Plus de vingt années de carrière au compteur, six albums et une compilation, des signatures chez Metalblade et surtout Relapse,... C'eût été malheureux que je ne me penche pas un peu sur le cas de ces Australiens... Enfin, un peu plus, car le morceau "First Contact" est déjà mien depuis belle lurette, présent sur un cd sampler enterré au fond de je ne sais quel tiroir... Un titre du genre de ceux que l'on n'oublie pas, que l'on garde bien au chaud dans un coin du cerveau avec pour ambitieux et réjouissant projet d'acheter un jour le produit complet. Mon impardonnable retard est donc désormais rattrapé, et je n'allais pas commettre en plus l'erreur de ne pas tenter d'en faire profiter d'autres auditeurs...
À l'écoute d' "Austral
Alien", on est en droit de se demander ce qui est arrivé aux racines
Death parfois
Brutal, totalement absentes ici. Ceux qui apprécient les étiquettes devraient être partagés entre
Metal planant, progressif, atmosphérique, expérimental, ... Nous pouvons également tout simplement parler de
Metal, au sens large du terme, que l'amateur éclectique affectionne particulièrement.
Exit les démonstrations inutiles et stériles, place aux compositions léchées et peaufinées, aux airs envoûtants, mais aussi aux montées en puissance caractéristiques de notre musique chérie. Deux chants se répondront tout au long des onze pistes, l'un clair et planant, l'autre hurlé mais modéré, entre
Death,
Doom et disons Thrash pour le côté scandé.
En toute logique et comme son titre l'indique, c'est avec "First Contact" que nos quatre kangourous alchimistes décident d'ouvrir le bal. Rythme de batterie entêtant, solo aérien, sonorités de synthé intéressantes, alternance des deux types de voix, ... Le résumé idéal de ce qui va suivre. C'est avec une fluidité frappante que les mélodies s'enchaînent, comme sur la très belle "Alpha Cappella Nova
Vega", d'une douceur chaleureuse et agréable.
Les musiciens font preuve d'une maîtrise musicale impressionnante, laissant couler des notes mélodieuses qui font mouche à tous les coups. La sensation d'être entouré par ce que je décris souvent comme un ''bain sonore'' est incessante, souvent accompagnée d'une aura mystérieuse et entraînante ("Older Than The
Ancients", le très prenant "Nature On A Leash").
Si sur l'ensemble du disque, rien n'est à jeter, le niveau créatif et l'inventivité du groupe lui permettront d'accoucher du morceau que l'on pourra sans mal se permettre de qualifier de sommet de géants : "Solarburn". Mélodique à n'en plus pouvoir (mais loin, bien loin des déferlantes de notes déployées par exemple par des groupes comme
Children Of Bodom), puissant et subtil à la fois, les yeux de l'auditeur se lèvent vers le ciel et il se surprend, le temps de trois minutes, à voir le monde sous un angle qui lui était inconnu jusqu'alors. Voilà tout ce que l'on demande à une chanson de ce type : nous faire rêver. C'est bigrement réussi.
Les sujets abordés dans les paroles traitent de rencontres avec des extra-terrestres un peu à la façon d'
Hypocrisy, d'où le titre de ce disque, "Austral
Alien" (un koala vert, en somme ! ...). Le livret est, dans l'ensemble, agréable à l'oeil, et il n'est pas rare que je m'attarde sur une représentation placée au centre, qui dépeint un feu de forêt, laissant place à des formes étranges. La production, de son côté, est très professionnelle et chaque instrument a une place équivalente.
Il est bien dommage que cet "alien austral" n'ait encore conquis qu'une maigre partie du monde. Espérons qu'il se bonifie encore avec le temps et que ses qualités soient un peu plus reconnues à l'avenir. Une oeuvre à part pour un groupe à part.
17/20
Vraiment un groupe super... Il faut que je me procure plus d'albums.
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