J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé énormément de projets indus en Australie. A croire qu'il s'agit d'un style trop froid pour ce pays caniculaire. Peu de groupes semblent s'être aventurés dans ce domaine. Et quand je parle d'indus, je parle de metal indus pur jus, pas d'électro machin ou d'EBM. Le projet
Noveaux a, quant à lui, franchi le pas. A l'origine un groupe live composé du DJ Damien, du chanteur James et du claviériste Michael, il a fini par attirer l'attention des amateurs et des musiciens désireux d'intégrer cette bande de fous furieux. Avec l'arrivée des guitaristes Clark et Rhys,
Noveaux a durci le ton de sa musique, proposant le premier EP "Evolve" suivi du premier full length "
Mutant". Les musiciens reviennent en pleine forme cette année avec "Augment", signant leur entrée dans le monde du "futuristic metal".
Le groupe estime faire une musique destinée aux fans de
Rammstein,
Celldweller, Combichrist et consorts, mais il a une approche beaucoup plus extrême et expérimentale, plus proche de
Psyclon Nine, par exemple, les influences black en moins. Les éléments industriels sont en tout cas de la partie, allant du mécanique au futuriste avec une maîtrise incroyable pour cette formation relativement jeune. L'auditeur s'immerge facilement dans ce monde synthétique, grâce à une batterie robotique, à des riffs lourds et dynamiques, et à un chant extrême écorché et déshumanisé. Dans le style, "Descent" fait particulièrement l'affaire, avec son refrain catchy, de même pour "Pride" avec ses nappes astrales de claviers, soutenus par des guitares mélodiques.
Noveaux varie son style avec des pistes qui se démarquent les unes des autres et ne se contente pas de chansons faciles avec un schéma trop prévisible. En intégrant un début catchy, il est sûr d'attirer l'attention de l'auditeur, et cette tactique fait mouche, puisque l'on est plus enclin à découvrir les titres les plus expérimentaux comme "
Heart", avec ses breaks et ses parties déstructurées, ou "Fanatic", très cybernétique, avec son batteur bionique et ses bidouilles électroniques. On n'est pas loin d'un 0n0 et ça fonctionne très bien.
Un titre bien bourrin fait aussi son apparition, à savoir "Plastic", qui mise avant tout sur les guitares. Ces dernières écorchent comme des lames de rasoir et s'accompagnent d'une batterie et de sons qui nous donneraient l'impression d'être dans une forge. Niveau atmosphère,
Noveaux sait y faire, comme sur l'inquiétant "Future", dépeignant un avenir sombre grâce à un piano mélancolique. "Drastic" est pas mal aussi avec tous ses claviers futuristes, ses quelques touches sympho post-apocalyptiques et son chant robotique. "
Nothing" est très pessimiste avec sa guitare acoustique et ses quelques effets en arrière-plan.
Noveaux délivre un "Augment" plus qu'intéressant. A la limite du cyber metal, il offre un panel de sons changeant de l'ordinaire et une force de frappe qu'il est de plus en plus difficile d'entendre dans un album du genre. Les Australiens arrivent à mélanger la brutalité, le synthétique, le mélodique, les expérimentations et les atmosphères, et ils s'en sortent très bien. Pour un groupe pas connu, c'est du tout bon. Jetez une oreille là-dessus si vous aimez ça !
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