Twin Peaks. Comment ça : « Quoi » ? Mais si, la série créée par David
Lynch ? Allez, le début des années 90, 1991 plus précisément pour ce qui est de la diffusion en France, et … bon j’arrête mon baratin, je ne connais pas plus que vous. Et pour ceux qui ont, contrairement à moi, suivi ce feuilleton lors de sa diffusion ou plus tard, leur mémoire les aura peut-être conduit à se pencher sur le groupe qui nous occupe ici par simple curiosité, le nom de
Audrey Horne étant tout simplement l’héritage du patronyme de l’un des personnages de la série Twin Peaks, incarné par l’actrice Sherilyn Fenn. Enfin, pour faire plaisir aux petits curieux et me débarrasser du « comment du pourquoi » de ce choix étrange de la part du groupe, voici ce que Tom Cato Visnes
King, l’ancien bassiste, a répondu lors d’une interview donnée pour
Metal France : «
Audrey Horne est un personnage de la série Twin Peaks de David
Lynch. Nous avons pris ce nom pour le groupe simplement parce qu’elle est diabolique et mignonne. »
Ceci étant, je … bon qu’y a-t-il encore ? Oui, vous avez bien lu « Tom Cato Visnes
King », alias TC
King ou
King Ov Hell, qui n’est autre que le bien connu bassiste qui a déjà officié notamment avec
Gorgoroth, I,
Shining… Hélas depuis 2007, et cette fois ce fichu « comment du pourquoi » (encore lui, oui) m’échappe,
Audrey Horne fait partie de son passé. Certains amateurs de
Metal dit extrême pourront tout de même se consoler avec la présence, et ce depuis les débuts du groupe, d’Arve Isdal (dit Ice Dale, ils aiment ça les pseudos en Norvège), jeune guitariste d’
Enslaved officiant lui aussi chez I (le monde est petit).
Puisque j’en suis à faire joujou avec les musiciens qui passent leur temps à se croiser dans les couloirs, Herbrand Larsen, claviériste chez
Enslaved (tiens donc) ne fait plus partie de l’aventure non plus depuis 2007, et j’étrangle le premier qui me parle de « comment du pourquoi ». À noter que j’ignore qui les a remplacés pour cette cuvée 2010, éponyme ai-je omis de le préciser, et que le myspace d’
Audrey Horne n’en dit pas plus à ce sujet !
Avec tous ces musiciens issus de la scène extrême, il fut surprenant de découvrir avec «
No Hay Banda », le premier album, une musique assez accessible, sorte de
Hard Rock à la fois moderne (le chant de Toschie, plutôt orienté Rock oserais-je dire) et teinté d’un charme certain mais désuet délivré par ces nappes de synthé issues des années 70’, influence que l’on retrouve chez
Enslaved également ces derniers temps et qui trahit immanquablement la patte de Herbrand Larsen. « Oui, eh bien il est parti celui-là maintenant » me direz-vous. Très juste, et pourtant, il semble que le groupe a tenu à conserver les éléments phares qui ont construit son identité, c’est en tous cas le constat qui ressort dès l’écoute du premier morceau à proprement parler (sans compter l’intro « These Vultures », relativement anecdotique, mais qui prépare bien la sauce), j’ai nommé «
Charon ». Immédiatement les guitares se montrent incisives, fortement soutenues par ces claviers dont je vous ai parlé, et par un jeu de batterie sans démonstration aucune (une autre marque de fabrique du groupe, et ce pour tous les instruments) mais qui fait son effet tout de même, l’excellente production aidant. Bien dosé en somme.
Et le plus surprenant avec «
Charon » sera de retrouver, lors du break, des nappes de synthé qui rappellent plus que jamais les récents travaux d’Herbrand Larsen chez
Enslaved (sur «
Isa » et « Ruun » entre autres) accompagnées d’une seule note de piano répétée trois ou quatre fois et que l’on croirait sortie du morceau «Balför » … d’
Enslaved !
Cela dit, le rendu est superbe, le mélange des influences (nombreuses, surtout dans le
Hard des seventies) est bien digéré et apporte beaucoup de fraîcheur à défaut d’une grande originalité. De «
Charon » à «
Blaze of
Ashes» (sur laquelle le chant me rappelle beaucoup celui du groupe de Rock REM, encore une fois le résultat est intéressant), la tension ne retombe pas un instant et l’on trouve difficilement le temps de regarder sa montre. Mais, si dans l’ensemble, «
Audrey Horne » - le disque - est fort sympathique, il semble que la recette ait livré une bonne partie de ses secrets. Dans la foulée d’une écoute générale, des morceaux comme la ballade « Sail Away », par moments assez influencée par
Ozzy Osbourne, ou « Firehose », un mid-tempo, passent assez bien (ils sont entourés de pistes plus rapides qui redonnent de l’entrain) mais ne parviennent pas à éveiller le même intérêt que les premières pistes. On regrettera d’ailleurs une seconde partie d’album plus redondante, homogène, bien qu’elle n’est, je le répète, pas désagréable.
Le problème, c’est à partir d’ici qu’il va se poser, pour la suite, pour que la barque ne prenne pas l’eau à trop naviguer aux mêmes endroits. En espérant que la formation ait en ce moment accosté un peu afin de prendre un nouveau cap, je ne peux leur souhaiter que le meilleur, car ils savent y faire lorsqu’il s’agit de déployer de belles ambiances et de bons refrains. Et surtout, j’espère que leur line-up pourra se stabiliser, et qu’il n’y aura plus lieu de se questionner sur un quelconque « pourquoi du comment » (parce que j’en ai marre).
15/20
Mais on dirait que l'album ne t'as pas vraiment touché, oui tu l'as apprécié, mais tu ne parles pas vraiment de ton ressentit par rapport aux chansons.
Peut être que je me trompe...
Merci de ta lecture.
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