Gruik gruik gruiiiiik !
Gru… Burp ! Prout ! Aaaah, putain, ça fait du bien !
Excusez cette intro peu conventionnelle, mais c’est que ça faisait longtemps que je ne m’étais pas enfilé du bon porno gore grind des familles dans les oreilles, et, pour mon plus grand plaisir, il semblerait que Xenokorp l’ait compris, puisqu’il s’apprête à sortir le nouvel EP des doux poètes autrichiens de
Vaginal Penetration Of An Amelus With A Musty Carrot (c’est bon, je l’ai écrit une fois en entier, maintenant, vous souffrirez bien que j’emploie l’abréviation tout aussi tarabiscotée qu’est VxPxOxAxAxWxAxMxC, merci !). Bon, le nom ne ment pas sur la marchandise, pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s’agit d'un Slam Death Goregrind très conventionnel, super bien produit et évidemment sans aucune surprise, bref, du pain béni pour les amateurs du genre.
Dès le premier titre de l’EP,
Against Humans, Against Animals, Against Everything, ça tape vite et fort et ça groove du tonnerre – tout ce qu’on aime dans le style - avec ce genre de riffs cons comme pas deux irrésistiblement dansants et parfaits pour un headbang décérébré. Le son est hyperpuissant et nous colle au plafond, avec un gros mur de basse qui nous fait nous souiller notre calebard et ça joue proprement pour le style. Dans leur caté – gore –ie, VxPxOxAxAxWxAxMxC ne sont pas moins bons que les autres, utilisant leur côté slam à bon escient avec ces breaks hachés et gras bien sentis, et l’utilisation parcimonieuse de ce grognement jouissivement porcin lissé au saindoux ajoute un peu de tripailles dans ce monde de poneys et de paillettes. La fin du morceau est tout bonnement excellente, avec ces saccades lourdes, bête et méchantes, et cette vilaine accélération en guise de conclusion très typés deathcore.
Bon, disons-le franchement, les Autrichiens ne sont pas là pour révolutionner le genre (inutile de dire que quand on reprend le Va faire la vaisselle de Gronib’, on est en terrain connu), mais ils jouent largement la carte du fun sans tomber pour autant dans le n’importe quoi comme c’est trop souvent le cas dans le style. Ainsi, l’introduction de Gastrointestinal
Haemorrhage Banger est presque rafraîchissante avec ce jeu de percussions exotique et fouillé, et la version karaoke de
Gang-Raped
Acranius montre un groupe qui ne se prend pas au sérieux, petit délire sympa et bel hommage au fan dont l’objectif est de faire participer les auditeurs et de dénicher la meilleure performance vocale dont l’heureux responsable gagnera l’honneur de beugler/growler/grogner/éructer/couiner sur le prochain full length du groupe...
Pour le reste… En cinq petits titres pour douze minutes, dont une reprise et une version instrumentale, vous vous doutez bien qu’on n’a pas grand-chose à s’enfiler dans les esgourdes. Le cahier des charges de l’EP honnête de porno gore grind est respecté, ni plus ni moins, avec sa collection de riffs interchangeables et génériques à l’efficacité maximale même si, à mon sens, le tout est un peu surproduit, avec un son trop aseptisé et synthétique pour nous engluer complètement dans le flot d’immondices propre (ha ha !) au genre. Avec la participation des trois affreux de Defecal of Gerbe qui viennent pousser la chansonnette sur le sautillant et dégoulinant
Gang-Raped
Acranius (la version non instrumentale, vous suivez ?), la boucle est bouclée.
Pour conclure,
Austrian Dukes of Derangement reste un EP sympathique mais plus que dispensable, sonnant plus comme un hommage respectueux au genre que comme une vraie création artistique à part entière. Les amateurs du style et les aficionados de combos comme
Gutalax,
Gronibard ou
Rompeprop apprécieront sans problème, et voilà une petite sucrerie bien piquée des vers en attendant le premier full length, qui peut s’avérer intéressant s’il parvient à conserver ce groove infernal et ces parties slam lentes et ultra grasses qui défoncent tout. A savourer entre un plat de tripailles sanguinolentes et un viol de petite fille morte, cet EP est comme une bonne sodomie après trois jours de chiasse, ça sent un peu fort et ça gicle de partout mais ça glisse tout seul et ça fait du bien par où ça passe. Prout !
Une chronique somptueuse rédigée tout en finesse pour album délicat, romantique et poétique. Merci pour le papier et la rédaction de cet hymne à la sodomie et à la chiasse pondu par ces grands romanciers, poètes et ces gens au grand coeur.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire