Aaah!
Archagathus! Ce doux nom évoque bien des headbangings pour moi! Ce groupe de grindcore nous vient du Canada, pays bien connu pour ses formations de metal ultra agressives (notamment le war metal de James read). Mais, quelques précisions s'imposent. En effet,
Archagathus joue un style légèrement dérivé du grind: le mincecore. Alors en gros, le mincecore, c'est le côté rythmique du punk rock allié à la furie du grindcore. C'est du grindcore, mais en moins frénétique et plus rythmé, le tout avec des paroles très engagées comme le veut la tradition dans le punk rock et le hardcore. Pour mémoire, cette démarche fut inventée par les Belges de
Agathocles en 1985 et, comme le veut la tradition dans le grind, le mincecore charcute en pleine face du début à la fin et les breaks sont assez peu communs. Et, sur la scène grind, si
Archagathus est un groupe parmi tant d'autres, il s'avère très apprécié sur la scène "mince"!
Archagathus se forme en 2005 et se taille une réputation à coups de splits. Il faudra toutefois attendre 2010 pour voir émerger un album complet. Une parenthèse pour signifier que ce premier opus demeure, à mon sens, le plus intéressant de la discographie de
Archagathus, nous verrons en quoi. La même année, nous avons eu droit à une compilation, regroupant tous les splits réalisés à ce moment-là, avant la sortie de pas moins de deux albums en 2011 et d'un dernier en 2014, signe d'une inspiration féconde du combo et d'un projet à long terme.
Niveau sources d'influence du groupe, comment ça se passe? Eh bien, je n'ai pas rencontré de réelles difficultés à déceler les influences de
Agathocles et
Rot en passant par la scène mincecore en général. Scène également bourrée de groupes influents tels que
Death Toll 80k et
Grotesque Organ
Defilement.
Côté production, concernant cette offrande, dans l'ensemble, c'est assez bien fait et conforme à ce que l'on peut attendre du style. Ainsi, la production n'est pas trop clean, ce qui pourrait nuire au côté grind, sans pour autant se montrer trop brouillonne. Ce qui ne veut pas dire que l'enregistrement soit de qualité passable, bien au contraire. De plus, on n'éprouve aucune difficulté à distinguer les instruments, mis à part la batterie qui aurait légèrement tendance à faire de l'ombre au reste, restant un poil sur-mixée. Mais, penchons-nous sur ce "
Atrocious Halitosis from Nauseated Disgorging".
Vous pensez peut-être que ce nom présage d'un guttural ultra profond en terme de chant? Et vous auriez vu juste! Sur tous les titres, les chanteurs nous envoient un growl typiquement grind (une espèce de grognement de zombie affamé) avec, ici et là, des passages de hurlements éraillés, comme dans le deuxième album de
Napalm Death par exemple.
Côté batterie, c'est toujours du grind. La batterie est ultra rapide et elle a d'ailleurs un son que vous remarquerez rapidement, quelle que soit la piste ! Une sorte de martèlement de tambour de guerre mais qui comporte aussi quelques breaks, et ce, pour faire plus de place aux guitares. Ce qui est une bonne chose, car, quand le batteur se met à blaster, il aurait tendance à faire de l'ombre au reste et les guitares deviennent alors plus difficiles à percevoir comparativement à la batterie.
Enfin, côté guitares, dans tous les compartiments du disque, le son est réglé pour nous jouer du grind et c'est là que les influences punk interviennent! En restant dans un esprit très grind, les riffs sont très rythmés et on y trouve un côté carrément festif, en tout cas le côté festif que le punk rock laissait ressentir.
Au final, cet album n'est clairement pas aussi rapide que ce qu'on a l'habitude d'entendre dans le grindcore. Il n'empêche qu'avec cet opus,
Archagathus ne devrait pas avoir de problèmes pour satisfaire tous les grindeux sur son chemin!
A noter que Archagathus et Agathocles viennent d'une même mythologie et qu'ils sont parents...
Enfin, Death Toll 80k en pur mincecore non ...
Jolie chronique!
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire