis des sens. On regrettera cependant la brièveté de l'instant lévitant, ôtant un peu de magie à un ensemble pourtant bien inspiré. Par ailleurs, entamée par le son enveloppant d'un saxophone à la patte jazzy, signé Blazej Tetla, corroboré à de douces gammes à la guitare acoustique, « Orison » se révèle être une ballade feutrée et reposante aux fines nuances mélodiques. La déesse y déploie des trésors d'ingéniosité pour nous retenir, oscillant entre puissance maîtrisée, notes haut perchées et léger vibrato, assistée tout le long par le chatoyant instrument à vent au gré d'un espace percussif tout de soie vêtu. Bref, on reste suspendu à ces quelques portées sans sourciller...

A l'issue du voyage, on comprend que les cinq Silésiens témoignent d'un potentiel technique certain, d'une solide cohésion groupale et de belles qualités esthétiques sur le plan mélodique, qu'il conviendrait assurément de valoriser. Et ce, eu égard à un souci plus immédiat du détail logistique, d'une offre plus étoffée et d'un soupçon d'originalité. De rares prises de risques, des schémas instrumentaux convenus et des jeux oratoires qui se répètent empêchent pour le moment le groupe de se distinguer de ses homologues stylistiques. Il lui faudra encore extirper de son œuvre les notes parasites encore accolées à ses partitions pour espérer porter l'estocade. On ira donc écouter cette offrande pour le plaisir de la découverte, en attendant un album full length, où ils pourront nous montrer toute l'étendue de leur savoir-faire. Bref, un résultat honorable pour un premier jet, à défaut de se montrer réelement impactant...

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